de Maounga en Angleterre *. Le lecteur est déjà familiarise
avec le nom de ce n aturel, qui a été souvent
prononcé dans ces Mémoires, et qui le premier osa se
transporter en Angleterre.
(Pages 12 et suiv.) La capitale de cette partie du pays (la
baie des lies) qui est située en partie sur la grande terre et en
partie sur une petite île , sc nomme Tepouna et se compose
en tout d’environ cent habitations. Sur le continent, les cabanes
des naturels sont entourées chacune d’un petit morceau
de terre cultivée ; mais l’île est réservée pour être la résidence
du cbef principal et de sa cour, et il n’y a aucune culture. L ’île
est si escarpée et par conséquent si facile à défendre contre
l ’ennemi, qu’en temps de guerre elle est fréquemment le refuge
des naturels ; elle offre tous les avantages d’une forte citadelle
, et leur sert en même temps de dépôt général pour les
objets de prix, en temps de p a ix!.... allais-je ajouter. Mais
bêlas ! ces temps sont rarement connus cbez les peuples sauvages
où la population est nombreuse.
Tepahi, le chef de l’endroit, possède une maison bien construite
sur cette île , et un grand magasin de lances , nattes de
guerre, et autres objets de valeur.
A peu de distance de la résidence du cbef est un édifice
soutenu sur un seul pilier, tout-à-fait semblable , pour la
forme et la grandeur, à une nicbc à pigeons. Tepabi y renferma
une de ses filles durant plusieurs années; nous apprîmes
qu’elle s’était rendue amoureuse d’un individu d’une
condition inférieure, et que cette mesure avait été adoptée
pour 1 empêcher de déshonorer sa famille. L ’espace réservé
à la dame ne pouvait lui permettre ni de sc tenir debout, ni
de s étendre tout de son long; elle avait une ange où l’on dé-
Partout où le nom de ce naturel a été écrit Moiangui, il faudra lire
Maounga.
po.sait sa nourriture, lorsque cela était nécessaire, durant sa
réclusion , et je ne pense pas qu’on lui accordât aucune autre
douceur. Ces privations et la défense d’aucune sorte de communication
avec elle prouvent que Tèpahi était déterminé à
offrir un sévère exemple à ses sujets , au moins pour ce qui
regardait les jeunes dafnes de cette partie de la Nouvelle-Zélande,
qui seraient disposées à se déshonorer elles et leurs familles
par des alliances inconvenantes.
Cette longue réclusion, avec toutes ses privations, produisit
l’effet qu’on se proposait et rendit la princesse obéissante aux
désirs de son royal père. Cette cage barbare, qui est ornée de
sculptures grotesques, est restée comme un épouvantail pour
toutes les jeunes femmes du pays soumis à l’autorité de
Tepahi.
Les habitations des naturels ont d’ordinaire cinq pieds de
baut, les murs en sont formés de claies et tapissés de broussailles.
Le tout est fabriqué avec une herbe forte en forme de
lame, et généralement bien appliquée.
L ’espace que la cabane occupe est proportionné au nombre
des membres de la famille : il n’y a d’ordinaire qu’une porte
ou issue, et ces cases ressemblent assez, pour Taspect, à une
ruche.
Tels sont les logcmens ordinaires des naturels; leurs opérations
de cuisine, qui du reste n’exigent ni beaucoup de vases
ni de nombreux serviteurs, ont lieu sous un bangar à petite
distance de la case. Ce hangar est formé par quatre pieux de
cinq pieds de haut, fichés en terre, et qui soutiennent un toit
plat en broussailles,
( Pages 38 et suiv. ) Le portrait que je fis de Tareha fut si
ressemblant qu’il me donna une grande popularité parmi les
naturels, et il en vint plusieurs d’une distance considérable
pour le voir. Beaucoup d’entre eux s’offrirent pour m’accompagner
en Europe; j’en choisis un dont la tournure me plaisait
, pour le conduire en Angleterre : c’était un jeune bomme
sain et vigoureux , nommé Maounga , de la classe des guer