continuerait de résider sur la colline où il se trouvait, près de
son fort; que lui et son peuple allaient y former un village;
.ju’il allait y construire un local pour le culte public , afin qu!
nous pussions les y trouver tous réunis quand nous viendrions
pour les instruire. Ils nous déclarèrent que , quand les Nga-
pouis viendraient, ils ne songeraient à combattre que quand
ceux-ci auraient tué au moins quatre de leurs cbefs. Ils nous
supplièrent de prier Dieu en leur faveur, afin qu’il ne disposât
pas les coeurs des Ngapouis contre eux. Ces pauvres malheureux
assurèrent qu’ils allaient aussi prier Dieu eux-mêmes. Ils nous
supplièrent encore de nous trouver avec eux, s’il était possible
, quand les Ngapouis arriveraient, pour tâcher de faire la
paix avec eux. Après nous être consultés ensemble sur ce sujet
nous leur promîmes de revenir, s’il était possible, quand le!
Ngapouis paraîtraient. Cela parut rassurer un peu leurs esprits
abattus. Nous étions affligés sincèrement de voir la détresse de
ces pauvres gens. Quand nous fûmes de retour dans la soirée,
D O U S apprîmes que quelques-uns des Ngapouis étaient arrivés à
Korora-Rcka, et se proposaient de se rendre à Kawa-Kawa le
eiidemaiii matin. En conséquence, nous nous préparâmes à
les accompagner. Le lendemain de bonne heure, nous disposâmes
notre canot, et nous épiâmes les inouvemens des naturels,
car nous pouvions les distinguer facilement avec une
unette d approche. Quand nous les vîmes se mettre en mouvement
nous entrâmes dans notre canot accompagnés par le
reverend W . Williams, et nous ramâmes après les pirogues.
A notre grande satisfaction, nous remarquâmes qu’une scule
pirogue se dirigeait sur Kawa Kawa et que les autres s’ei.
retournaient. Nous les eûmes bientôt rejoints, et nous
vîmes que presque tous les principaux ebefs sc trouvaient
dans cette pirogue et semblaient avoir des intentions pacifiques
Quand nous arrivâmes à Kawa-Kawa, nous trouvâmes
tous les habitans rassemblés, revêtus de leurs babits de guerre
chefs Ngapouis, le peuple de Kawa-Kawa s’apprêta à les
recevoir avec toutes sortes d’honneurs. Un simulacre de combat
eut lieu; puis les naturels se rassemblèrent, et Tekoke
fit le premier discours. Il expliqua à ses botes pourquoi il
avait fortifié son pâ ; il leur fit part des bruits qui avaient
circulé, et leur déclara quelle était sa résolution s’ils persistaient
à vouloir sa ruine. Rewa, le grand chef des Ngapouis,
parla après lui. Il dit à Tekoke que ni lui ni son peuple
n’avaient de mauvais desseins contre lu i, mais qu’il désirait
vivre en paix. Plusieurs autres chefs firent aussi des discours
qui furent tous dans le meme sens. Quand ils eurent fini,
Tekoke les conduisit tous chez lui, et nous les quittâmes
très-contens et disposés a se régaler ensemble. Ainsi finit, de
la manière la plus satisfaisante, cette affaire qui avait été pour
nous la cause de beaucoup de craintes et d’inquiétudes. Oh !
que d’actions de grâces ne devons-nous pas au Seigneur pour
tant de faveurs!
Il y a de plus brillantes espérances pour voir la paix établie
parmi les naturels qu’il n’y en a jamais eu. Shongui et Ware-
Oumou étaient les principaux chefs des expéditions pour la
rivière Tamise, mais ils ne sont plus ; et Rewa , qui leur a
succédé, semble aujourd’hui disposé à faire la paix avec tous
les partis. Sa fille s’est mariée à l’un des principaux chefs des
contrées du Sud, et je pense que cette union produira un bon
effet. Si la paix se fait, une vaste carrière s’ouvrira dans le Sud
pour les missionnaires.
{M. R. Davis.)
— Nous avons remarqué { ‘iifév'riei' 1828) une pirogue qui
débordait de la rive opposée, et qui se dirigeait vers Kawa-
Kawa ; apprenant qu’elle portait les principaux chefs de Waï-
Mate qui allaient faire la paix avec Tekoke, mon frère, M. Davis
et moi, nous préparâmes le canot, et fîmes route avec les
naturels, pourvoir le résultat de cette affaire. Nous fumes enchantés
de voir que tout se terminait à raniiahlc. En cette
occasion, nous eûmes de grands motifs de reconnaissance, en
M.