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soigné durant plusieurs mois. Ou l’avait ramené de Wa'i-Male
peu de jours avant sa mort. Deux de ses femmes ont été tuées
à coups de fusil par Te Aire son père : une d’elles était la femme
la plus belle et la plus intéressante que j’eusse vue dans la
Nouvelle-Zélande. Plusieurs esclaves ont été massacrés; et
plusieurs naturels ont accouru pour prendre part à l’borrible
festin qui en sera la suite,
,3o novembre. Koro-Koro ayant dit que Sbongui avait volé
quelques-uns de ses cocbons, plusieurs pirogues bien armées
et bien manoeuvrées sont parties d’ici pour aller en tirer vengeance
sur lui et sur son peuple. Il n’y a pas eu de combat,
mais Koro-Koro a reçu de rudes coups sur la tète et a failli
perdre l’oeil qui lui reste; ses ennemis ont aussi emporté
toutes ses patates.
n décembre. La pauvre jeune femme dont j’ai parlé le 22
du mois dernier, est morte aujourd’hui. Sa mort a .sans doute
été hâtée, sinon occasionée, par la superstition des naturels,
qui n’ont pas voulu la laisser sous l’abri de sa cabane, mais l’ont
exposée à un soleil accablant. Une troupe de mauvais sujets
qui revenaient précisément de voler les palates de Koro-Koro ,
l’ont environnée dans .ses derniers momens, et par leurs railleries
et leurs grimaces l’ont insultée sans pitié à son dernier
soupir.
Peu de jours après le départ de M. Hall, qui eut lieu le 3 ou
le 4 décembre 1822 , T ik l, la principale femme de 'Watibou,
a été trouvée morte; elle s’était pendue, et laissait quatre enfans
orphelins. On demanda pourquoi Te Aire avait tué deux
de ses autres femmes; les naturels répondirent qu’on l’avait fait
pour les empêcher de devenir les femmes d’autres hommes.
( Missionnary Register, novemb. 1823, pag. 5o4 . )
E X T R A IT d ’ u n e L E T T R E D E S M I S S IO N N A IR E S .
gjanvier 1822. Sbongui est venu cc matin pour faire panser
scs blessures; car il vient d’étre tatoué de nouveau sur la
cuisse qui est très-enflammée. Sa fille aînée, la veuve de Tcte
qui a succombé dans l’expédition , s’est tiré un coup de fusil
chargé de deux balles qui ont percé la partie charnue de l’épaule.
Elle avait l’intention de se tuer, mais nous présumons
que dans le mouvement opéré pour pousser la gâchette avec
l’orteil, la bouche du fusil s’cst dérangée de l’endroit fatal...
Hier ils ont tué d’un coup de fusil une autre pauvre esclave,
et l’ont mangée. C’était une fille de dix ans environ. Le frère
de Tete lui tira un coup de pistolet, et ne fit que la blesser;
alors un des petits-enfans de Shongui l’assomma d’un coup
sur la tête! Nous avions appris la mort de cette fille; quand
nous allâmes panser la blessure de la veuve de Tete, nous
lui demandâmes si cela était vrai ; elle répondit en riant qu’ils
avaient grande faim, et qu’ils avaient tué cette fille pour la
manger avec des patates douces ; elle disait cela avec tout
aussi peu d’embarras que s’il se fût agi de tuer une poule ou
une chèvre.
(Missionnary Register, janv. 182'i , pag. 68.)
Par des lettres du 25 et du 26 février 1822 , M. Leigb confirme
les nouvelles que nous avions déjà données des expéditions
turbulentes et sanguinaires des naturels ; mais II ne sent
pas pour cela sa confiance ébranlée pour s’établir parmi eux.
Une station à Oudoudou, près du cap Nord, environ à cent
milles de la baie des Iles, lui avait été recommandée par Shongui,
et les cbefs de ce district qui se trouvèrent alors dans
la baie appuyèrent la recommandation. Son intention avait
été de s’établir à la baie Mercure , près la rivière Tamise; mais
Shongui lui dit de renoncer à ce dessein, attendu qu’il avait le
projet de massacrer tous les peuples de ces réglons !....
Un extrait d’une des lettres de M. Leigb sera lu avec regret
et horreur, spécialement par ceux qui virent ces cbefs en Angleterre,
et conçurent des espérances favorables sur leur caractère
et leurs intentions.
n Bientôt après son arrivée, Sbongni fut informé qu’en son