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tribu était debout, les armes k la main , à cent verges environ
plus bas. A un signal de leur cb e f, ils s’élancèrent avec
une grande rapidité vers l ’endroit où nous étions assis avec
P o r o , en poussant des cris et brandissant leurs lances ; puis ils
s’arrêtèrent et exécutèrent les danses de guerre, en s’animant
jusqu’à un tel degré de frénésie, qu’une personne étrangère à
leurs manières eût imaginé que c’était le prélude de quelque
acte de violence.
Leurs armes étaient des lances, des baïonnettes attachées à
des bâtons semblables à des piques, des patou-patous, des
mere et douze fusils, qui donnaient un baut degré d’importance
à la force de la tribu. Ceux qui étaient présens paraissaient,
en g én é ral, de très-jeunes hommes, et d’une haute
taille ; ils étaient complètement n u s , et outre le rouge d’oc
re , commun aux autres tribus de la N ouvelle-Zélande, leurs
visages et leurs corps étaient barbouillés de taches d’une couleur
bleue. La danse de guerre terminée, ils continuèrent à
regarder fixement les étrangers durant quelques minutes, tandis
que Georges leur déclinait nos noms et tâchait de leur
expliquer nos différentes fonctions. Pendant la conférence,
un cb e f, debout, veillait à ce qu’ils ne nous Importunassent
p o in t, et quiconque dépassait la limite imposée était traité
par ce cb e f d’une manière rude et sévère. Sur un autre signal
de P o r o , ils se retirèrent précisément de la même maniéré
qu’ils s’étalent avancés, e t , déposant leurs armes, ils reprirent
leurs occupations habituelles.
Le camp était établi sur le revers gauche de la co llin e , et
consistait en quatre longues cabanes construites en pieux , et
si bien couvertes de roseaux, qu’elles étaient impénétrables
à la pluie. Chaque bangar pouvait contenir cent personnes;
la cabane des chefs était aussi près du sommet de la colline
que pouvait le permettre la nature du so l, tandis que les autres
étaient élevées à droite et à gauche sur le penchant du
mont. Ilpa rais saity avoir de trois cent cinquante à quatre cents
personnes dans le camp , y compris plusieurs femmes; et ils
semblaient avoir en abondance des vivres qu’ils devaient
avoir apportés avec eux.
8 août. Ayant appris que quelques gentlemen du navire
voulaient visiter son camp dans la journée, Poro, par politesse
pour eux , retarda sou départ qui devait avoir lieu dans la
m.itinée. Après avoir fait exécuter la danse de guerre par
ses gens, il les partagea en deux corps, et leur fit simuler
un combat. Les attaques entre les deux partis opposés consistaient
en une suite de charges ou d'engagemens sans ordre
ni méthode ; en en venant aux mains, chaque guerrier choisissait
son bomme et le combattait. Dans eette représentation
, P o r o , qui doit avoir passé la soixantaine, déploya
autant d’activité et de vigueur que le plus jeune guerrier de
sa tribu. Les Anglais quittèrent Poro dans la soirée, charmés
de ce qu’ils avaient vu , et ce cbef se prépara à retourner le
lendemain dans son district, après avoir témoigné sa gratitude
pour les attentions et la générosité des hommes blancs
à son égard.
g août. De bonne beure dans la matinée, Poro s’est mis en
route pour son pays. Il avait exprimé la crainte qu un plus
long séjour n’épuisât ses provisions, et bien qu’il y eût cinq
jours de marche jusqu’à son territoire, il avait fait apporter a
des esclaves, non-seulement assez de vivres pour la sub-sis-
tance de sa tribu jusqu’à son retour, mais encore les matériaux
nécessaires pour construire les buttes.
{Page 2 i5 . ) Ces naturels (de la rivière Tamise) étaient en'
apparence bien supérieurs à tous les Nouvcaux-Zélandais que
nous avions vus jusqu’alors. Ils étaient mieux faits, d une plus
grande taille et d’une forme plus athlétique. Leurs pirogues
étaient plus grandes, et plus riches dans leurs ornemens et
leurs sculptures.
(Page 2 29 .) Nous demandâmes à Tetata , le jour suivant,
pourquoi il nous a vaitfait la veille au soir sa visite à une beure
aussi avancée; il répondit que les deux jeunes filles qu’il avait
emmenées étaient des filles de chefs. Lui-même les avait ame