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la révoquer à leur g r é , bien qu’en diverses circonstances le
tabou affecte la masse entière de la population. Cette superstition
sert en grande partie à consolider le pouvoir limité des
arikis sur les cbefs inférieurs; par exemple, si un ariki juge
convenable de tabouer un navire qui vient dans le b av re, aucun
des autres ne pensera à avoir la moindre communication
avec lui ou à lui fournir des provisions, tant que la défense
subsistera. L a même cbose a lieu à l ’égard de toute autre cbose
que les arikis veulent exclure de l ’usage commun ; et des prohibitions
de cette n ature , une fois qu’elles sont généralement
é tablies, ne peuvent être enfreintes sous aucun prétexte. Quand
ils vont à la g u e r re , je suppose que le tabou est suspendu
pour un temps, ou qu’il permet leurs hostilités ; mais comme
le tohounga ou prêtre est l’arbitre de toutes leurs superstitions,
il a soin, sans aucun doute, de les accommoder au gré et peut-
être même suivant les intérêts de ses compagnons. Les Nouveaux
Zélandais ne font point d’idoles et n’ont aucune forme
extérieure de culte ; leurs idées d’un pouvoir suprême se montrent
seulement dans les superstitions que nous avons mentionnées,
et l’on peut dire que c’est dans le seul mol tabou que
consistent toute leur religion et toute leur moralité.
P IÈ C E S JU S T IF IC A T IV E S .
V O Y A G E
DE
M. R I C H A R D C R U I S E ,
A L A N O U V E L L E - Z É L A N D E .
Quand M. Marsden fit sa troisième visite à la
Nouvelle-Zélande, en 182 0 , sur le Dromedary,
M. Cruise commandait le détachement qui fut embarqué
sur ce navire. Cet officier écrivit le journal
de son voyage, et le publia, en 1823, sous le titre de
Journal o f a ten month’s residence in N e w -Z ea land,
by Richard A . Cruise, captain in the 82 ‘L
regim. foot. Cet ouvrage est loin d’être écnt avec la
même élégance et d’offrir le même intérêt que celui
de M. Nicholas. Cependant, comme il porte le cachet
de la vérité dans toutes ses parties, et qu’il donne des
détails utiles sur les moeurs du peuple zélandais, nous
en avons aussi extrait les passages remarquables, pour
confirmer par un nouveau témoignage le tableau que
nous en avons tracé.
(Page 3.) Il est bon d’observer ici qu’il y a à la Nouvelle-
Zélande deux sortes d’arbres q u i, par la taille énorme a l a