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PIECES JUSTIFICATIVES.
et pleura amèrement. L ’inf'anticidc n’est pas commun à la
Nouvelle-Zélande, surtout pour les garçons. Us sont très-attachés
.à leurs enfans , et en prennent un grand soin. La femme
de Rcwa ht périr son enfant uniquement par dépit et pour sc
venger de ce que son mari avait ¡iris une autre femme. On
craint que Rewa ne fasse un sacrifice humain pour dissiper ses
inquiétudes.
— M. Kemp m’apprend que Rewa vient de tuer une jeune
femme en holocauste pour la mq,rt de sa seconde femme. Sou
fils vint 1 appeler tandis que nous conversions ensemble. Peut-
être était-ce pour accomplir cette cérémonie sanglante!...
Quand ces rits barbares seront-ils abolis?... Cette jeune femme
était une prisonnière de guerre, prise dans la dernière expé-
dition contre la rivière Tamise.
— Rewa vient de me rendre visite, revêtu de son grand costume,
et m’a fait cadeau de deux nattes. Il m’a raconté qu’il
a tué une jeune femme ; mais il a donné ordre qu’on l’enterrât
et qu’on ne la mangeât point. La pauvre femme était accusée
de deux crimes : l’un, de n’avoir pas rendu les soins convenables
à sa maîtresse durant ses couches; l’autre, d’avoir accompli
les rits funéraires envers sa maîtresse, puis d’avoir
mangé avec ses propres mains avant d’avoir été purifiée de
la souillure qu’elle avait contractée en touchant nu corps
mon. Ce dernier acte est regardé comme un très-grand crime
vis-a-vis de leur Dieu. Pour ces motifs, il était nécessaire
qu’elle fût sacrifiée, tant pour apaiser l’esprit de la morte que
pour le salut des vivans. Ni persuasion, ni récompen.ses, ni
promesses, ne peuvent arrêter ces cérémonies sanguinaires!...
Rewa sembla tout-à-fait tranquille quand il eut fait cette
offrande. Je lui avais cité l’ancienne condition des Ta'iticns cl
leur conduite actuelle, j’espérais que les Nouveaux-Zélandais
les imiteraient.
— J’ai demandé ce que l’on avait fait du corps de la jeune
femme qui avait été sacrifiée hier, et l’on m’a appris qu’il
avait été préparé et mangé par les naturels du Wa'i-Kato, bieu
P IE C E S JUSTIFICATIVES.
que Rewa m’eût dit qu’il avait donné des ordres pour qu’il fût
enterré. Avant d’aller me coucber la nuit dernière, j’entendis
les naturels qui dansaient et qui chantaient près de l’endroit
où la jeune femme avait été tuée. Je suis persuadé qu’ils se
préparaient à dévorer la victime.
— La femme de Wa'i-Kato m’a dit qu’elle me donnerait un
esclave. C’est le fils d’un cbef qui a été tué dans le combat, et
qui fut alors fait prisonnier. J’al accepté cette offre, dans l’espoir
de racheter cette pauvre créature du plus cruel esclavage.
Un esclave n’a aucune garantie pour sa vie : son maître peut
le tuer quand cela lui plaît, et il le traite tout-à-falt au gré de
ses passions.
— Wa'i-Kato m’a amené le garçon dont sa femme m’avait
fait présent. En le questionnant, je trouvai que son père avait
été tué à une grande distance au sud de la rivière Tamise,
époque à laquelle il fut fait prisonnier de guerre ; puis il fut
pris une seconde fois et amené à la baie des Iles. Je me propose
de l’emmener avec moi dans la colonie , et de lui donner
quelque instruction; peut-être pourra-t-il sc rendre utile à
son pays par la suite, si la Providence veut le permettre.
Notions superstitieuses des naturels.
Un navire américain , le Cossach, a dernièrement fait naufrage
en sortant de la rivière Gambier, sur la côte occidentale de
laNouvelle-Zélande, que les naturels nomment côte du Sbouki-
Anga. La perte de ce navire a été le sujet de longs entretiens
parmi les Nouveaux-Zélandals. Un cbef me donna les raisons
suivantes de cet événement : il y a sur le bord méridional de
l’entrée du bâvre deux rocbers qui sont regardés comme
sacrés, étant la résidence du dieu des vents et des vagues. Les
matelots du Cossach n’eurent point de respect pour ces rochers,
mais ils les frappèrent avec leurs marteaux. Les naturels
les avertirent de ne pas agir ainsi, et les prièrent de ne pas y
toucher; car s’ils le faisaient leur Dieu serait irrité. Les ma