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Je descendis sur l’île et priai les naturels de protéger à la fois
les gens de l’équipage et leurs propriétés : ils m’assurèrent qu’ils
allaient monter la garde nuit et jour, et que je pouvais compter
que rien ne serait perdu. M. Butler m’informa qu’il y avait
eu quelque altercation parmi les naturels, au lieu du naufrage,
mais que King-George et le.s chefs du bord avaient apaisé le
différend, et que tout était parfaitement tranquille. Je fus très-
content de ce rapport, et de voir qu’une nation sauvage , dont
plusieurs de ses membres étaient si pauvres et si misérables
qu’ils ne possédaient pas seulement un clou, pût s’abstenir du
pillage, en dépit de la tentation violente que devait offrira
leur avidité naturelle le naufrage de tant de propriétés importantes.
Je ne pen.se pas qu’on puisse offrir une preuve plus
forte des progrès que ces pauvres païens ont faits vers la civilisation
, que le respect qu’ils conservèrent pour les Européens
et pour leurs propriétés dans une circonstance aussi déplorable.
Nous étions tous, ainsi que nos effets, tant à terre qu’à
bord , complètement en leur pouvoir. Ils eussent pu à chaque
instant se défaire de nous, et il n’est pas douteux qu’ils n’eus-
sciit pris ce parti, si les missionnaires n’avaient pas été établis
parmi eux et n’avaient pas gagné leur confiance et leur affection.
C’est le cas d’observer que, durant les neuf dernières
années, c’est-à-dire depuis le premier établissement de la Mission
jusqu’au moment actuel, aucun Européen n’a reçu d’injure
de la part des naturels dans toute l’étendue de’ la côte
comprise entre le cap Nord et la rivière Tamise , bien que les
babitans eussent été souvent provoqués et maltraités par les
maîtres et les marins des navires qui les avaient visités. Les
Missions ont rendu un service important sous ce rapport. Un
navire peut aujourd’hui entrer et mouiller dans la baie des
Iles, avec tout autant de sécurité qu’à Port-Jaekson. Le temps
viendra, sans doute, oû les babitans de la Nouvelle-Zélande
avanceront non-seiilcraent vers la civilisation, mais encore
vers la eonnaissance et le culte du seul vrai Dieu, et le monde
c iretien aura alors sujet de se réjouir et de louer le Seigneur.
Le capitaine Moore, du Brampton, m’apprit qu’il avait
quitté le navire échoué et transporté tous scs bagages sur l’île
Motou-Roa; que les cbefs du bord s’étaient tous bien comportés;
que dans une circonstance cinq ou six cents naturels
avalent entouré le navire dans leurs pirogues, et semblaient
disposés à être turbulens ; que King-George avait prié le caiîi-
taine de rester tranquille et de ne se mêler de rien ; qu’alors
King-George avait adressé aux naturels un discours qui avait
duré plus d’une heure. Il leur représenta les suites funestes des
actes de violence ou de pillage qu’ils pourraient commettre,
en leur rappelant le Boyd el ce qui suivit la destruction de ce
navire : puis il prit l’épée du capitaine et leur dit qu’il tuerait
le premier homme qui tenterait de monter sur le navire. Par
sa présence et sa fermeté, l’ordre et la paix furent rétablis, et
le capitaine Moore put emporter du bord tout ce qu’il désira
sauver. Le capitaine Moore me dit que, s’il eût fait naufrage sur
les côtes de l’Angleterre, les Anglais se fussent montrés mille
fois plus importuns que n’avaient été les Nouveaux-Zélandais.
J’ai passé la journée à converser avec les naturels touchant
leurs guerres, leur religion et leur pays, d’une maniéré fort
intéressante. Quelques-uns des cbefs ont beaucoup voyage
dans l’intérieur, et ils décrivaient plusieurs endroits oû le terrain
était uni et le sol fertile durant des journées entières de
marche ; ils décrivaient de hautes terres couvertes de neige, des
lacs intérieurs et des sources chaudes situées dans le S ud, avec
une grande population. Toutes leurs belles nattes et leurs
sculptures se font dans les contrées du Sud, qui sont encore
inconnues aux Européens.
Touai devient le chef de sa tribu.
Je suis allé visiter la tribu de T o u a i, accompagné ]iar le
révérend H. Williams et M. Kemp : la distance de Kidi-Kidi
est de neuf milles environ par eau.
Nons trouvâmes un nombre immense de femmes et d enfans
«’.-»Tiiii i i r Jt