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PIÈCES JUSTIFICATIVES.
paraissaient être initiés à toutes ies coutumes de leurs ancêtres,
étant les compagnons assidus de leurs pères, et les
suivant dans les conseils publics et sur le cbamp de bataille.
Dans ce village, le nombre des enfans est considérable, et ils
sont d’âge à être instruits.
Durant notre séjour en cet endroit, nous eûmes beaucoup
de plaisir à converser avec le prêtre des pointes du Sbould-
Anga. Une fols je lui demandai si les vents et les vagues ne
profiteraient point de son absence pour faire beaucoup de mal
aux pointes de l’emboucburc de la rivière. Il répondit qu’il les
en cmpêcbcrait par ses prières, jusqu’à ce qu’il fût de retour.
Je lui fis observer qu’il était un bomme si important, que quelques
uns des cbefs pourraient bien désirer de le voir mort pour
lui succéder dans sa dignité : alors il me montra son fils quà
était assis près de lu i, et dit qu’il le préparait aux fonctions
sacrées, afin qu’il pût lui succéder dans son pouvoir sur les
vents et les vagues.
7 octobre 1819. Ce matin après le déjeuner, nous avions
1 intention de partir, mais le chef nous pria de rester encore
jusqu au milieu du jo u r , afin de nous donner un autre régal.
Vers huit heures du matin, plusieurs esclaves arrivèrent, chargés
de patates et de quelques grands homards qu’on venait de
prendre. Ils étaient précédés par une troupe de gens qui dansaient
et chantaient. A peine curent-ils déposé leurs corbeilles,
que les cuisiniers se mirent à l’ouvrage; dès que
les patates furent cuites, chaque groupe alla s’asseoir devant
sa portion. Le repas terminé, un coup de fusil fut tiré :
à l’instant tous les guerriers sc précipitèrent sur leurs armes.
Les uns avaient des mousquets , d’autres des lances, des
casse-têtes, ete. Puis ils nous divertirent du spectacle d’un
simulacre de combat et d’une danse guerrière qui termina
la scène.
Enfin nous rassemblâmes nos bagages, et marchâmes l’espace
dun mille jusqu’à nos pirogues, accompagnés par plus
de deux cents naturels. On peut estimer à plus de trois tonneaux
pesant la quantité de porc et de patates dont les chefs
de ce village et des autres avaient cbargé notre pirogue.
Outre nos provisions et notre bagage, elle contenait encore
trente-six personnes. Nous prîmes congé de ce chef ami
et de ses gens vers une heure, après l’avoir remercié de ses
attentions et lui avoir témoigné toute notre approbation pour
la conduite de son peuple durant notre séjour avec eux : ce
qui lui fit un grand plaisir.
Visite au village de PViti-TVaï-Iti.
Nous fîmes route vers le village de AVitl-Waï-Iti, situé sur
les bords de la grande rivière, à vingt milles de distance environ,
où nous avions promis de passer une nuit à notre retour.
Nous arrivâmes vers six heures du soir. Tara-Weka , le chef
de l’endroit, avait construit pour nous une cabane fort propre
et agréable, de vingt-quatre pieds de long sur dix de large.
Il nous reçut avec une grande politesse. Je montai avec lui
au sommet de la hauteur où son pâ ou cbàteau-fort est situé ;
car le village est bâti au pied de la colline. De ce sommet on
jouit d’une vue très-étendue du Shouki-Anga et du pays environnant.
. ,
Chemin faisant, je remarquai une femme de chef qui faisait
de profondes lamentations. Lui ayant demandé le motif de sa
désolation, elle m’apprit que depuis notre passage elle avait
perdu deux de ses fils et un garçon du village qui se trouvait
avec eux. Ces enfans avaient été envoyés dans une pirogue
pour ramasser des coquillages sur un banc de sable dans la
rivière qui assèche à la marée basse. A la marée montante , il
s’était élevé une brise qui avait entraîné la pirogue, en laissant
les enfans sur le banc , et la mer en montant les -avait submergés.
Elle ajouta que son mari était aussi mort dernièrement.
C’était une jeune femme ; sa mère était assise à ses côtés, pleurant
et gémissant avec elle. Elles s’étalent déchiré le corps,
suivant leur coutume, en l’honneur des morts. Je pris part