exploitées. Le minerai de fer s’y trouve en grande abondance,
et c’est lui qui fournit aux naturels la substance dont ils se peignent
et dont ils colorent leurs pirogues.
Lesclioux, les pommes de terre, les patates douces, les
ignames, les panais, les navets, les carottes, etc., croissent
dans leurs jardins. Ils ont une plante qui ressemble à la fougère,
qui porte une grosse racine farineuse. Une fois rôtie,
c’est un aliment agréable et sain , qui remplace parfaitement le
pain. Ils ont aussi des arbres à fruits, dont quelques-uns sont
indigènes et les autres exotiques. L ’oranger et le pêcher y ont
été apportés du cap de Bonne-Espérancc, et y réussissent à
merveille.
Le cochon et la chèvre ont été récemment apportés à la
Nouvelle-Zélande, et ces deux races s’y sont propagées rapidement.
Les côtes possèdent du poisson de plusieurs qualités,
en abondance et dans toutes les saisons de l’année. En été elles
sont visitées par des bancs entiers de maquereaux, et en hiver
elles sont peuplées par d’immenses bandes de harengs. L’île est
baignée par plusieurs belles rivières qui abondent en poisson,
dont quelques espèces sont connues en Europe, tandis
que d’autres semblent propres aux contrées de la mer du Sud.
Les rivages des fleuves et des lacs sont fréquentés par des canards
et des oies sauvages; mais il est à remarquer qu’ils n’ont
aucune espèce de volatile à pieds palmés à l’état domestique.
Le seul quadrupède terrestre est une espèce de renard, et leur
seul reptile est un lézard paresseux et engourdi.
Les débuts dont je viens de faire mention offraient, suivant
toutes les apparences, tant d’espérances à la grande cause de la
civilisation en général, que les sociétés des missions pour
l’Afrique et l’Orient s’étaient déterminées, à la recommandation
du cbapelain de la Nouvelle-Galles du Sud, à envoyer
trois personnes à la Nouvelle-Zélande , pour s’y établir en qualité
d’artisans. Mais l’aventure tragique que nous venons de
rapporter produisit un tel effet sur les esprits des naturels,
qu’avant que ces intentions bienveillantes pussent être mises à
exécution, ils commencèrent de leur côte à se livrer à une
juste vengeance pour le traitement que Bruce et sa femme
avaient éprouvé. C’est encore de la Gazette de Sydney que nous
allons extraire les détails de ce fâcheux et déplorable événement.
« Le vendredi, 2 mars 1810, est arrivé le navire colonial
King-George, capitaine Chace, chargé de peaux et d’huile
qui est resté dix-huit jours devant l’entrée de la baie des Iles’
M. Chace a été détourné d’entrer dans cette baie par la nouvelle
qu’il a reçue de VAnn, capitaine Gwynn, qui naviguait de
concert avec capitaine Shelton ; cette triste nouvelle
avait rapport à la prise du Boyd par les Nouveaux-Zélandais
-sous les ordres de Tepabi, et au massacre de toutes les personnes
qui se trouvaient à bord, à l’exception d’un jeune
garçon , de deux femmes et d’un enfant, événement qui a eu
beu dans l’endroit nommé Wangaroa, à vingt milles environ
de la baie des Iles. L ’Ann avait eu connaissance de cette mal-
beurcuse nouvelle par une lettre de M. Berry du City o f
Edinburgh, laissée à un chef de ses amis nommé Terangui *,
qui l’a remise au capitaine Gwynn. ’
» Par cette lettre on annonçait que le capitaine Thompson
avait fait marché avec Tepabi pour une provision d’espars;
1 exécution de ce marché avait été différée durant quelques jours
■sous des prétextes plausibles; enfin le perfide chef, de concert
avec son fils Maitai, avait déterminé le capitaine Thompson à
envoyer deux de scs embarcations avec leurs équipages vers
une partie éloignée de l’île , sous le prétexte d’aller chercher les
csp.^rs.
» Peu après le départ des canots, dans un desquels le capitaine
Thompson se trouvait lui-méme, les passagers et les marins
qui restaient sur le navire furent attaqués. Après avoir assassine
ceux qui se trouvaient sur le pont, Tepabi, prenant
un porte-voix, invita six marins qui s’étaient réfugiés dans le
On avait rérit incoireclement Tarrahee,
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