cc.ssil)le que par un sentier escarpé et étroit, par où les liabi-
(ans descendirent à notre approche, et nous invitèrent à monter;
nous refusâmes cette offre, parce que nous avions envie
d’examiner un fort beaucoup plus considérable de la même
c.spècc, .situé à peu près à un mille de là. Nous fîmes quelques
présens aux femmes, et sur ces entrefaites nous vîmes les Indiens
du bourg vers lequel nous allions, s’avancer vers nous
en corps au nombre d’environ cent, y compris les hommes,
les femmes et les cnfans. Quand ils furent assez près pour so
faire entendre, ils firent un geste de leurs mains en nous criant
Hcromaï (lisez Aire mai); ils s’assirent ensuite parmi les buissons
près de la grève : on nous dit que ces cérémonies étaient
des signes certains de leurs dispositions .amicales à notre égard.
Nous marchâmes vers le lieu où ils étaient assis, et quand nous
les abordâmes , nous leur fîmes quelques présens, en demandant
permission de visiter leur keppah (lisez pâ)-, ils y consentirent
avec la joie peinte sur leur visage , et sur-le-cbamp
ils nous y conduisirent : il est appelé PPharre Touwa ( sans
doute TVare-Tawa), et il est situé sur un promontoire ou
pointe élevée qui s’avance dans la mer, sur la côte septentrionale
et près du fond de la baie. Deux des cotés lavés par les
flots de la mer sont■ entièrement inaccessibles; deux autres
cotés sont contigus à la terre : il y a depuis la grève une avenue
qui conduit à un de ceux-ci, qui est très-escarpé ; l’autre
est plat. On voit sur la colline une palissade d’environ dix
pieds de haut, qui environne le tout et qui est composée de
gros pieux, joints fortement ensemble avec des baguettes d’osier.
Le côté faible, près de la terre, était aussi défendu pat-
un double fossé, dont l’intérieur avait un parapet et une seconde
palissade ; les palissades de dedans étaient élevées sur le
parapet près du bourg, mais à une assez grande distance du
bord et du fossé intérieur , pour que les Indiens pussent s’y
])romener et s’y servir de leurs armes. Les premières palissades
du dehors se trouvaient entre les deux fossés, et elles étaient
enfoncées obliquement en terre, do manière que leurs cxlrémités
supérieures étaient inclinées vers le second fossé ; ce fossé
avait vingt-quatre pieds de profondeur, depuis le pied jusqu’au
haut du parapet ; et tout près et en dedans de la palissade intérieure,
il y avait une plate-forme de vingt pieds d’élévation,
de quarante de long et de six de large ; elle était soutenue par
de gros poteaux, et destinée à porter ceux qui défendent la
place, et qui peuvent de là accabler les assaillans par des dards
et des pierres, dont il y a toujours des tas en cas de besoin.
Une autre plate-forme do la même espèce, et placée également
en dedans de la palissade, commandait l’avenue escarpée qui
aboutissait à la grève ; de ce côté de la colline , il y avait quelques
petits ouvrages de fortification et des buttes qui ne servaient
pas de postes avancés, mais d’habitations à ceux q u i,
ne pouvant pas se loger faute de place dans l ’intérieur du fort,
voulaient cependant se mettre à portée d’en être protégés. Les
palissades, ainsi qu’on l’a déjà observé, environnaient tout le
sommet de la colline , tant du côté de la mer que du côté de
la terre; mais le terrain, qui originairement était une montagne
, n’avait pas été réduit à un seul niveau, mais formait plusieurs
plans différens qui s’élevaient en amphithéâtre, les uns
au-dessous des autres , et dont chacun était environné par une
palissade séparée ; ils communiquaient entre eux par des sentiers
étroits qu’on pouvait fermer facilement, de sorte que si
un ennemi forçait la palissade extérieure, il devait en emporter
d’autres avant que la place fût entièrement réduite, en supposant
que les Indiens défendissent opiniâtrement chacun de
ces postes. Un passage étroit d’environ douze pieds de long,
et qui aboutit à l’avenue escarpée qui vient du rivage, en forme
la seule entrée : elle passe sous une des plates-formes ; et quoique
nous n’ayons rien vu qui ressemblât à une porte ou à un
pont, elle pouvait aisément être barricadée , de sorte que ce
serait une entreprise très-dangereuse et très-difficile que d’essayer
de la forcer ; en un mot, on doit regarder comme très-
forte une place dans laquelle un petit nombre de combattans
déterminés se défend aisément contre les attaques que pourrait
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