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540 PIECES JUSTIFICATIVES.
sant à ses enfans. Ce même jour ( 5 mars ) il légua à scs enfans
ses mere ou haches de combat, ses mousquets, et la cotte de
mailles qu’il avait reçue du roi Georges IV. Après avoir ar rangé
ces affaires, il parla de la conduite des naturebs après
sa mort, et il assura que, suivant toute apparence, ils se conduiraient
avec amitié envers ceux qui allaient lui survivre,
en disant : « Kowai ma te liai hai mai ki a kou tou?
kaore! — Qui est celui qui voudra vous manger tous? Personne
! «
Il employa ses derniers momens, dans la matinée du 6 du
courant, à exhorter ses compagnons à avoir du courage, et à
repousser toute espèce de force, quelque grande qu’elle fût,
qui tenterait de marcber contre eux ; il leur déclara que c’était
la toute la satisfaction, outou, qu’il exigeait ; ce qui supposait
qu’on lui avait adressé la quçstion suivante : « Quel est
celui qu’il faudra tuer en .satisfaction de votre mort? » Cette
abominable coutume d’honorer les morts par des sacrifices humains
existe encore à la Nouvelle-Zélande. Ses lèvres expirantes
proféraient ces mots; « Kia toa, kia toa. — Soyez
braves, soyez braves. „
Aussitôt que Sbongui eut rendu le dernier souffle , tous scs
amis, dans le pâ de Pinia, commencèrent à trembler pour
leur propre compte ; car ils ne savaient pas si les naturels do
Sbouki-Anga n’allaient pas tomber sur eux, et les envoyer
tenir compagnie à leur cbef mort, dans les contrées de la nuit.
Pour prévenir tout soupçon de leur part, les naturels de
Shouki-Anga ordonnèrent à leurs gens de rester tranquilles
dans leurs cases, tandis qu’ils sc rendraient au pâ pour venir
préparer le corps de Shongui : à leur approche, bien qu’ils
eussent pris ces précautions, ils s’aperçurent que les babitans
du pâ frissonnaient de peur, comme des feuilles agitées par le
vent, jusqu’à cc que Patou-One et ses compagnons eussent dissipé
leurs craintes, car elles étaient sans fondement.
I.e désir de tenir la mort de Sbongui cachée jusqu’à ce qu’il
fût enterré, de peur que leurs ennemis ne vinssent les atta-
PIÈC E S JUSTIFICATIVES. 541
quer, engagea ses enfans à l’ensevelir, ou plutôt à le déposer
sur le wahi-tapou ou sur l’endroit sacré, le jour même qui
suivit sa mort. Mais Patou-One leur en fit des reproches en
disant : « Ce n’est que d’aujourd’hui que j’ai connu des gens
qui veulent enterrer leur père vivant. » C’est pourquoi on attendit
quelques jours pour l’ensevelir; durant ce temps, on
rendit tous les honneurs que les Nouveaux-Zélandais sont susceptibles
de rendre aux dépouilles du célèbre Shongui. Les
naturels passèrent tout ce temps à faire des harangues, à pousser
des cris, à se déchirer, à danser, à tirer des coups de fusil.
Voici ce que M. Samuel Marsden écrivait en date du
janvier 1 8 2 9 , de Parramatta, au sujet de la Nouvelle-
Zélande :
Les naturels sont maintenant en paix les uns avec les autres.
Les cbefs do la baie des Iles, ceux de la rivière Tamise, et
ceux qui habitent encore plus au sud, sont maintenant unis.
L ’Évangile commence à exercer son influence sur quelques-
uns d’entre eux, et ils font de véritables progrès dans la civilisation.
11 m’est arrivé ce matin un cbef du détroit de Cook,
qui vient voir s’il pourrait obtenir un missionnaire. Il m envoya,
il y a deux ans, un de ses fils, âgé de cinq ans a peu
près, bien que je n’eusse jamais vu le père. J’avais renvoyé cet
enfant, il y a quinze jours , pour voir son père , ignorant que
celui-ci dût lui-même venir ici.
La Nouvelle-Zélande est maintenant de toutes parts prête à
recevoir l’Évangile et les arts de la civilisation. J’avais dernièrement
chez mol une vingtaine de Nouveaux-Zélandals de la
cote occidentale qui ne sont pas encore tous repartis. Il n y a
pas de doute que la Nouvelle-Zélande ne devienne une nation
civilisée.
( Missionnary Register, juin 1829 , pag. 284. )
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