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canots du navire tout ce qu’ils peuvent attraper. Si M. Marsden
s’était alors trouvé parmi eux, quelle que soit l’cstimc
qu’il mérite pour ce qu’il a fait, je pense qu’il n’aurait pas
échappé à leurs outrages. »
Le grand objet du voyage de Sbongui paraît maintenant
avoir été d’accroître scs moyens de conquête sur ses
compatriotes. Quand il arriva à Port-Jackson, il y trouva
quatre chefs de la rivière Tamise , qui étaient passés sur
le Coromandel pour se rendre en Angleterre. M. Marsden prit
des mesures pour les empêcher de poursuivre leur voyage,
et Shongui, sans doute pour ses propres desseins, les dissuada
fortement d’aller en Angleterre, à cause des effets pernicieux
du climat sur sa santé et celle de ses compatriotes. Mais
déjà il méditait une expédition formidable contre les districts
auxquels appartenaient ces cbefs. C’est de cette expédition
qu’un des colons écrit ;
« L ’expédition dernièrement armée à la baie des Iles ,
dont Sbongui est le chef, est vraiment formidable. Je juge
qu’elle se compose de cinquante pirogues au moins, et de
plus de deux mille hommes, dont un grand nombre armés de
mousquets avec des munitions. Ils ont le projet de tout détruire
de fond en comble, si notre Dieu ne les en empêche
point. Le coeur saigne en pensant à la désolation qu’ils mé ditent.
Un autre cultivateur écrit :
" La plus grande partie des naturels sont allés avec Shongui
à la rivière Tamise, pour une expédition guerrière. On imagine
que c est la plus forte armée et le plus grand nombre de
fusils qui soient jamais sortis de la baie des Iles. Leur résolution
est de détruire bommes, femmes et enfans, ies tribus qu’ils
.sont allés attaquer n’étant pas en état de sc défendre, à défaut
de CCS mêmes armes. «
Un missionnaire appartenant a une Société amie,, alors
en visite dans la baie, dit à ce sujet :
« C’est avec beaucoup de regret que je vous annonce qu’il
n’est résulté aucun bien de la visite de Shongui el de W a ï-
Kato en Angleterre : ils ont renoncé à leurs habillemens européens,
et se sont mis en marcbe pour massacrer et ravager
la plus grande partie de l’île. On a reçu des nouvelles qui annoncent
qu’ils ont tu é , et probablement mangé plusieurs centaines
d’hommes. »
M. Françis Hall s’exprime ainsi touchant ce triste état
de choses :
n Sbongui jouit de la plus baute considération parmi son
peuple, comme un guerrier illustre et beureux ; il y a plus,
ils le regardent comme un dieu; mais il n’a pas toujours le
pouvoir d’arrêter leur violence, comme nous l’avons éprouvé
dans les derniers troubles. Leurs succès dans les combats, les
avantages qu’ils ont retirés de la mission , et leurs rapports
avec les navires les ont gâtés. D’après ce que j’al vu dernièrement
des dispositions des naturels, je suis porté à. croire que si
Sbongui fût mort en Angleterre, non-seulement toutes nos
propriétés, mais encore toutes nos personnes eussent été sacrifiées
à la superstition de ces peuples. »
Le même écrivait au sujet des cultures exécutées par
M. Kemp et par lui :
.. Nous avons dans notre jardin des arbres fruitiers d’Europe,
et des végétaux de plusieurs sortes... Nous avons coupé
des asperges grosses comme le doigt que j’ai semées de graine
dans le même temps Nous avons plus de trois acres d’aussi
beau froment qu’on ait jamais vu, el une acre et demie d’orge.
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