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toutes les attentions qu’un blanc veut avoir pour sa femme.
Ee grand âge est Tobjet du plus profond respect ; un cbcf
même donne la nourriture à un bornme de basse clas.se que la
vieillesse a privé de scs facultés; mais aucun sentiment d’affoc-
tion n’est le mobile de ces bons procédés. Cependant nulle
part les lois de l’amitié et les liens de la parenté ne sont plus
respectés. Les hommes vivent généralement quatre-vingts ans
et les femmes quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-six. A la mort
d’un cbcf, sa tribu sc rassemble et se livre à la joie ; on mange
des oiseaux, des anguilles, des pommes de terre, mais ni entrailles
ni viande crue. Une demi-heure après la mort, la tête
est coupée et on s’occupe de la conserver. Là corps, placé
dans une caisse qui est mise debout dans une maison bâtie tout
exprès, y reste deux ans entiers ; ensuite on enlève les os poulies
brûler; le coffre passe à un nouvel occupant. Les hommes
du peuple et les esclaves sont enveloppés, après leur mort,
dans leurs propres nattes, et jetés comme des cbiens dans un
trou creusé derrière les cabanes; quelquefois, mais bien rarement,
les amis du défunt viennent pleurer sur sa tombe pendant
environ une demi-heure, ensuite on ne s’en occupe plus
pendant long-temps. Il arrive fréquemment que le corps d’un
défunt de cette classe est enlevé el mangé pendant la nuit,
mais c’est un crime puni de mort. Si ce cadavre reste enterré,
on enleve les os au bout d’un certain temps et on les brûle.
Les os des ennemis vaincus ne sont pas consumés par le feu ;
011 en fait des bameçons, des flûtes, et d’autres objets qu’on’
porte comme trophées. La mort exerce particulièrement ses
ravages sur les enfans de l’âge de deux ans ; on observe pour
eux les mêmes cérémonies que pour les cbefs ; les femmes sont
également traitées de la même manière, à l’exception des esclaves
qui sont brûlées Immédiatement.
^ Les principales maladies de ces insulaires paraissent être
Télépliantlasis et le pian, infirmité très-commune dans les Antilles
; elle paraît avoir pour cause une extrême indolence et
1 habitude de rester assis sur les cendres dans les cabane.s. On
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voil; (les naturels privés de leurs pieds et de leurs mains; leur
corps est dans un état affreu-x de maig;reur, et les extrémités
tombent en pourriture. 11 y a aussi parmi eux beaucoup de
scrofuleux. Quoique les maux d’yeux soient communs par les
suites du tatouage et de la fumée des habitations, cependant
la cécité est rare avant le grand âge, et elle ne frappe généralement
que les femmes. Les maux de dents et la surdité sont
inconnus. Lorsqu’un membre est cassé ou démis, ils le remettent
dans sa position naturelle, le fixent avec des attelles et des
feuilles de palmier, et l’exposent deux fois par jour à la vapeur
d’herbes mouillées jetées sur le feu.
Ils choisissent, pour bâtir leurs villages, le penchant d’une
colline faisant face au point du rivage où l’on peut débarquer
de ce côté , et enlèvent tout cc qui pourrait les empê-
clicr de voir arriver les pirogues et les navires. Leurs maisons
sont propres et solides ; elles ont seize pieds de hauteur, dix de
largeur et trente de longueur : le plancher, élevé d’un pied
au-dessus du sol, est couvert d’une espèce de claie en lianes;
ils y laissent de petites ouvertures dans lesquelles ils allument
du feu lorsque le temps est froid et humide. Quand quelqu’un
tombe malade, ou lorsqu’une femme est sur le point d’accoucher,
on construit une petite cabane particulière à quelques
toises des autres maisons ; on y met le feu dès qu’elle n’est plus
occupée. Les jardins sont placés en général h une certaine distance
des maisons; on y cultive dej pommes de terre, des
choux, et d’autres plantes potagères introduites par les Européens.
On conserve les pommes de terre pendant la saison de
l’hiver, par le même procédé qu’emploient les Irlandais.
Les hommes chassent, pèchent, bâtissent les maisons, construisent
les pirogues et travaillent au jardin; mais ils aimeraient
mieux mourir que de porter leurs provisions : les femmes
sont chargées de tous les fardeaux. Pendant la belle saison
ils tuent des albatros, des poules sauvages, des phoques, des
rats, etc., etc. Ils fument ces animaux et les conservent entiers,
enfermés dans des sacs pendant plusieurs mois. Ces provisions