mcrtume du remords. E’uricux à l’extrême quand on l’avait
provoqué, sa rage ne eonnaissait point de bornes; mais s’il
était bien traité, il se montrait bonnête et affectueux. Telle
était sa fidélité, que lorsqu’il avait une fois accordé son amitié,
on pouvait se fier à lui pour toujours. Il offrait dans sa personne
un bon écbantlllon du caractère de la plupart de ses
compatriotes. Comme Sbongui, il avait le visage complètement
tatoué, et le derrière de son corps portait aussi les traces
désagréables de cette opération ridicule et vraiment sauvage.
Sans être beaux ni réguliers, ses traits étaient agréables et
intéressans, quoique en même temps ils trahissent trop souvent
les transports déréglés d’un caractère indomptable.
(Page 53. ) Le soir, les chefs nous régalèrent d’une chanson,
dont les paroles avalent été composées par la fille de
feu Tepabi. Le sujet en était la visite de son père à Port-
Jackson. C’était un air plaintif et mélodieux, et ressemblant
assez à nos chants sacrés qu’il me rappelait malgré moi, países
tons bas, lents et étendus ; mais, d’après la constante répétition
des mêmes mots, il devait renfermer peu d’idées et les
allusions ne pouvaient être variées. Il se divisait en deux parties,
que les chefs chantaient séparément; puis les autres naturels
faisaient chorus avec eux, à certains intervalles; mais
ils terminaient toujours tous ensemble. Le chant et la danse
paraissent être les amusemens favoris de toutes les nations sauvages,
et les peuples de la Nouvelle-Zélande sont particulièrement
passionnés pour ces deux .arts.
(Pages 55 et suw.) Les Nouveaux-Zélandais, d’après ce
que nous avons pu en apprendre par Doua-Tara, ont quelques
idées confuses d’uB Être-Suprême; mais leurs superstitions sont
en général des plus absurdes et des plus extravagantes. En outre,
ils admettent un grand nombre de divinités inférieures, .à
chacune desquelles ils attribuent des privilèges et des fonctions
particulières. Suivant leurs idées, l’une préside aux élémens,
1 autre aux oiseaux de l’air et aux poissons de la mer; e til j
en a une foule d’autres dont les devoirs sont si multiplies et si
compliqués, qu’il faudrait un volume entier pour les détailler.
En outre de ces dieux, dont l’idée leur a été suggérée par
des objets matériels, ils en ont encore beaucoup d’autres qui
dérivent des affections de leur ame ; c’est ainsi qu’ils ont déifié
les diverses passions du coeur bumain , comme la colère, la
douleur, la joie, etc., qui rentrent ainsi dans leur système de
théogonie.
Le premier de leurs dieux se nomme Matvi-Ranga-Rangui.
C’est la divinité suprême dont ils ignorent complètement les
attributions et la dignité, mais qu’ils ont placée à la tête des
autres par un certain sentiment intérieur. T ipoko, le dieu de
la colère et de la mort, vient ensuite, et c’est celui qu’ils paraissent
le plus empressés d’apaiser. Towaki (q u ’il faut peut-
être lire Tou tuati), le dieu qui préside aux élémens, suit pat-
ordre de succession, et suivant eux il occupe un poste fort important.
Après celui-ci vient Mawi-Moua, dont le pouvoir et
les fonctions sont assez limités. L ’emploi qu’ils lui ont assigné
a été de fabriquer la terre au-dessous de la mer. Quand
elle a été terminée, il a du l’attacher avec un hameçon a un
grand rocher ; pu is, la laissant ainsi toute prête a etre tirée en
baut, sa tâche cesse. Alors M aw i-P o tik i, autre dieu d’un
grand pouvoir, lui succède et vient tirer à la surface de Teau
l’ouvrage que son compagnon a terminé. Outre cet emploi,
Mawi-Potiki exerce d’autres fonctions d’une grande importance,
et il est revêtu d’attributions d’un ordre plus élevé
que celles qui distinguent les dieux les plus puissans, le premier
de tous lui-même à peine excepté. La surveillance
et la direction de toutes les maladies de Tbonime sont du ressort
de Mawi-Potiki ; c’est même lui qui jouit exclusivement
du plus important de tous les privilèges, du pouvoir de donner
la vie , quoiqu’il ne puisse la retirer, attendu que ce dernier
droit appartient àTipoko.Ces êtres importans sont immédiatement
suivis par une divinité d’une nature fort triste, celle
des larmes et de la douleur, qu’ils nomment Heko-Toro. Les
Nouveaux-Zélandals ont une tradition curieuse à son égard-.
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