A-
' !
f ifo ■
r ’ * ' 1 : ri
î i : ■
i ' S r i :
1
t
' ' -•
;
11!
Ils désirent tous voir des Européens résider chez eux.
«Temarangai, mon compagnon constant, recommandait partout
aux chefs de renoncer aux combats. Il leur rappelait combien
de fois leurs femmes et leurs enfans avaient souffert les
horreurs de la faim, quand leurs récoltes de patates et de pommes
de terre avaient été détruites par suite de leurs différends;
combien de leurs femmes étaient restées veuves , et de leurs
enfans orphelins. Ils convenaient des funestes suites de la
guerre; mais ils disaient qu’il y avait certains cbefs qui ne
voudraient point y renoncer, et que leurs pères et leurs
grands-pères avaient toujours été des guerriers. »
Inaki avait accompagné M. Marsden à bord du Coromandel;
ce dernier avait eu le bonheur d’effectuer une réconciliation
entre ce cbef et Tepoubi, et d’arranger d’autres querelles
parmi les naturels.
Le 12 août, M. Marsden quitta le navire pour retourner à
la baie des Iles. Traversant la Tamise, qui en cet endroit a
quinze milles environ de large, il pas.sa sur la côte occidentale,
et dans la soirée atteignit Mogoïa, distant du Coromandel
de quarante à cinquante milles. Le mauvais temps l’empê-
cbant de retourner à la baie des Iles par mer, il se décida .à
s’y rendre par terre. Comme il ne pouvait suivre la côte est de
la Nouvelle-Zélande, à cause des rocbers et des rivières, il
reprit le chemin de Kaï-Para, sur la côte de l ’ouest, pour reprendre
vers l ’intérieur, et contourner ainsi les baies e lles rivières.
Temarangai l ’accompagna encore, quoiqu’il eût à
traverser des districts avec lesquels il s’était trouvé en guerre.
Dans cette seconde visite à K a ï-P a ra , M. Marsden rencontra
différens cbefs qui lui firent tous un accueil amical. Il eut surtout
une discussion fort Intéressante avec Moudi-Panga , l’on
des plus grands guerriers de la Nouvelle-Zélande, et le rival
de Shongui. 11 y resta jusqu’au 21, puis il s’embarqua sur le
Kaï-Para, et descendit jusqu’à l ’entrée du bâvre. Outre le
Kaï-Para, deux autres rivières viennent encore se décharger
dans cc bâvre. L’une d’elles se nomme le Kotamata; elle prend
sa source près de Bream-Head , sur la côte orientale , et n’est
séparée que par une langue de terre fort étroite, d’une rivière
qui se décharge dans un petit bâvre, un peu au sud de Bream-
Head ; il en résulte une communication facile entre les deux
côtes opposées de la Nouvelle-Zélande. La troisième rivière
qui tombe dans celle de Kaï-Para, se nomme W a ï-R o a ,
et ne doit pas être confondue avec la rivière du même nom ,
qui se jette dans la Tamise. Le cours de ce W aï-Roa occidental,
dans l’espace de trente milles environ, est le nord-ouest,
c’est-à-dire parallèle à la côte dont il est si voisin, que le
bruit du ressac peut s’entendre dans toute cette étendue. Ce
cours offre ainsi un passage commode vers le Gambier ou
Shouki-Anga. De ce point, qui n’est qu’à six milles de la
côte, le cours de la rivière passe au nord, ensuite à l’est. En
remontant ce fleuve, M. Marsden visita Tctoko et Tourou ,
deux puissans chefs, ennemis de Shongui, mais désireux de
vivre en paix et de cultiver leurs terres. Après avoir remonté
le Waï-Roa aussi baut que la marée se faisait sentir, un peu
plus loin , le 26 au matin , ils quittèrent la pirogue, et marchèrent
à travers un pays plus élevé, vers W angari, sur la côte
est, à douze milles au nord de Bream -Head. Ils y arrivèrent
dans l’après-midi du jour suivant, et Temarangai se retrouva
alors avec ses amis et ses alliés. Sur leur route, ils avaient
contemplé avec douleur la ruine et la dévastation que les. partisans
el les alliés de Sbongui avaient portées dans ces réglons.
De Wangari, M. Marsden se rendit à la baie des Iles, partie
par eau , partie par terre.
Il arriva dans cette baie le 4 septembre, près de trois mois
après avoir quitté le Coromandel.
Le Prince-Régent, schooner Au gouvernement, venant d’arriver
de Port-Jackson, M. Marsden s’embarqua dessus le 17 septembre,
pour retourner à la Nouvelle-Galles du Sud. Le
scbooner était si encombré d’espars, et il rencontra un si mauvais
temps au large du cap Nord, que le capitaine rentra dans
la baie pour alléger le navire. M. Marsden avait tellement
■ I k,Ut -v,