chant pour la guerre et la rap in e , vivent comme les N o u veaux
Zélandais dans un état d’hostilité perpétuelle les uns à
l ’égard des autres. I l semble aussi qu’il y ait un certain rapport
entre ces deux nations à l’égard de leurs systèmes de mythologie.
Les Battas reconnaissent trois divinités pour gouverner
le inonde, et leurs noms sont Bata ra -G ourou, Sora-Pada et
Mangala-Boulang. La première de ces divinités peut prendre
rang avec le dieu principal des Nouveaux-Zélandais Mawi-
R an gu i-Ran gu i; e t , toucbant les deux autres, ils ont absolument
les mêmes idées que ces derniers insulaires ont sur le
compte de leurs dieux Tauraki et Mawi-Moua, l’un ayant pouvoir
sur l ’air, entre la terre et le firmament, et l’autre sur la
terre. Le peuple de Batta reconnaît, eomme les Nouveaux-
Zélandais, un grand nombre de divinités inférieures qu’ils ont
investies d’une autorité lo ca le , et ils entretiennent quelques
notions vagues de l’immortalité de Rime.
Outre ces traits de ressemblance caractéristique, je dois faire
observer que les Battas, aussi bien que les babitans de la Nouvelle
Zélande, dévorent les corps morts de leurs ennemis, pratique
q u i , toute odieuse qu’elle soit pour tout homme civilisé,
place ces deux nations au même degré de barbarie. C ’est le
même principe de vengeance qui les porte l ’une et l ’autre à
cet excès d’inhumanité; mais les cannibales de Batta surpassent
encore à nos yeux ceux de la Nouvelle-Zélande en monstruosité,
car non-seulement ils se repaissent de la cbair des
ennemis qu’ils ont tués dans le combat, mais encore ils mettent
à part les cadavres de leurs criminels pour les partager
par morceaux et satisfaire à leurs appétits. Dans leurs institutions
domestiques, ces peuples se rapprochent également des
Nouveaiix-Zclandais : les hommes, qui sont maîtres de prendre
autant de femmes qu’ils en peuvent entretenir, mènent une vie
oisive, en comparaison de ces femmes qui sont obligées de faire
tmite la besogne c l sont traitées comme de véritables esclaves.
Elles sont tenues précisément dans le même état d’humiliation
qua la Nouvelle-Zélande où , bien que riionime prenne plusieurs
femmes, parmi celles-ci la principale seule jouit de
quelque privilège. A Batta, l’adultère est puni de l’exil, et, en
certains cas aggravans, de la mort. L a manière de s’habiller en
ee pays est la même qu’.à la Nouvelle-Zélande ; leur b ab illc -
ment consiste en une étoffe de coton qu’ils fabriquent eux-
mêmes , liée autour de la ceinture, tandis qu’une autre pièce
de la même étoffe, attachée aux épaules, tombe le long du
corps. Ces étoffes sont peintes de diverses couleurs : les Nouveaux
Zélandais teignent généralement les nattes de dessous en
ocre rouge; les plus belles ont des bordures où trois ou quatre
couleurs sont assorties avec beaucoup de goût et d’adresse. Les
Battas sont certainement plus avancés en connaissances que les
Nouveaux-Zélandals ; ils ont une langue écrite. Ils ont dressé le
cbeval et le buffle à les servir, et ils ont quelques idées de
commerce. Cependant, en dépit de ces avantages qu’ils doivent
uniquement .à certaines circonstances lo c a le s , leur carac-
1ère s’élève à peine au-dessus de celui des peuples les plus sauvages.
En traçant cc tableau de comparaison entre doux nations
si peu connues, je ne prétends pas affirmer que les Nouveaux
Zélandais descendent du peuple Batta , mais qu’ils sont
leurs contemporains, et qu’ils ont dû avoir une même origine
continentale.
( Tome I I , page 299. ) Bien que je pense que le nombre de
100,000 (estimé par Forster) puisse représenter la population
de toute la Nouvelle-Zélande , cependant je supposerai qu’elle
s’élève à i 5o,ooo. Nous trouverons alors que l’île Ika-na-Mawi
ou du Nord, qui contient 16,742,400 acres carrées, aura pour
l ’entretien de chaque individu une superficie de 70 à 80 acres,
après en avoir prélevé un tiers pour les rivières, les marais
et les montagnes qui ne sont pas susceptibles de culture.
( Tome I I , page 3oo.) V o ic i les principales causes qui s’opposent
à Taecroisscraent de la population à la Nouvelle-Zélande
: Tétai do dcgradalioii où sont toutes les femmes; la polygamie
généralement pratiquée par les classes supérieures ;
leurs funestes superstitions ; en outre le peuple n’est poin