i i ;i
Hi
! HrijSiI
!■
1 " l f I :i ■; i;
r i 'i i i l l ' ■ .|.-
(l’Emaï, de sa famille et d’un autre chef. Après avoir marclié
l’espace de deux milles sans que personne proférât une parole,
nous arrivâmes au bord de la rivière. Là nous nous arrêtâmes
et allumâmes du feu; les naturelsebargés du bagage étànt arrivés
au bout d’une beure environ, apportant avec eux des patates
et du poisson sec , nous fîmes cuire notre dîner de la manière
babituelle. Ensuite nous traversâmes la rivière où nous n’eûmes
de Teau que jusqu’aux genoux, et nous entrâmes aussitôt
dans un bois au travers duquel nous continuâmes à cbeminer
jusqu’au soleil coucbant. En sortant de la forêt, nous nous
trouvâmes au milieu d’un terrain cultivé où nous observâmes
des pommes de terre, des navets , des cboux, des taros (racine
ressemblant à Tigname), des melons d’eau, et des koumaras ou
patates douces. Peu après, nous arrivâmes à une autre rivière,
et sur l’autre bord se trouvait le village où résidaitEmaï. Étant
entrés dans une pirogue, nous nous rendîmes au village devant
lequel se trouvaient plusieurs femmes qui s’écrièrent
en nous voyant approcher, et en agitant leurs nattes ; Aire
maï ! aire maï ! c’est-à-dire soyez les bienvenus. Alors nous
fûmes conduits à la maison d’Emaï qui était la plus grande du
village et bâtie de la manière ordinaire, avec des murailles
formées de grands pieux recouverts de tapis de jonc qui composaient
aussi le toit. Un cocbon fut tué et préparé avec des
koumaras pour notre souper; puis nous étant assis autour du
feu , nous nous amusâmes à entendre chanter plusieurs des
femmes. En outre, une jeune fille esclave fut tuée, et mise à
rôtir dans un four en terre, comme nous l’avons déjà décrit,
pour servir au festin du lendemain , en l’honneur du retour
du cbef chez lui. Nous passâmes cette nuit dans la maison du
cbcf, mais le lendemain matin nombre de naturels furent employés
à nous construire une cabane de la même forme que
celle qui servait au cbef, et presque de la même dimension.
Dans le courant de la journée, plusieurs autres cbefs arrivèrent
au village, accompagnés de leurs familles et de leurs esclaves,
potft féliciter Emaï sur son retour, ce qu’ils firent suivant leur
743
coutume. Dans le nombre, quelques-uns apportèrent une
quantité de melons d’eau, et ils m’cn donnèrent ainsi qu’à
mon camarade. Enfin ils s’assirent tous par terre pour faire
leur festin, après que plusieurs grands cocbons et quantité de
corbeilles de patates, do taros et de melons d’eau eurent d’abord
été apportés devant les convives par les gens d’Emaï. Les
cocbons, après avoir été noyés dans la rivière et apprêtés,
avaient été rôtis avec les patates. Quand ceci fut mangé, le
four qui avait été chauffé la veille au soir fut ouvert, le corps
de la jeune esclave en fut retiré, et les naturels s’cn régalèrent
avec le plus grand plaisir. On ne nous invita point à en prendre
notre port, car Emaï savait que nous avions déjà refusé
une fois cette espèce de mets. Quand le repas fut achevé , les
restes furent ramassés et emportés par les esclaves des différens
ebefs, suivant la coutume constamment observée en semblable
circonstance à la Nouvelle-Zélande. »
La maison que le cbef avait fait bâtir pour Rutherford et
son compagnon fut prête au bout d’une semaine environ ; ils y
établirent leur résidence, et on l e u r permit de vivre suivant
leurs propres habitudes autant que les circonstances où ils sc
trouvaient pouvaient le permettre. C’est dans cc village que
Rutherford habita pendant le reste du temps qu’il passa à la
Nouvelle-Zélande.
Rutherford déclare positivement, et il est la seule a utorité à
cet égard, que plusieurs riches veines de charbon de terre sc
montrent sur le revers des montagnes dans Tintcricur de Tîle
septentrionale, bien que les naturels ne brûlent autre cbose
que du bois. Il assure avoir aussi observé des bancs de coquilles
d’huîtres, à trois pieds au-dessous de la surface du sol, et à la
distance de dix milles de la côte. Les naturels, ajoute-t-il avec
une simplicité caractéristique , ne peuvent expliquer comment
cela a pu arriver. Rutherford, dans un entretien, rapporta
aussi qu’il y avait une plaine d’un mille carré environ, près du
cap Est, dont la superficie était couverte d’berbes, mais qui
au-dessous offrait jusqu’à la profondeur de plusieurs pieds une