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Alors nous entrâmes en conversation et parlâmes des guerres
qui avaient eu lieu entre la tribu de Sbongui et la sienne.
II me dit qu’il ne désirait faire la guerre à personne ; mais
qu’il était forcé de combattre pour sa propre défense et celle
de son peiijïle ; qu’un détacbcmcnt de la tribu de Shongui
était en ce moment même occupé à piller et massacrer les
babitans, et qu’il craignait d’être obligé d’en venir à un
appel ans armes. Cc cbef, aussi bien que la plupart des
aulrcs, dé.sirait une forme régulière de gouvernement, qui
pût leur garantir la .sûreté de leurs personnes et de leurs propriétés.
Temarangai leur expliqua comment le gouvernement
de Porl-Jackson était dirigé ; qu’il n’j' avait qu’un seul ro i, qui
était le gouverneur Macquarie ; qu’il erapècbait toute espèce de
combats d’avoir lieu ; qu’il avait appris qu’en Angleterre le roi
Georges en faisait autant; mais aussi long-temps qu’il y aurait
autant de cbefs à la Nouvelle-Zélande, les guerres seraient continuelles.
Il dit que le capitaine Downie du Coromandel avait
écrit au roi Georges, pour le prier d’envojer un vaisseau de
guerre à la Nouvelle-Zélande; 11 pensait que, quand il serait
arrivé, cc serait un grand avantage pour le pays, car il crapê-
cberait les peuples delà baie des Iles d’aller à la rivière Tamise et
à Kaï-Para, pour piller et massacrer les babitans. Moudi-Panga
désira savoir si le vaisseau viendrait dans la rivière de Kaï-Para :
je lui répondis que cela dépendrait de la nature du bâvre; que
si l’entrée en était bonne et le bâvre sûr, je ne doutais pas qu’il
n’y vînt, mais que s’il y avait une barre à l’entrée de la
rivière, le navire ne pourrait pas y entrer. Il fit observer qu’on
trouverait quantité de beaux espars sur lesbords de la rivière dans
son district, si les navires pouvaient y venir, ce qu’il désirait
ardemment. Il soubaitait encore que quelques Européens pussent
habiter cbez lu i , pour le bien de .son peuple. Je lui dis
que cela dépendrait beaucoup de la nature de la rivière et du
bâvre; mais que jusqu’à ce qu’on les eût examinés, on ne pouvait
rien statuer à cet égard.
La résidence de Moudi-Panga est très-belle, en vue du
fleuve Kaï-Para; le sol à l’entour est très-bon, quoique légèrement
sablonneux et tout-à-fait dégagé de pierres. Autant
que j’ai pu en juger, il y croîtrait de beau blé et de bonne orge.
Le pays offre les vestiges récens d’une grande population , mais
qui paraît maintenant bien réduite.
Frayeur de la colère divine générale parmi les naturels.
M. Marsden, dans la personne de Temarangai, donne
un exemple de l ’empire affreux que la superstition a sur
l ’esprit de ce peuple. Le fait eut lieu quand il se trouvait
à la rivière Tamise.
Lorsque nous fûmes de retour à bord du Coromandel, Temarangai
vint à moi dans une grande agitation. Je voulus en
savoir le motif. Il m’apprit quêtant venu à 1a rivière Tamise
dans une autre occasion, un cbef lui avait donné un mere,
l’un de leurs instrumens de guerre , pour l’échanger contre
une bacbe; ce mere était d’une matière à laquelle ils attachent
un grand prix. Temarangai ne put obtenir en retour
des Européens qu’une petite bacbe qu’il ne jugeait nullement
comparable pour lo prix. Le cbef fut furieux contre Temarangai,
et lui envoya dire que s’il ne lui procurait pas
une bacbe , il chargerait un de leurs prêtres de le faire
mourir par enchantement. Temarangai m’assura qu il mourrait
indubitablement, si le cbef mettait sa menace à exécution
, et me pria de lui donner une bacbe pour lui sauver la
vie. Je tâchai de le convaincre de l’absurdité d’une telle menace
, mais ce fut en vain : il persista à soutenir qu’il mourrait,
que le prêtre avait oc pouvoir, et commença a tracer les
lignes d’encbantement sur le pont du navire, pour me montrer
comment cette opération s’exécutait. Il ajouta que le messager
attendait sa réponse dans une pirogue le long du bord.
Voyant qu’il était inutile de raisonner avec lu i , je lui donnai