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PIECE S JUSTIFICATIVES.
nous dit qu’il n’avait plus qu’un seul pot qu’il voulait nous
rendre ; l’autre lui avait été pris par un naturel qui était parti
pour l’intérieur du pays. Nous lui représentâmes tout le mal
qu’il y avait à voler, et lui répétâmes que c’était un crime que
nous n’encouragerions jamais, quelque tort qui en résultât
pour nous. Il envoya son fils nous reporter le vase, nous donnâmes
à l’enfant six hameçons qu’il rapporta bientôt en disant
que son père ne voulait rien recevoir en retour. C’est ainsi
que, par notre fermeté, nous parvînmes à notre but.
Nous nous intéressons à Oudi-Okouna, et à la prcraièro
occasion nous tâcherons d’adoucir son chagrin par quelque
preuve d’amitié.
Notre ponton n’étant pas terminé, le maître du General-Gates
apporta le reste des bagages dans une grande pirogue appartenant
à Koro-Koro. Les caisses étant principalement remplies
d’instrumens d’agriculture , il nous était impossible de les débarquer
sans les ouvrir et exposer leur contenu aux regards des
naturels. Un misérable n’estima jamais l’or autant qu’ils apprécient
les instrumens tranchans : c’est une tentation à laquelle
ils ne sauraient résister. Nous nous attendions donc à être
volés plus ou moins , car nous ne pourrions pas écarter les
naturels de la pirogue, ni des coffres quand on les ouvrirait.
Nous fûmes obligés d’employer un certain nombre d’entre eux
pour transporter les effets au magasin public. Il y en avait
à peu près la moitié de débarqués , quand le bruit se répandit
que les naturels avaient dérobé quelques-unes des haches, des
crocs, etc. Aussitôt on arrêta les hommes qui transportaient les
objets hors de la pirogue et plusieurs furent accusés de v o l, cc
qui produisit parmi eux un tumulte et une fermentation générale.
Nous ne pouvions faire vérifier ce qu’ils avaient volé ;
mais nous reconnûmes qu’il manquait des haches , des faucilles
, etc. Nous leur représentâmes combien leur conduite
était ingrate, et nous leur dîmes que nous n’étions venus que
pour leur faire du bien , qu’ils ne pourraient rien nous offrir
que nous n’eussions en abondance dans notre propre pays, et
que puisque nous n’avions pas d’autre but que de leur être
utiles, nous ne souffririons pas qu’ils nous dépouillassent de
cc qui nous appartenait. Je leur dis encore que le roi Georges
et les seigneurs de l’Angleterre rougiraient de leur conduite,
quand ils apprendraient leurs friponneries ; que je ne permettrais
à aucun voleur d’aller à Parramatta sur l ’Active; que
s’ils s’avisaient d’y voler, le gouverneur Macquarie les ferait
pendre , et que si quelqu’un d’eux allait à Port-Jackson sur un
autre navire , je l’en ferais chasser. Après une longue altercation
, où les uns déclarèrent qu’il fallait rendre les objets
dérobés, et où d’autres prétendaient qu’ils étaient trop précieux
pour les rendre, le parti de la justice l’emporta, et
ils coururent en tout sens pour les chercher. Une bonne
partie nous fut rapportée le samedi soir et déposée publiquement
sur la place où nous étions assemblés pour discuter cette
importante affaire. Notre but était de les convaincre de l’injustice
et de l’immoralité de leur conduite , et de réprimer
autant que cela était en notre pouvoir leur penchant pour
le vol.
Avant de laisser ouvrir les caisses et de permettre aux naturels
de transporter les outils, j’avais demandé à haute voix à
M. Kendall si les naturels ne les voleraient point. M. Kendall
avait dit qu’ils ne le feraient point , car il n’avait pas connaissance
qu’on lui eût jamais rien volé. Quand ils furent accusés
du v o l , Tawa fils de T ep ab i, qui avait demeuré un an à
Parramatta, leur reprocha leur conduite , et leur dit que leur
vol couvrait de bonle M. Kendall, qui avait toujours rendu
témoignage de leur probité. A la fin, les naturels dirent
qu’ils rendraient tout ce qui avait été pris, excepté la hache
qui avait été volée la première; toutefois l’homme qui lavait
prise serait banni de Rangui-Hou, et il lui serait défendu
d’y rentrer. Le voleur offrit de rendre sa hache ; mais les
autres objectèrent que si on lui permettait de rester, il volerait
encore, qu’en conséquence ils désiraient qu’il quittât l’endroit,
en emportant la bacbe volée.
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