mais le fait est incertain. C’est un très-beau pays et nous supposons
qu’il fait partie du continent inconnu du Sud.
» Le 20 au matin, après avoir navigué l’espace de trente milles
dans la baie, nous vîmes la terre presque tout autour de nous.
Nous pensions d’abord que l’endroit où nous avions mouillé
appartenait à une île et que nous trouverions un passage dégagé
(vers l’est) pour le grand Océan du Sud ; mais à notre
grand regret, nous trouvâmes qu’il en était autrement. Le vent
venait de l’ouest, nous fîmes tous nos efforts pour revenir
contre la direction du vent par la route que nous avions suivie.
A midi, nous fûmes par 4<>° 5 i ’ lat. S. et 192“ 55’ long. Dans
l’après-midi il fit calme et le courant portait avec force dans
la baie. Tout autour de nous, la terre semblait d’une bonne
qualité ; au rivage elle est basse , mais elle s’élève dans l’intérieur.
Nous trouvâmes des fonds de vase par soixante, cinquante,
et quinze brasses, à un mille et demi ou deux milles de
la côte. Toute la soirée, nous eûmes des vents légers.
» Le 21, au second quart de nuit, la brise s’élevant à l’ouest,
nous fîmes route au nord. Nous trouvâmes que la côte de la
terre du nord courait au N. 0 . Dans la matinée, il commença
à souffler bon frais. Après le déjeuner, nous virâmes de bord et
courûmes sur la côte du sud. Vers le soir, nous nous plaçâmes
sous le vent d’une petite île que nous mîmes au N. N. O. par
rapport à nous, et nous laissâmes tomber l’ancre par trente-
trois brasses, fond de sable et coquilles. Nous avions près de
nous d’autres îles et des mornes. Ici notre latitude fut de
4o° 5o’ S. et notre longitude 192" 3y’. Le vent souffla avec
tant de violence dans la nuit que nous mouillâmes une autre
ancre et calâmes les mâts de perroquet. Le Zeehann en fit
autant.
» Le 22 et 23, le coup de vent continua avec force du N. O.,
accompagné d’un temps très-brumeux. Le Zeehann faillit 11e
pas tenir sur ses ancres.
»Le24 au matin, il fit calme. Les officiers du Zeehann vinrent
.à bord de notre navire et proposèrent, si le temps cl le
vent le permettaient, d’examiner s’il n’y avait pas un passage
dans cette baie , vu qu’on avait observé que la marée montante
venait du S. E.
» Le 25, le temps devint encore très-sombre et nous restâmes
à l’ancre.
„Le 26 au matin, le vent vint de l’E . N. E . Nous mîmes sous
voiles et fîmes route au N. et ensuite au N. N. O . , dans l’intention
de contourner cette terre par le nord.
„ Le 27, nous eûmes une forte brise du S. 0 . A midi, notre
latitude fut 38“ 38’ S.; longitude 190“ i 5’. Après-midi, nous
gouvernâmes au N. E. (pour rapprocher la terre). Variation
8“ 20’ N. E.
„ Le 28 à raidi, nous vîmes une haute montagne dans l’E.
i ;4 N. E ., que nous prîmes d’abord pour une île; mais nous
reconnûmes que ce n'était qu’une partie de la grande terre, et
la côte i c i , autant que je pus le remarquer, court nord et sud.
Cette montagne est par 38“ lat. S. Notre latitude à midi, par
estime, fut 38“ 2’. La longitude 192» 23’ . A cinq milles de la
côte, nous eûmes des sondes par cinquante brasses , beau sable
mêlé d’argile. Dans la nuit le vent fut violent.
„ Le 29 , nous eûmes grand frais de vent. Latitude à midi,
37“ 17’ S.
» Le 3o, le temps se modéra, le vent à l’O. N. O. A midi,
notre latitude fut 3y« S., longitude 191« 55’. Nous fîmes route
au N. E-, et le soir nous revîmes la terre dans le N. E. et N. N.
E. ; c’est pourquoi nous gouvernâmes plus au nord.
» Le 3i à midi, nous trouvâmes notre latitude de 36“ 45’ S-,
etnoti'e longitude 191® 46’- La côte ici court S. E. et N. 0 .
Cette terre est élevée en quelques endroits; et en d’autres couverte
de dunes de sable. Le soir nous étions a trois milles de
terre. Dans la nuit nous eûmes des sondes par quatre-vingts
brasses.
» janvier i 643^ C’est une côte unie, sans écueils ni basses ;
mais il y a un grand ressac au rivage. Latitude à midi 36® 12 S,
« Le 2 et le 3 , on court au N. le long de la côte.