Reka, .sa résidence, sur l’autre côté de la baie des Iles, environ
à dix milles de dislance de Tepouna, ce qui fut fait. Lo navire
fut bientôt entouré d’une foule de pirogues; ¡’accompagnai
Tara et sa société au rivage. En retour du bon accueil qu’ils
avaienl reçu à bord, on me fit présent de cimj corbeilles de patates.
Ici nous reçûmes l’accueil amical que nous avions déjà
éprouvé ailleurs. Nous observâmes les naturels occupés à leurs
travaux journaliers. Un jour Tara et environ quarante naturels
(bommes et femmes) travaillaient avec zèle à préparer un
coin de terre afin de planter des patates pour l’année suivante.
Les uns remuaient la terre, d’autres enlevaient les racines et
les broussailles qu’ils ramassaient en tas, et d’autres les réduisaient
en cendres. Tara semble avoir environ soixante-dix ans.
Il commande aux babitans de dix-sept endroits.
17 juin. — Wctoï, qui porte aussi le nom de Pomarc, m’invita
à aller à son pâ. Ayant accepté son invitation, il me proposa
de visiter le lieu où l’on pourrait se procurer du bois
de construction pour le navire, si je voulais l’accompagner.
Nous partîmes dans l’après-midi, avec -sa pirogue manoeuvrée
par scs gens. Le jour était très-beau. Après avoir pagayé plusieurs
milles, comme il commençait à ,sSfaire très-tard, tout le
monde descendit au rivage. Nous fîmes un bon feu , et je
dormis à côté de W cto ï, n’ayant pour lit que de la fougère
sècbe et son kabou ou manteau, et que la voûte des cieux pour
abri. La nuit fut tranquille et l’atmosphère très-pure, les
étoiles brillaient d’un éclat particulier : c’était un vrai moment
pour la contemplation , la prière et les louanges !
Je mentionne ce fait avec un grand plaisir parce que les naturels
de la Nouvelle-Zélande ont été représentés comme une
race très-dangereuse , dans laquelle on ne peut placer aucune
confiance. S’ils avaient eu cependant la moindre en vie de me faire
du mal, je n’avais aucun moyen de défense. J’avais deux fusils
de chasse, mais ils n’étaient pas chargés. Wetoï le savait bien,
car 11 les avait plusieurs fois déchargés, si bien que ces armes
ne pouvaient servir qu’à augmenter la tentation de ces bom-
:/
mes; et, si quelque chose peut l’exciter, certainement ce sont
(les mousquets......
Le matin, de bonne heure, nous marchâmes au bois. Shouraki
et les hommes qu’il avait avec lui s’êtaicnt empressés d’amener
deux beaux espars au bord de l’eau. Cette opération
lut pénible, parce que ces arbres croissent à deux ou trois cents
verges de la rivière: mais ces hommes vigoureux eurent bientôt
tracé un sentier pour les traîner. Vers dix heures (‘t demie
du soir nous eûmes terminé notre excursion. Lo bois était éloigné
du quatorze milles ou davantage de l ’ Active. On y trouverait
des cargaisons d’excellent pin. Une pièce que les naturels
avaient coupée avait près de quatre-vingt-dix pieds de long.
Dimanche 19 juin. -— Dans la soirée nous visitâmes le Ka-
pingui, place appartenant à Wetoï. Les naturels montrèrent
des intentions amicales......
Dimanche Z juillet. — De très-bonne heure, quelques naturels
apportèrent au navire plusieurs espars qu’ils s’étalent
procurés la semaine précédente , et proposèrent de nous les
vendre......
Durant tout ce temps, Doua-Tara et ses amis avaient été activement
occupés à couper du koradi (le lin dans son état naturel)
de 1 autre côté de la baie. Ils en apportèrent plusieurs
charges de pirogues vers un point de la haie, près duquel se
trouvait un bon mouillage pour le navire.
6 juillet 1814. — J’assistai aux funérailles de Taulorou ; c'était
un naturel qui était mort le 3. Le cadavre fut proprement
enveloppé dans les habillemens qu’il avait portés avant sa mort.
Les pieds, au lieu d’être étendus, comme c’est l’habitude en
Angleterre , furent rapprochés du corps, de manière qu’on ne
pouvait les distinguer. J’entendis les lamentations amères des
femmes et le chant funéi’alreou l’hymne deshommes. Je fus témoin
d un simulacre de combat qui faisait partie de cette cérémonie
, et par manière de clôture, la compagnie qui se composait
de deux ou trois cents personnes se régala de patates douces.
Les femmes, qui éUnentaii nombre desix,sc tailladèrentla figure,
•'U'
îi;" ;
V !