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res, rarement il y a nn combat en règle et de quelque durée
entre les deux partis, ni de grandes preuves d’un courage
personnel. Le parti surpris est celui qui a le dessous ; et il n’est
pas de fatigues ni de privations que ces peuples ne puissent
souffrir avec résignation pour tomber à l ’improviste sur leurs
ennemis quand ils ne sauraient leur résister.
Les naturels de Rangui-Hou nous décrivaient un jou r une
attaque beureuse qu’ils firent contre une tribu du cap Nord,
de laquelle ils allaient tirer vengeance du meurtre commis sur
la personne d’un des leurs : ils dirent qu’ils arrivèrent avec
le jour dans leurs pirogues au pied du pâ ennemi ; mais ils furent
découverts par les buhitans qui descendirent au bas de la
colline pour leur demander qui ils étaient et ce qu’ils désiraient.
Alors ils s’annoncèrent pour des étrangers qui avaient
beaucoup souffert du mauvais temps et que la nécessité avait
contraints de cbcrcberun abri et l ’bospitallté sur leurcôte. Les
habitans du cap N o rd , d’abord défians, ne furent rassurés que
lorsque leurshütes eurent montré différens articles de commerce
qu’ils commencèrent à ëcbangercontre des provisions; cependant
ceux - c i ne purent trouver l ’occasion de mettre leur proje
t àexècution, qu’après avoir continué pendant quelque temps
leur commerce et lorsqu’on leur eut préparé des vivres pour
leur déjeuner. A la fm , à un signal con ven u , Us tombèrent sur
les malbeureux qui les recevaient sans défiance, et en tirèrent
une ample vengeance.
T e l est ie caractère général de leurs guerres; cependant il y
a eu diverses exceptions. Les naturels de la baie des Iles attaquèrent
ouvertementun cbef de la côte occidentale, qui les mit
en déroute. Le carnage fut très-grand : plusieurs des frères de
Shongui furent tués, et la tribu de W iw ia , frère aîné de Hietoro,
fut presque entièrement exterminée. Mais dans ces derniers
temps la supériorité des tribus de la baie des Iles et des
environs, due à la quantité d’armes à feu que leurs membres
possèdent, a fait trembler le reste des babitans et les a rendus
la terreur et le fléau de la Nouvelle-Zèlande.Chaque printemps
ils préparent une expédition pour aller ravager leurs ennemis.
Ils sont continuellement les agresseurs, et jamais ils ne sont attaqués
cbez eux. En effet, bien qu’il ne se passât pas une semaine
sans qu’ils vinssent nous raconter que quelque puissant
chef allait tomber sur eux pour les envahir, et qu’on fit toute
sorte de préparatifs pour le repousser; toutefois, après avoir
recueilli tous les renseignemens possibles, le fait était qu’aucune
démarche hostile n’avait été dirigée contre eux durant
tout notre séjour, à moins que ce ne soit lors de la bataille de
K a ï-T a r a , qui eu t, d it -o n , lieu quelques jours avant notre
départ. D ’ailleurs le rapport qui nous en fut fait n’avait pas
tous les caractères de l’authenticité.
H est vraiment surprenant à quelle distance ces naturels s’éloignent
de cbez eux et combien de temps ils peuvent rester
absens dans leursexcursions guerrières. Pomare était parti pour
une de ces expéditions avant notre arrivée à la N ouvelle-Zélande
, et à l’époque de notre départ Ton ne savait pas où il
était. Quand le scbooner le Prince-Régent était à la rivière
Tamise, les habitans nous dirent qu’ils l’avaient vu ; mais que
depuis long-temps il était parti pour le sud. Quoique sa tribu
semble avoir marcbé seule dans cette circonstance, en général
ces expéditions se composent des forces réunies de trois ou
quatre cbefs. Chaque chef est absolu dans sa tribu , e l chaque
tribu est indépendante des tribus Voisines.
Jusqu’à présent les armes à feu entre les mains des Nouveaux
Zélandais ne sont pas en général très-dangereuses : ils
s’en servent très-maladroitemcnt, ajustent rarement leur objet,
à moins d’en être tout près, et perdent un temps considérable
à choisir le lieu et le moment favorables pour tirer. Nous les
avons v u s , pour tuer un pigeon ( oiseau très-familier à la Nouv
elle-Zélan de), grimper sur l ’arbre où il était posé, avec une
précaution et une adresse qui leur sont particulières, et approcher
le bout du canon à un pied de l’oiseau, avant de faire
feu. Leurs armes sont essentiellement mauvaises, et les ressorts
en sont détestables; car les b a l e i n i e r s les apportent unique