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tions de Touai, et celui-ci de son côté semblait incapable de
donner la véritable signification de tous les passages du Pihe.
Peut-être que les allusions qui s’y rencontrent sont déjà trop
anciennes et que leur sens échappe à l’intelligence des modernes
insulaires. Sans doute j’éprouvais en cet instant l’inconvénient
qui s’offrirait à un Braraine ou à un sectateur de Fo qui
interrogerait la plupart des chrétiens pour obtenir le sens exact
de plusieurs des paraboles de l’Évangile. Au moins voici ce
que M. Kendall m’apprit relativement au sens général et aux
traits principaux de cette ode singulière.
D’abord le mot Pihe se compose de deux particules, pi qui
indique adhésion, connexion , et Aequi au contraire exprime
une disjonction, une scission violente. Ainsi le rapprochement
de ces deux mots pi he (Pihe) signifie séparation de ce qui est
uni; ce mot composé a rapport au terme de la vie, à la mort,
époque à laquelle l’amc et le corps, ces deux substances intimement
unies durant la v ie , se séparent avec effort au moment
du trépas.
Cette ode se compose de cinq parties assez distinctes ; la première
a trait à la manière même dont l’^fo«a;,rÊtrc-Suprême
a détruit l’homme, et à la réunion de la créature avec Dieu
opérée par cette action. De là on passe au cadavre, et ce sont
des plaintes sur sa destruction ; ensuite au sacrifice en lui-
même et à l’enccns, à la nourriture offerte à VAtoua. Dans
leurs idées cet encens est toujours le souffle, l’esprit de v ie ,
l’ame. Puis ce sont des exhortations aux parens, aux amis du
défunt pour les engager à venger sa mort et à honorer sa mémoire
en lui donnant la gloire kia oudou — rends-le glorieux.
Enfin le chant se termine par des complaintes et des consolations
à la famille sur la perte d’un de ses membres.
Sans doute, quand plusieurs centaines de guerriers revêtus
de leur costume de guerre, armés de toutes pièces et rangés
sur un ou deux rangs entonnent de concert cet hymne solennel
et qu’ils l’accompagnent par des gestes menaçans et terribles,
l’effet qui en résulte doit être iinpo.sant, lugubre et rcdoutable.
Avant d’en venir aux mains, on dirait que ces hommes
veulent en quelque sorte célébrer de concert leurs funérailles
et donner à leurs combats un caractère sacré par ce
dernier acte de religion.
Je regrettai beaucoup de n’avoir pu approfondir le sens de
cette ode extraordinaire, et j’engageai vivement M. Kendall à
s’en occuper avec soin. Ce missionnaire n’était plus à la Nouvelle
Zélande quand j’y repassai en 1827, et les autres missionnaires
n’avaient obtenu aucune sorte de renseignement toucbant
cet hymne.
Du reste, voici le Pihe tel que M. Kendall le rapporte dans
sa Grammaire , à cela près des passages queje corrigeai sous la
dictée de Touai.
|)apa Id te raott tiiri B o íriíri ton,
3 íiounga ne'í B a n jo u ’ia ton,
Bou ana, kana (jou i e 0 B o roeroci ton.
(£ al)i D B o roo roana
2 .0U ka biki Coue tone tone
Ron jo mai, ka l)tke B a tako
®.a tara Raro ponbi oí
tüa'í pouna B o tako tc roaro.
al)a koljoubou, jpi pi ra ou c bou ho i e
B o n jo nono,
B o roa'i potangni R o ou c bou ko i e.
B o kapi te ono. B c k ot ik ot io,
Bo kopi te ono Ce oubon 0 te oriki
®c iki iki, jpi pi ra ou r bou ko i t
®e ro maroma íJiIje
Ce metí, te loetü € tapou
Ce toto roí ai ( í tapou tou mata faro roo
tUano, ( í «0aro
tOona, mano, roano. ngaro tou ki tona t ma.
ítla'i toki oumi e. (É ma
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