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ques petites îles éloignées de douze lieues environ dans le nord
de la Nouvelle-Zélande. Nous les rangeâmes de près dans
Taprès-inidi. Comme je désirais rester un jour près du cap
Nord, nous l’approchâmes dans la soirée avec une légère brise
et vîmes la terre avant le coucher du soleil. Toute la nuit nous
eûmes peu de vent. Le matin suivant, au point du jour, nous
étions au plus à quatre lieues de la cote, et gouvernâmes dessus
jusqu’à huit heures. Je désirais avoir une entrevue avec les chefs
pour leur expliquer l’objet de mon voyage, leur présenter les
colons et préparer toutes choses pour garantir leur bien-être
à venir.
Entrevue amicale avec les naturels du cap Nord.
Après déjeuner, le canot fut mis à la mer pour visiter le
rivage. J’y fis embarquer Doua-Tara, Shongui, Koro-Koro ,
Touai et Tinana, tous chefs que nous avions à bord, et
point d’Européens ; je les chargeai d’établir des relations
amicales avec les naturels, et de nous rapporter quelques provisions.
Le canot était bien armé , afin qu’ils fussent en état de
se défendre si on les attaquait.
Avant que le canot eût atteint la terre, une pirogue s’approcha
de VActive avec quantité de poisson ; peu après survinrent
un chef et son fils qui venaient du rivage, et montè rent
sur-le-champ a hord. Dans leur pirogue se trouvaient
quelques hommes fort beaux. Je demandai au cbef s’il avait
vu Doua-Tara que j ’avais envoyé à terre; il me dit que non,
et aussitôt il me montra un couteau de poche fixé à une corde
autour de sa ceinture. Il y attachait un grand prix, et m’apprit
que Doua-Tara le lui avait donné long-temps auparavant.
Je fus enchanté de rencontrer un cbef qui connaissait notre
ami Doua-Tara.
Comme nous paraissions sur le point d’atteindre le but de
notre visite, je leur dis mon nom qu’ils paraissaient bien connaître.
Aussitôt ils s’informèrent d’un jeune homme de leur
pays, qui avait habité chez moi quelque temps auparavant.
Son frère était dans la pirogue, et il fut charmé de me voir.
Il me fit beaucoup de questions sur le compte de son frère , et
je lui donnai tous les détails qui étaient en mon pouvoir.
Dès lors nous fûmes délivrés de toutes craintes, car les naturels
s’empressaient de nous témoigner tous les égards qui dépendaient
d’eux. J’appris au chef que nous avions besoin de
quelques cochons et de patates. Il me pria d’envoyer quelqu’un
de mes hommes dans sa pirogue à terre, ajoutant qu’il
nous renverrait immédiatement ces objets. J’ordonnai à un
Nouveau-Zélandais de I Active d’aller dans la pirogue, car je
ne jugeai pas prudent d’envoyer avec eux un Européen.
Le chef et son fils restèrent à hord. Ils parurent très-satisfaits
de la confiance que nous leur montrions. J’expliquai au
chef le but de notre voyage; je lui annonçai que V Active continuerait
de les visiter de temps en temps, et que MM. Kendall
, Hall et King allaient s’établir à la baie des Iles, dans l’intérêt
général de leur pays. Je lui remis aussi une copie imprimée
des instructions du gouverneur Macquarie aux maîtres
de navires relativement aux naturels, et je lui en expliquai le
sens qu’il parut comprendre cl beaucoup approuver. Je l’engageai
à montrer ces instructions à tous les capitaines des bâtimens
qui pourraient loucher chez lu i, pour lui servir de
sauve-garde. Il reçut ces instructions avec un vrai contentement.
Bientôt d’autres pirogues arrivèrent auprès de V Active et apportèrent
en abondance le plus beau poisson que j’eusse jamais
vu. Le pont en fut couvert. Nous avions, tant à bord que
le long du navire, une foule de naturels qui sc conduisaient
fort bien. Nous trafiquâmes avec eux pour avoir des lignes
pour la pêche et d’autres objets de curiosité.
Avant que Doua-Tara et les autres chefs revinssent avec
le canot, une grande pirogue de guerre se montra en vue. Elle
était chargée de beaux hommes, et voguait fort vite. Quoique
la mer fût un peu houleuse, et que nous fussions à une ccr