du Sud. Je lui assurai le contraire; il me pria , si cela arrivait,
de lui renvoyer son corps afin qu’il prit voir scs os.
Avant qne nous missions à la voile , Georges vint de W an garoa
pour me voir ainsi que M. Lcigl). Je suis bien aise qu’il
soit si attentif pour les missionnaires. C’est pourtant l’bomme
qui, quatorze ans auparavant, détruisit l’équipage du Boyd,
et devint 1 effroi de tous les Européens, qui vit aujourd’hui
avec les prédicateurs de l’Evangile. Une maison de missionnaires
est élevée en vue du lieu même où les bommes de l’équipage
furenttous dévorés par ces cannibales !...
{ Missionnary Register, novemb. 1824, pag. 5lo et suiv.)
M. Davis, en parlant des Nouveaux-Zélandais avec qui
il se trouvait à Parramatta en 1823, écrivait :
« Nous avons quelquefois sept ou buit de ces insulaires avec
nous. Ils sont affectueux, honnêtes et sincères. J’en ai souvent
entendu parler comme d’un peuple traître et perfide, mais je
crois que ces rapports sont mal fondés, et ils le prouvent;
car s’ils ont quelque mécontentement contre M. Marsden qu’ils
estiment comme leur père, ils lé lui disent sur-le-cbamp sans
hésiter. „
Il ajoute un peu plus loin :
« C’est une race d’bommes distinguée et capable d’apprendre
toute sorte de choses. Quelques-uns savent lire passablement.
Nos enfans les aiment tendrement; ils caressent leurs
faces tatouées qui les amusent beaucoup. Les natui-els restent
assis des heures entières pour recevoir les leçons de nos
enfans. »
Un peu plus tard, il disait :
“ Jai eu quelques Nouvcaux-Zélandais à instruire durant
un certain temps, et il m’est agréable de vous dire que j’ai été
très-content de leur conduite et de leurs dispositions. Ils apprennent
fort vite à lire et à écrire , et ils se montrent appliqués
et reconnaissans de l’instruction qu’on veut bien leur
donner. C’est un peuple très-intelligent, et qui paraît susceptible
d’apprendre en peu de temps tous les arts utiles a la civilisation.
Nou.s avons maintenant ici avec nous neuf beaux
jeunes gens et un petit garçon. Le matin , je leur montre à lire
jusqu’à dix heures, puis je les fais travailler bors de la maison
jusqu’à deux heures; ils vont dîner, et ensuite je leur montre
à écrire. »
{Missionnary Register,fév. i82 5, pag. 100.)
MM. Leigb et W hite, dans l’année 1823, voulurent s’établir
à Wangari, à soixante-dix milles au S. E. de la baie des Iles,
et s’y rendirent dans cette intention. Mais ils reconnurent que ,
par suite des dernières guerres, les habitans avaient été détruits,
ou s’étaient enfuis dans les bois. En conséquence, ils
se fixèrent à Wangaroa, où ils achetèrent du cbef Georges,
par l’entremise de M. Marsden , le terrain nécessaire pour leur
station. Peu après, M. et madame Turnerct M. Hobbs vinrent
se joindre à eux. Toutes ces personnes appartiennent à la
Société des missionnaires de Wcsley.
{Missionnary Register,févr. l i i à , pag. 101.)
Touai vient de mourir ; après de cruelles souffrances, il a
quitté cette vie le 17 octobre 1824. (Voyez ci-contrc le
portrait de ce chef.) Le capitaine Look, du Mary, alors
mouillé dans la baie, apprit qu’il était très-mal à terre,
n’ayant d’autre ressource que de l’eau et de la racine de
fougère. Sa tribu avait considérablement souffert des troupes
de pillards qui étaient tombées sur elle des diverses parties de
la baie. Le capitaine l’envoya chercher dans son canot, pour
lui procurer les secours de la médecine et une nourriture convenable.
Mais il était trop tard, Touai mourut à bord. Sa