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PIÈCES JUSTIFICATIVES.
attendu que l’enfant mourrait probablement, il répondit : « Je
prierai pour mon lils dans son absence comme je faisais pour
Touai ; alors il ne mourra point. » Quoique les Zélandais
n’aient point d’idée d’un Dieu de miséricorde tel que nous le
représente la révélation divine, pourtant ils sont fermement
persuadés qu’ils peuvent apaiser la colère de leur Dieu par
leurs prières.
Effets destructeurs des superstitions des naturels.
Dans sa première visite à la Tamise, M. Marsden écrit à
cette occasion :
Nous visitâmes plusieurs anses où quelques babitans avaient
récemment leur domicile, mais nous n’en vîmes pas un seul.
Leurs pâs étaient tous en ruines, et ils venaient d’être brûlés
ou détruits. Nous vîmes quelques restes de ceux qui avaient
été tués. Touai me montra du doigt la plage qui, quelques
mois seulement auparavant, disait-il, était couverte de corps
morts, comme la boutique d’ un boucber. Cette tribu avait été
entièrement détruite, à l ’exception de deux ou trois individus
qui avaient eu le bonbeur de s’échapper. J’appris que c’était
Koro-Koro qui avait dirigé cette guerre d’extermination. Le
prétexte fut qu’un proche parent de Koro-Koro avait été
empoisonné dans une visite qu’il avait faite à la rivière Tamise.
C’était le fils de Kaïpo, mieux connu des Européens
qui visitent la baie des Iles, sous le nom du Vieux Benny.
Le jeune homme ne mourut point à la Tamise, mais il y fut
pris de mal. Touai fut envoyé de la baie des Iles pour le ramener
, et il mourut dans la pirogue avant d’atteindre sa maison,
Kaïpo sacrifia ensuite plusieurs personnes en son honneur;
puis la guerre commença contre la tribu soupçonnée
sur les bords de la Tamise.
Ces gens se croient obligés, par suite de leurs préjugés, de
venger la mort de leurs parens, soit qu’ils aient succombé
dans le combat, soit qu’ils imaginent qu’ils ont péri par le
poison ou par un enchantement.
M. Marsden dit du chef Tepouhi :
Il m’annonça qu’il était dans une grande inquiétude; les
chefs de la côte occidentale de la Tamise, distinguée sous
le nom de tribu de Houpa, lui avaient dernièrement fait la
guerre, et avaient tué plusieurs de ses guerriers, parmi lesquels
se trouvait son frère ; il s’attendait à les voir sous peu
renouveler leur attaque; La plupart de ses cocbons avaient,
disait-il, été tués et ses patates détruites; et lul-même et
son peuple étaient réduits à la dernière extrémité. Je lui tc-
moignal l’intérêt que je prenais à ses malheurs, et je fus vraiment
peiné de voir la triste position où il se trouvait, ainsi
que sa tribu. Je lui promis de voir les cbefs de la côte occidentale
, et d’user de mon influence sur eux pour les amener
à une réconciliation. Il me fit observer qu’ils étaient trop puissans
pour lu i, attendu que leurs amis de la baie des Iles leur
fournissaient des armes et des munitions ; qu’il n’était pas capable
de leur résister, et qu’il croyait que leur résolution était
de le dépouiller et de le cbasser de ses terres, attendu que
rien autre chose ne pourrait les contenter.
Pâ de Tepouhi sur la rivière Tamise.
Ce pâest situé à l’embouchure d’une rivière d’eau douce, sur
une belle éminence q u i, des deux côtés, domine le cours de
la Tamise. La vue y est très-étendue. Il y a une grande plaine
occupée par de bonnes terres de chaque côté et en arrière du
p â , qui serait très-propre à la culture du blé. Une crique d’eau
salée, d’environ cent verges, s’étend depuis la grande rivière
jusque derrière le p â , où elle se termine par un ruisseau d’eau