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Leur perversité esl poussée au point que l’idée de crime leur
est étrangère, et que les coupables ne subissent aucune punition.
Si un cbef dérobe quelque cbose à un autre cbef, la
guerre éclate aussitôt entre les deux tribus; mais si le larcin
n’est commis que sur un bomme du commun , celui-ci ne peut
se dédommager que sur des individus de son rang; il n’a aucun
recours contre un voleur illustre.
La guerre est la passion dominante de ces peuplades avides
de pillage. C’est à leur système de destruction qu’il faut attribuer
la population peu nombreuse de leur pays. Elles ne s’attaquent
ordinairement que lorsqu’elles se croient assurées de
la supériorité et d’un ricbe butin. Dans ce cas , on ne tient
pas compte de la perte de quelques guerriers de la classe inférieure.
Mais au contraire un cbef est-il tu é , son parti rassemble
ses amis et ses parens , et lorsque la victoire seconde cette
troupe, la mort devient le partage inévitable de la tribu entière
des meurtriers. Si au contraire la bande ne se sent pas
assez forte , la ruse vient à son aide ; elle tâcbe de s’emparer,
par surprise, de quelques-uns de ses ennemis, et assouvit sa
rage en les dévorant. La mort de ces malbeureux est rarement
vengée. Tous les prisonniers sont adoptés par les cbefs vainqueurs,
ou bien tués et dévorés. Leurs têtes sont conservées
par un procédé très-simple. La personne qui prépare ces têtes
ne peut manger pendant les premières vingt-quatre beures;
dans la seconde journée elle ne doit toueber à aucun mets, et
un esclave lui donne sa nourriture.
Ces bommes ont pour armes une grande pique longue de
20 à.io pieds. Une de lo à l4 , et le patou-patou , qui est pour
tous les naturels de la Nouvelle-Zélande ce que le poignard
et le couteau sont pour les Italiens et les Espagnols. Ils ne
lancent jamais la longue pique ¡rarement ils lancent la petite;
mais alors ils s’approcbent aussitôt et engagent le combat avec
le patou-patou, qui est fait avec un os de baleine ou un morceau
de la pierre verte qu’ils nomment pounamou.
Los enfans sont très-gais, se témoignent beaucoup d’amitié,
cl déploient dans leurs exercices une agilité remarquable; ils
s’amusent à faire des ccrfs-volans, des fouets, d’autres jouets
et de petites pirogues; ils dansent ensemble et s’exercent à la
fronde. Les jeunes gens ne sont réputés bommes faits que lorsqu’ils
atteignent l’âge de vingt ans; alors s’ils ont appris à se
servir de la lance et du patou-patou, et s’ils ont une certaine corpulence,
on les tatoue entièrement et ils sont proclainés guerriers.
Souvent l’opération du tatouage auprès des yeux leur
cause des douleurs inouïes dont les suites leur font perdre
la vue.
Hommes et femmes, tous ces insulaires sont également modestes;
ils observent en cc point la régularité la plus scrupuleuse
, et sont toujours complètement couverts par leurs
bablllcmens qui consistent en une natte grossière faite de
pbormium, et barbouillés d’ocre rouge ; ils mettent par-dessus,
dans les jours froids et pluvieux, une seconde natte faite avec
l’écorce d’un arbre nommé oÂe : la première est l’ouvrage des
femmes et l’antre celui des bommes. Leurs cbeveux sont réunis
en un noeud sur le sommet de la tête ; dans des occasions particulières,
les bommes sc parent de grandes plumes blancbes
qu’ils placent borizonlalenient dans ce noeud, et ils en at-
tacbent en même temps à leurs oreilles. Les bommes se parent
également de guirlandes de fleurs rouges et blancbes et de
verdure, placées avec un goût tout particulier. Le rouge est la
couleur préférée, et partage avec les branches vertes l’avantage
d’être le symbole de la paix. Ces ornemens de feuillages
ne sont portes d’après aucune idée religieuse, ce sont de simples
décorations. Les sauvages ne peuvent souffrir la couleur
blanche ni la noire, ils se couvrent de peintures et s’ornent de
fleurs à Tapprocbe d’un étranger , qu’ils accueillent par ces
mots : Miti arowi, en même temps qu’ils frottent leur nez
contre le sien , cérémonie fort désagréable pour celui-ci, mais
seul gage de sa sûreté. La polygamie est permise : dans l’absence
de leurs époux, les femmes prodiguent leurs laveurs
sans aucune distinction ; le mari sc trouve même flatté de