"■ I l - " ' F
''S ' I I i
i
i' i
: i r i
ii !
ij:
158 PIECES JUSTIFICATIVES.
.sant tout-à-coup volte face, attaquèrent à leur tour leurs as-
saillans. La mêlée devint alors générale. Plusieurs femmes
étaient au fort du combat : parmi elles la vieille veuve de T e pahi
qui n’avait guère moins de soixante-dix ans, et la femme
de Doua-Tara armée d’un patou de sept pieds de long, fabriqué
avec la mâchoire d’une baleine. Elle brandissait cette
arme au milieu de la mêlée, et s’élancait au travers des
bommes dans leurs diverses évolutions, soit qu’ils marchassent
en avant, soit qu’ils battissent en retraite. Les deux partis
coururent et luttèrent jusqu’à s’épuiser de lassitude; les uns
furent terrassés et les autres foulés aux pieds, puis ils se formèrent
en une troupe serrée, poussèrent ensemble des cris
de victoire, et exécutèrent une danse guerrière qui termina
cette représentation. Pendant l ’action , Doua-Tara commandait
un parti et Koro-Koro l’autre.
On fa i t voile pour le district du bois de construction.
Lundi, 26 décembre iS i i i — Comme il n’y avait point à
Rangui-Hou de bois propre à la construction des bâtimens
nécessaires pour l’établissement, je me déterminai à conduire
l Active dans le district où il s’en trouvait; j ’appris que c’était
à vingt milles de distance environ, sur la côte opposée de la
baie, et au bord d’une rivière d’eau douce. Cette résolution
devait épargner une dépense considérable, et nous fournir
tout d’un coup de ce qui était nécessaire. Ainsi je donnai l ’ordre
de débarquer tout le fer et les divers autres articles, pour
les confier aux soins de Doua-Tara. La volaille fut mise à
terre ; les scieurs et les forgerons, ainsi que le jeune M. Hanson
, quittèrent aussi l ’Active. Je leur ordonnai de construire,
avec l’aide des naturels, une cabane de soixante pieds
de long .sur seize de large, pour recevoir les colons et leurs
familles. Quand nous revînmes du district du bois, les naturels
nous parurent disposés à nous assister de tout leur pou-
PIÈCES JUSTIFICATIVES. 159
■Te reconnus que nous étions bien pauvres en haches et autres
objets d’échange ; car les présens que j ’avais faits au cap Nord
et le long de la côte , avaient beaucoup réduit notre provision.
Nous avions aussi oublié d’apporter du charbon de terre
de Port-Jackson, inconvénient auquel je ne savais trop comment
remédier, car l’on ne pouvait rien faire, ni acheter
aucune provision des naturels, sans haches et sans instrumens
de charpentier. Je n’eus pas d’autre parti à prendre que
de dresser la forge et de faire faire du charbon de bois, afin
que le forgeron pûtse mettre au travail et fabriquer des haches
et autres objets du goût des insulaires. En conséquence je priai
quelques naturels d’aider au forgeron à faire du charbon et à
monter sa forge, pendant le voyage de VActive.
Mardi, 27 décembre. — Après avoir donné les ordres queje
jugeai nécessaires, nous levâmes l’ancre, et fîmes voile pour
le district du bois, emmenant avec nous tous les colons et
leurs familles.
Visite au chef Tara.
Ce district appartenait à un autre cbef nommé Tara qui paraissait
âgé de soixante-dix ans. Tara est le cbef principal de
la partie méridionale ; c’est un homme qui exerce une grande
influence. Je jugeai qu’il serait prudent de lui rendre visite
pour lui demander la permission de couper le bois dont nous
avions besoin. En con.séquence, arrivés près de son village,
nous descendîmes, MM. Nicholas, Kendall, King et moi,
pour le saluer, et je pris avec moi un jeune parent du chef,
âgé d’environ dix-sept ans, qui avait été près de neuf ans
absent de la Nouvelle-Zélande, et qui avait passé la dernière
partie de ce temps cbez moi, à Parramatta. Il avait aussi
vécu plusieurs années à l ’île Norfolk, cbez un M. Drummond
qui s’était montré fort bienveillant pour lui. Quand nous débarquâmes,
je trouvai Tara assis sur le rivage, avec quelques-
uns de ses cbefs et avec les bommes de sa tribu. Il nous reçut
I . Ij.
; . -i'
■i:
j ■