P IÈ C E S JUSTIFICATIVES. 553
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grand nombre de naturels étaient présens dans l’attente de sa
mort : ils se montrèrent tous attentifs. Je passai près de quatre
heures avec eux.
zyévrie r . J’ai visité VFa'i-Mafe, et je suis allé dans sept
rtsidences; mais je n’ai pas rencontré autant de naturels que
je m y attendais, parce qu’ils étaient fort occupés à dégager les
bois. Du reste, j ’ai trouvé pour trois beures d’occupation
dans ces différens endroits.
février. J’ai visité les naturels de Tako , grand établissement
sur la côte, à douze milles environ de Kidi-Kidi. Wata
le ebef de l’endroit, était allé à Wangaroa pour voir Oudou!
Rua qui est indisposé : sa femme se trouvait cbez elle , ainsi
que toute sa famille. Je n’étais jamais venu dans cette place,
et elle n’avait encore été visitée que deux fois par les Européens.
La réception qu’on me fit fut très-gracieuse. La vieille
dame gronda ses esclaves d’une manière terrible, pour avoir
été SI long-temps à faire cuire des vivres pour moi et mes
bommes. Je parlai .à cinq groupes différens, et leur annonçai
les trésors mcomprébensibles du Christ. Quand j ’eus traversé
la nvière pour m’en retourner chez moi, je rencontrai une
troupe qui venait du côté du Sud. Titore, l’un des chefs de
Wai-Mate, se rendait à l’endroit que je venais de quitter, et
portait attaché au sommet d’une lance un petit morceau de
bois en guise de souvenir de feu Pawe. Titore, en sa qualité
de porteur, était taboué, et n’osait pas manger jusqu’au moment
ou il aurait remis l’objet de son message à la personne à
laquelle il était destiné. Je lui offris un morceau de pain
épice que j ’avan dans ma poche; mais quand il le vit, il
s entuit comme s’il eût vu un serpent.
lo mars. Une centaine de naturels sont passés par Kidi-
Aidi en toute bâte pour se rendre à l’habitation de feu Koi-
Koi; ils se proposent d’en enlever tous les vivres, à cause de
certaines mauvaises paroles que le vieux homme a prononcées
au moment même de sa mort. Nous ne disons jamais rien pour
les détourner de ces sortes d’actions, car elles sont conformes aux
coulumes du pays, et ce serait chose absolument inutile que
de nous immiscer dans leurs réglemens, excepté quand leur
vie en dépend.
19 mars 1829. J’ai visité les naturels au bas de la rivière, et
j’en ai rencontré une troupe forte de deux cent cinquante
environ : ils étaient fort pressés, car ils marchaient au pillage ,
et ils n’ont point voulu m’écouter du tout.
20 mars, AVare-Pou et Hane, deux anciens serviteurs de
rétablissement, se sont mariés ce soir. Probablement ils font
très-bien; leur mariage n’est point une affaire terminée à la
hâte ; il y a plus de douze mois qu’ils y songent.
i 4 avril. Je suis allé à Waï-Mate, à Pouke-Nouï et Maupere
: j’ai rencontré dés troupes de naturels fort nombreuses, et
j’ai prêché dans dix-sept villages différens. Les naturels ont
fait plusieurs bonnes observations sué ce que je leur avais dit
lors de ma dernière visite.
12 mai. Le vieux W ata , bomme très-vénérable et chef de
Tako, est descendu à rétablissement, suivant la promesse
qu’il nous avait faite samedi dernier, et nous a vendu vingt-
quatre corbeilles de maïs d’une excellente qualité. Il avait
amené vingt-quatre esclaves avec lui pour porter ce grain, par
un très-mauvais chemin , l’espace de plus de quatre milles. Le
paiement a été deux de nos meilleures couvertures.
13 et 14 mai. J’ai visité les naturels de Waï-Mate et de
Ahou-Ahou. J’ai parlé à quinze groupes formant trois cent
cinquante personnes.environ. Sur mon chemin, j’ai rencontré
la femme de Titore : elle allait à Kidi-Kidi pour me prier de
me transporter vers son mari qui est très-mal; c’est un homme
d’une haute importance, et qui ne le cède qu’à Rewa seulement
pour le rang. Je le trouvai couché au bord d’un petit
torrent sans autre toit que celui des cieux. Je le saignai et lui
donnai quelques remèdes, en lui conseillant d’aller sous quelque
abri. Il répondit qu’il ne pouvait pas le faire, qu’il était
sous le tapou, et qu’en conséquence il n’oserait pas y aller.
«Si j’allais maintenant, disait-il, dans une maison, l’Atoua
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