PIÈCES JUSTIFICATIVES.
!R1 illir
(l’atteindre un village nommé Wanga-Doudou. M. Hall passa
la nuit avec les habitans, et leur prêcha la parole de Dieu.
Le lendemain il s’aperçut que les naturels lui avaient volé
son gouvernail, il en ajusta un autre en place du mieux qu’il
put. Comme ü faisait mauvais temps, il se décida à s’en retourner
chez lui dans la journée du 4 , et, après une traversée
fort pénible, il atteignit Motou-Doua vers sept heures du soir,
accablé de faim et de froid, et trempé jusqu’aux os.
E X T R A IT S DD JO U R N A L D E M. JO H N K IN G ,
De juin à septembre 1819.
4 juin i8 ig . Un jeune homme nommé Toudl-Ika a tue un
petit garçon qu’il avait amené prisonnier (juelque temps auparavant
de la partie du sud , pour avoir volé des patates
douces dans une maison de cbef qui était tabouée. Les naturels
de Rangui-Hou lui coupèrent la tête, tirèrent les entrailles,
prirent le derrière, et le firent rôtir au feu pour le
manger. M. Leigb, qui était venu nous voir sur l ’Active, vit
ce corps sur le feu. Il donna une hache en échange du corps,
l ’apporta à l’établissement, et l’enterra en présence d’un grand
nombre de naturels. En novembre dernier, deux filles furent
aussi tuées pour motifs de religion.
20juillet. Un jeune" homme s’est décidé à tuer son esclave,
qui est une femme faite, et qui fait partie de l’établissement
depuis notre arrivée. Cet homme est un des scieurs de M. Ha ll,
et 1 un de ceux pour qui nous avons une affection particulière.
La pauvre femme, fatiguée de se cacher, s’est armée de courage
pour le moment fatal ; en conséquence elle est venue
embrasser nos enfans et faire ses adieux à madame King. Puis
elle est allée chez tous les Européens pour leur dire aussi
adieu. Enfin elle s’est rendue au village de Rangui-Hou pour
recevoir le coup fatal, en poussant des cris sur sa route : mais
un blanc lui a donné une bacbe pour l’offrir à son maître,
afin de voir cc qui en résulterait : cela lui a sauvé la vie pour
cette fois. Souvent, avant celte épocjue, elle était venue sc
cacher dans notre établissement pour se soustraire à la mort.
26 juillet 1819. Il y a quelque temps, un naturel de Rangui-
Hou se trouvant absent, son voisin tua et mangea ses cochons.
A son retour, il eut dispute avec ce voisin, et lui tira
un coup de fusil, mais il le manqua. Puis il instruisit ses amis
du tort qu’on lui avait fait.
2g ju ille t. Une troupe de naturels s’est dirigée vers Rangui-
Hou pour chercher querelle aux habitans qui ont tué les
cocbons de leur ami. Ceux de Rangui-Hou ont donné une
bonne provision de patates douces au cbef, et l’affaire a été
arrangée.
Dimanche i«' août. Peu après le lever du soleil, ayant entendu
un grand bruit, je demandai ce que cela signifiait. Un
naturel me dit que les garçons de l’école emportaient hors de
sa tombe le corps de l’enfant que M. Leigb et moi avions
enterré le 4 juin. Lorsque je m’approchai de la tombe, les
naturels la quittèrent. Je leur rappelai que M. Leigb avait
payé pour le corps et pour la fosse ; je leur dis qu’ils n’avaient
aucun droit ni sur l’un ni sur l ’autre , et qu’en conséquence
ils eussent à laisser reposer le corps dans sa tombe. J’envoyai
chercher une bêcbe, puis je recouvris la fosse. Alors pour
cette action ils se mirent à me reprocher de travailler le dimanche.
Je lus le service divin. M. Kendall pria avec les naturels
comme de coutume. Ils ne se comportèrent pas bien. Aussitôt
que le service fut terminé, une foule d’hommes et de jeunes
gens entrèrent dans l’ècole, et entraînèrent de force une jeune
fille, malgré tout ee que M. Kendall put dire ou faire. Tou,
une des filles qui nous sont attachées, dit aux bommes de s’en
aller, de revenir le lendemain et de ne pas faire tant de bruit
ce jour-là; mais un homme, d’un coup, la jeta à bas et lui
fit des menaces. Pendant le service de l’après-midi, ils ne
cessèrent de danser et de pousser des cris bors de l’école ; mais