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M. Nicholas décrit ainsi qu’il suit le pâ de Waï-Mate
(pag. 336) :
Une forte palissade, en gros pieux plantés les uns près des
autres et hauts de vingt pieds, formait la première enceinte
qui entourait la ville. L’entrée était une poterne de cinq pieds
de haut el de deux de large, accompagnée au dehors de quelques
tètes humaines sculptées, qui respiraient un air de vengeance
et semblaient menacer les assaillans. En dedans de la
palissade, et à la toucher dans toute son étendue, régnait une
forte clôture d’osier que les babitans avaient élevée pour arrêter
les lances de leurs ennemis; mais à certains intervalles ils
avaient pratiqué des meurtrières afin de pouvoir faire un feu
de mousqueterie sur les assaillans. A une petite distance de cc
solide rempart, et dans l’intérieur, était un espace de trente
pieds de large environ, où Ton avait creusé un fossé : une fois
rempli d eau, il défendait le côté de la colline qui était le plus
accessible à l’extérieur. Derrière ce fossé, ils avaient élevé un
talus escarpe sur lequel se trouvait un second rang de palissades
de la même hauteur et de la même force que le premier.
Le fossé qui avait au moins neuf pieds de largeur défendait
une issue fermée par une autre poterne; entre celle-ci et la
dernière qui donnait dans la ville , régnait un espace intermédiaire
de quatre-vingts pieds de large , à l’extrémité duquel la
colline était taillée à pic dans une hauteur de quinze pieds environ.
Au sommet s’élevait un autre rang de palissades qui
entourait le pâ et complétait ses fortifications.
Au centre de la ville, on nous montra le siège ou trône de
Kangaroa. Il était d’une forme curieuse et s’élevait sur un pilier
à six pieds environ au-dessus du sol, enrichi de dessins
grotesques en bas-reliefs. Pour l’aider ,à y monter, il y avait
aussi un degré qui servait en même temps d’escabeau. C’était
de ce trône que le cbef, élevé au-dessus de son peuple, donnait
scs ordres et dictait scs lois avec autant d’autorité que
le potentat le plus absolu en Europe. Près de cc siège en
était nn autre exclusivement réservé pour l’usage de la reine
douairière, mère de Kangaroa, et tout auprès une petite
caisse pour contenir les provisions de Sa Majesté.
(Page 343.) Les naturels nous apprirent que le lac de
Maupere abondait en poissons, et nous montrèrent deux paniers
de forme circulaire qui leur servaient pour les prendre. Ces
paniers étaient faits avec Técorcc de Tarbre appelé mangui-
mangui, et babllcment travaillés; la bouche du panier se rétrécissait
comme celle d’une souricière, de sorte que le poisson
qui y était une fols entré n’cn pouvait plus sortir. Il ressemblait
fort à ceux que nos paysans fabriquent en Angleterre
pour attraper les anguilles.
(Page 392.) Houpa, qui semblait avoir ,à peu près le
même âge que T ara , était le vieillard le plus beau et le plus
vénérable que j’eusse jamais vu : par sa stature 11 dépassait le
plus grand de ses compatriotes ; et sa force, bien qu’affaiblic
par Tâge>, était encore extraordinaire. Scs traits avaient un air
sérieux et pensif qui annonçait un esprit porté a la réflexion ;
dans tout son maintien régnait une gravité solennelle q u i,
plus encore que son baut rang, servait à le distinguer de tous
les autres, et commandait ce respect et cette vénération qu’il
était impossible de lui refuser.
Houpa, d’après ce que nous apprîmes de nos guerriers,
était de beaucoup le cbef le plus puissant que nous eussions
encore rencontré; son autorité s’étendait depuis la Tamise jusqu’à
Bream-Bay, étendue considérable dans cc pays pour reconnaître
le pouvoir d’un seul individu. En opposition avec
la coutume suivie par les Arikis, il commandait toujours ses
guerriers en personne, et, malgré son âge avancé, il était regardé
comme un des bommes les plus braves de la Nouvelle-
Zélande : son nom était formidable pour toute la partie septentrionale
de Tîle.
( Page 406.) Doua-Tara m’assura que pour compléter une
natte de grande dimension et du goût le plus soigné, il fallait
au moins deux ou trois ans de travail.
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