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(B ittio tou boim kt te mnmí
Wero rocco.
iMeto u'cro, te tnra o maí rn,
lücro í)ia, hi toí Iji a,
U^ahrt raiyn, luako rnivit
QLc tara ki a tai,
iltc ko tal)i manauia reka
Ole manaunt ki a tou.
Ajai, !)rtí, Ija!
; ^ a i , 1)01, 1)0!
R io ou&ou, 1)011)01 1)0 !
}3il,e
Ski iki
3ki iki umert toara
Bo iaí tanga roa
3 taioa.
® mat ra,
<£ ki na ton.
iMango l)inga,
B i o tai
Boro pana
Ce koua ki te maraí
iMiti bona
Ce ika tere ki painga
B ia oubon, l)oí, l)oi, Ija^
j^ai, Ijoi, 1)0!
B ia oubon, l)aí, l)oi, l)a!
ija í, l)oi, l)o!
Bitt oubon, l)o'i, 1)01,1)0!
i3il)e.
Durant toute la durée de nos relâches à la baie des Iles, les
trente ou quarante filles esclaves qui s’étaient établies à bord
pour y trafiquer de leurs charmes, nous donnaient régulièrement
tous les soirs une représentation de leurs danses d’amour.
Rien de lubrique, d’obscène comme leurs mouvemens, leurs
gestes et leurs attitudes; tout d’ailleurs donnait lieu de croire
que les chants qui les accompagnaient étalent pour le moins
aussi lascifs. Le jour qu’il vint à bord, Shongui nous procura
la vue d’une danse guerrière ; elle fut exécutée par douze ou
quinze de ses guerriers d’élite et dirigée par Rewa et Hihi. La
précision , la souplesse et l’énergie qui régnaient dans les figures
de cette danse la rendaient très-curieuse; du reste on remarquait
sans peine qu’elles se rapportaient entièrement à
leui-s moeurs féroces et sanguinaires. Touai regardait avec dédam
et mépris les danses des femmes ; mais à l’aspect des danses
guerrières, nonobstant notre présence et la contrainte qu’il
cherchait .à s’imposer, ses traits s’animaient, ses yeux,roulaient
dans leur orbite, ses genoux s’agitaient convulsivement, sa langue
sortait de sa boucbe, et l’on voyait qu’il s’unissait en dépit
de lui-même, d’esprit et de coeur, aux mouvemens et aux
paroles des guerriers.
Lors de ma visite au pâ de Kabou-Wera, 'Poual me fit entrer
mystérieusement dans sa cabane et ferma la porte sur nous
deux, puis il retira de son coffre une natte dans laquelle était
enveloppée une tête tatouée, tnoko mokaï; les dessins du moko
annonçaient qu’elle avait dû appartenir à un personnage d’un
rang distingué. En effet il me raconta que cette tête était celle
d’un guerrier puissant et redouté des bords du Shouraki, nommé
Kapou-Oka. Dans un combat livré deux ou trois ans auparavant,
il avait blessé grièvement Koro-Koro d’un coup de
lance ; mais peu de temps après Shongui le tua d’un coup de
fusil, et Touai me montra le trou qu’avait fait la balle dans la
tête. Le cbef de Kidi-Kidi partagea le corps de Kapou-Oka
avec ses guerriers, et fit présent de la tète à Koro-Koro. Touai
ajouta que dans le premier voyage qu’il allait entreprendre sur
les rives du Shouraki, il voulait reporter cette tête au fils de
Kapou-Oka comme un gage de la paix qu’il voulait conclure
avec lui. Néanmoins il offrit de me la céder pour une livre
de poudre; e t, si le marcbé m’eût convenu, il est certain que
le fils de Kapou-Oka n’eût jamais revu la tête de son malheureux
père. Je conclus assez naturellement de l’offre de Touai
qu’il faisait plus de cas d’une livre de poudre que de l’amitié
du jeune bomme. Cette tête était une des plus belles et des
mieux tatouées que j ’eusse vues dans mon voyage, mais les
chiens avaient rongé un morceau de la joue gauche.
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