124 PIECES JUSTIFICATIVES.
Il n’y a pas de doute que le langage des Nouveaux-Zélandais,
des Taïtiens et même de la plupart des naturels des îles de la
mer du Sud, ne soit radicalement le même. J’ai observé qu’un
Nouvoau-Zélandaispourcomprendre un naturel de Taïti, Bora-
bora ou Owbybi, n’avaitbesoin que de très-peu de jours. M. Jobn
Eyrc qui a été plusieurs années sous la protection de la Société
des missionnaires de Londres, m’a obligeamment donné un vocabulaire
contenant quelques milliers de mots, et qui deviendra
d’un grand secours pour moi ou tout autre serviteur de la Société.
Les naturels prononcent avec peine les lettres c ,g , h , j , x et
z. Ils articulent très-bien le reste de l’alpbabet anglais. Dans
mon petit vocabulaire de leur langage, je me propose de substituer
le Z- au e......
Les bommes sont intelligens, et plusieurs d’entre eux sont
industrieux et pleins de jugement, très-propres à l’agriculture
et aux arts mécaniques, dès qu’on voudra leur procurer les
moyens de s’instruire. Les femmes emploient une partie de
leur temps à faire des kabou ou manteaux , des nattes, etc., et
apprendraient volontiers, je n’en doute point, à filer, tricoter
et manier l’aiguille. Les enfans sont éveillés, actifs et spirituels :
ils cessaient de me regarder comme un étranger après ma première
apparition parmi eux. En me voyant, ils avalent coutume
de dire: How do you, M. Kendarro? Ils m’olfraient
ensuite les petits paquets de cbanvre ou de fil qu’ils avaient préparés
de leurs propres mains , et demandaient en retour des hameçons,
des clous et des boutons.
C’est avec vérité qu’on a dit que les Nouvcaux-Zélandais
sont une noble race d’hommes. Ils ont besoin de notre
amitié....
(Missionnary Register, avril i 8 i 5 , pag. 190.)
PIECE S JUSTIFICATIVES. 125
M. Marsden, dans une lettre du mois de septembre 1814,
donne des détails intéressans sur les chefs et leurs occupations
à Parramatta :
Je vais vous donner les noms des chefs qui sont aujourd’hui
à Parramatta et ceux de leurs serviteurs.
D oua- T ara , cbef, possède une grande influence.
S h o n g u i, oncle de Doua-Tara, commande à dix-sept districts.
K oro- K oro , cbef belliqueux, sur la côte opposée de la baie.
T o ü a i , frère de Koro-Koro, très-beau jeune homme d’un
beureux caractère, apprend l’anglais très-vite. Son père était
prêtre.
D ip ir o , fils de Sbongui, joli garçon.
W a r a k i i , b o m m e d u p e u p l e .
M a w i , idem , lit et écrit l’anglais.
P a h i , serviteur de Doua-Tara.
T in a n a , b e a u je u n e b om m e q u i a p p r e n d à fa ir e de s c lo u s ,
e tc .
W a ï- A t o d , b om m e d u p e u p le .
Je vous enverrai des échantillons de l’écriture de Mawi. En
ce moment il fait une copie de l’ordre général donné par le général
Maoquarie , relativement aux naturels des îles de la mer
du S ud, et je la joindrai à ma lettre.
Pour donner à la Société une preuve de l’adresse de ces insulaires,
je lui ai adressé un buste de Sbongui. Quelques-uns
des chefs sont tatoués. Je dis un jour à Sbongui que j’avais
besoin d’envoyer sa tête en Angleterre, et qu’il devait me
donner la sienne ou en faire une semblable en bois. Il me demanda
un morceau de fer, en fit lui-même un instrument de
cinq pouces de long, semblable à un ciseau de menuisier, et
l’emmancha. Puis il prit le bout d’un vieux poteau, et II en eut
bientôt fait le buste que j’ai enfermé dans la caisse qui vous est
L
■ A,; '
' 'î.,
1!
Il !"