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absence un de ses parens avait été tué par quelques-uns de scs
amis de la baie Mercure et de la rivière Tamise. Ce rapport
n’était que trop vrai. Sur-le-cbamp Sbongui déclara la guerre
à ceux-ci, bien qu’ils fussent aussi ses parens. Le cbef qui
était de la baie Mercure, cl avec qui Sbongui était venu de la
Nouvelle-Galles du Sud à la Nouvelle-Zélande, désirait vivement
une réconciliation ; mais cc fut en vain. La guerre seule
pouvait satisfaire Sbongui. Il eut bientôt rassemblé trois mille
combattans, et sc mit en marcbe. Le combat fut affreux, et
plusieurs périrent des deux côtés : enfin Sbongui remporta la
victoire, et retourna en grand triomphe à la baie des Iles.
„ A mon arrivée à la Nouvelle-Zélande , j’appris que Sbongui
et ses gens tuèrent mille bommes, dont trois cents furent
rôtis et mangés sur le cbamp de bataille! Shongui tua le cbef
ci-dessus mentionné; puis il lui coupa la téte, égoutta le sang
dans sa main et l’avala! C’est de Sbongui et de Waï-Kato eux-
mêmes que Je tiens cc fait qu’ils racontaient avec le plus grand
orgueil.
.< Sbongui et Waï-Kato ont tué depuis leur retour de la
guerre plus de vingt esclaves qu’ils ont rôtis et mangés.
„ Shongui et ses amis sont retournés à la guerre. Depuis
que j ’ai débarqué, non moins de mille combattans ont quitté
la baie pour .aller à la rivière Tamise, et non moins de deu.x
mille, autour de nous, se préparent à marcber sous peu de
jours vers le même endroit. Sbongui e.st à la tcte de cette
armée, et combattra avec elle. »
( Missionnary Register, août 1822, pag. 35i . )
E X T R A IT DU JO U R N A L D E M. L E IG I I .
20 août 1822. Un jeune bomme fortement attaqué de consomption
me demanda si le Dieu de l’homme blanc était un
Dieu bon. Quand je lui eus répondu que oui, il fit observer que
le dieu du Nouveau-Zélandais était un dieu méchant; car il
dévorait leurs entrailles, et les faisait beaucoup souft’rir. « En
outre, ajouta-t-il, notre dieu ne nous donne ni pain, ni habits,
ni bonnes maisons , comme fait le vôtre. »
Une tribu .s’opjiosc à ce que des Européens s’établissent
chez elle, et voici la raison qu’elle donne : « Si les blancs venaient
vivre avec les Zélandais, ils amèneraient avec eux le
Dieu de l’Europe qui tuerait toute la tribu : depuis que les
blancs sont arrivés .à la baie des Iles, beaucoup de Nouvcaux-
Zélandais sont morts, et leur Dieu est Irès-irrité contre nous. ■
3o août. Dans un des villages des naturels, un jeune homme
tomba malade. On lui envoyait de temps en temps du thé el
du pain ; mais quand il crut sérieusement qu’il allait mourir,
il annonça à la personne qui lui apportait ces alimens, que
cette fois il ne mangerait point le pain , mais qu’il allait le
réserver pour son esprit qui viendrait le manger après avoir
quitté .son corps, et lorsqu’il sc mettrait en route pour le cap
Nord.
3 septembre 1822. Uu Européen demandait à un chef malade
; » Priez-vous Dieu de vous rendre la santé? — Non,
nous n’avons pas un dieu bon ; notre dieu est un méchant esprit.
Il ne nous donne pas de vivres. Il nous rend malades. Il
nous tue , ete.
Je rencontrai dernièrement quelques naturels qui venaient
de jiêcbcr. Je dé.siral leur acheter un peu de poisson. Quand
je leur en fis la proposition , ils répondirent qu’ils ne pouvaient
pas m’cn céder du tout, attendu que c’était le premier
qu’ils eussent pris cette année dans cet endroit, et qu’ils devaient
le manger sur le premier endroit du rivage où ils allaient
aborder ; mais que s i, à mon retour, je désirais en avoir,
ils retourneraient pêcher, et qu’ils m’en donneraient en plus
grande quantité.
(Missionnary Register, avril iH2'd,pag. 198. )