qui suffiront pour notre fiimille l’année procbaine, s’il nous esl
permis de les récolter. »
M. Butler disait de ses cultures à Kidi-Kidi :
« J’ai sept acres de blé et six d’orge et d’avoine qui poussent
admirablement bien. »
(Missionnary Register, décemh. 1822,pag. 528.)
E X T R A IT nu JO U R N A L D E M. F R A N C IS H A L L ,
T E N U A K ID I - K ID I .
19 décembre 1821. Trois des pirogues de guerre de la tribu
de Moudi-Waï, du district de Sbouki-Anga, sont revenues de
la rivière Tamise, où, depuis plusieurs mois, elles semaient
en tous lieux la mort et la destruction. Ceux qui les montaient
ont débarqué à un demi-mille environ de l’établissement pour
prendre quelques vivres, puis ils ont continué leur route
pour retourner cbez eux, à notre grande satisfaction. Ils
avaient avec eux plus de cent prisonniers de guerre, qu’il était
facile de distinguer ,à leur contenance abattue ; quelques-uns
de ces captifs gémissaient et pleuraient avec amertume, une
femme surtout, devant laquell'c ils avalent, avec une cruauté
tout-à-fait sauvage, planté la tête de son père au bout d’un
b.âton ; la malbcurcuse s’était assise par terre en face de cette
tète, et les larmes coulaient par torrens le long de ses joues.
Nous vîmes plusieurs autres tètes ficbées sur des bâtons au travers
du camp, et nous apprîmes qu’ils en avaient beaucoup
d’autres renfermées dans des corbeilles.
Ces pirogues apportaient la nouvelle de la mort du cbef
Tete, beau-fils de Sbongui, qui avait été tué dans le combat,
fcte était rbonimc le plus civilisé, le plus décent, le plus
adroit et le plus industrieux que nous eussions rencontré
parmi les Nouvcaux-Zélandais. Son frère Pou, qui était un
très-be.TU jeune bomme, est aussi au nombre des morts. Ces
nouvelles occasionèrent une grande affliction dans la famille.
On surveilla la femme de Tete et son frère Matouka, pour les
empêcher de mettre fin à* leurs jours. La femme de Pou se
pendit en apprenant ces nouvelles, et celle de Sbongui avait
tué un kouki ou prisonnier de guerre, suivant leur coutume
en ces sortes d’occasions.
20 décembre. Ayant appris que la femme de Shongui allait
tuer un autre esclave, nous nous transportâmes à la butte où
clic se trouvait avec la femme de Tete et son enfant. Elles
pleuraient toutes amèrement. Nous trouvâmes qu’elles n’avaient
point tué le garçon, et nous espérons, d’après ce que
M. Sbepberdct moi lui dîmes, qu’elles ne le feront point. Je
lui ai fait présent d’une bacbe pour cela.
21 décembre. Aujourd’hui Sbongui et son peuple, avec
quelques autres tribus, sont arrivés portant les cadavres de
Tete et de Pou. La plupart de ce que nous étions d’Européens
se rendit au lieu où ils débarquèrent, à un quart de
mille environ, pour voir ce qui allait sc passer; mais nous
fûmes bien fâches de ce que notre curiosité nous eût conduits
à assister à de telles scènes d’horreur.
Une petite pirogue, qui contenait les corps morts, s’approcha
la première du rivage ; les pirogues de guerre et les prisonniers
faits dans le combat, au nombre, de quarante à peu
près, s’étaient arrêtés à peu de distance. Peu après, les jeunes
gens débarquèrent pour exécuter le chant et la danse guerrière
ordinaire au retour des combats : ils hurlaient, bondissaient,
brandissaient leurs lances, et levaient en l’air les têtes
de leurs ennemis avec une expression révoltante. Mais cela
n’était encore que le prélude de l’affreuse cérémonie qui allait
avoir lieu et dont nous n’avions nulle idée.
Il y eut un intervalle d’un silence lugubre. Enfin les pirogues
s’ébranlèrent lentement et accostèrent le rivage. Alors la
veuve de Tete et les autres femmes s’élancèrent vers la plage
dans un accès de rage , et mirent 011 pièces les sculptures qui