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646 PIECES JUSTIFICATIVES.
à de plus grandes extrémités. Aussitôt que la mer se fut suffisamment
retirée, les naturels allèrent au navire et le dépouillèrent
de tout cc qu’ils purent emporter; non contens de cela ,
ils liachèrcnt le navire de la manière la plus honteuse ; ils
coupèrent tout le gréement et toutes les garnitures de la
chambre, et ne laissèrent rien d’entier que la carcasse. M.Mair
et l’équipage restèrent auprès du navire pour tâcher de les
arrêter; mais ce fut en vain. En conséquence, peu après notre
arrivée à Mangounga, ils s’en vinrent dans un canot, jugeant
inutile de rester plus long-temps à bord.
10 mai. Nous sommes descendus vers les pointes du bâvre,
à vingt milles de distance environ. Nous avons visité le navire
à marée basse et l’avons trouvé dans un état déplorable : car
bien qu’une grande partie de sa quille fût échouée près du
corps du bâtiment, dont elle avait été séparée par le choc continuel
des vagues sur le rivage, cependant la méchanceté des
naturels lui avait encore causé plus de dommage. Du reste,
cest un grand bonheur que ceux qui le montaient aient
échappé , non-seulement à la fureur des flots, mais encore aux
cruautés des naturels. Comme notre troupe était forte , les naturels
n’osèrent pas approcher de nous; mais k notre retour
nous passâmes par leur établissement, et nous vîmes quelques-
uns des principaux coupables. Ils eurent peu de cbose à dire
pour justifier leur conduite : le pillage des menus objets était
permis d’après leurs propres idées; mais ils convinrent que le
dommage fait au navire était une mauvaise action. Du reste,
suivant leur habitude , les chefs rejetèrent le blâme sur
d’autres ebefs non soumis à leur autorité.
11 mai. Nous passâmes le dimanche à Mangounga, où
nous fîmes le service, matin et soir, dans la maison de
M. Hobbs.
12 mai. Ce matin , avant que nous pussions nous mettre en
route pour nous en retourner, Patou-One, le chef de cette
partie de la rivière, vint chez nous avec une forte troupe de
naturels: il nous dit qu’il allait demander satisfaction au
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peuple des pointes pour le mal qu’il avait fait au navire,
mais en même temps il désirait avoir notre sanction et nos instructions.
L ’affaire étant ainsi déférée à notre jugement, nous
ne pûmes leur donner notre approbation, bien que les naturels
des pointes méritassent certainement d’être punis. Nous leur
dîmes qu’en qualité de missionnaires, nous ne pouvions leur
conseiller une pareille démarche, que nous étions venus seulement
pour annoncer le nom de Dieu ; que nous étions affligés
de la conduite dont nous avions été témoins, mais que nous
devions abandonner le reste à notre Dieu. Ils dirent que nous
étions un étrange peuple; à la fin il fut arrêté que M. Hobbs
les accompagnerait le jour suivant, pour terminer l’affaire à
l’amiable.
{Révérend H. JVilliams. )
{Missionnaij Register» octobre 1829, page 458 et suivi)
Voici quelques extraits des lettres écrites par les Missionnaires
en 1829.
L’année dernière il y a eu une grande mortalité parmi les
naturels dès environs, jeunes c^mme vieux. Au printemps
passé , plusieurs sont morts de la coquelucbè : l’ennemi du
genre bumain a profité de ces événemens pour irriter l’esprit
des naturels contre nous. Souvent ils nous ont dit qu’avant
notre arrivée dans ce pays ils vivaient fort long-temps; mais
qu’aujourd’hui tous meurent comme vieux j et la raison
qu’ils en donnent, est que notre arrivée parmi eux leur a apporté
différentes maladies. Ils disent que notre Dieu est un Dieu
cruel, parce que plusieurs d’entre eux meurent, et que c’est
lui qui les tue. Si nous pouvions leur persuader qu’ils vivraient
toujours et ne mourraient point, nul d’entre eux ne manquerait
de venir à nous , et de dire que notre religion est bonne;
tous l’embrasseraient. Mourir et quitter ce monde, est pour
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