PIÈCES JUSTIFICATIVES.
VO YAG E S DE COOK.
Les Voyages de cet illusti’e navigateur étant entre
les mains de tout le monde, nous nous sommes presque
toujours bornes à donner exactement l’indication des
passages cités, lorsque nous nous sommes appuyés
sur l’autorité de ce capitaine ou sur celle de ses compagnons.
Un petit nombre de ces passages cependant
nous ont paru de nature à être rapportés textuellement,
soit par leur importance, soit pour être plus facilement
comparés aux observations faites par des
voyageurs plus modernes. Nous avons toujours employé
la traduction française, édition in-quarto , publiée,
U’’ voyage en 1774, 2<= voyage en 1778, et le
3® voyage en 1786.
PREMIER VOYAGE.
Ati sujet des plantations des naturels dans la baie
Toko-Malou [Tegadou de Cook), on lit :
M, Banks aperçut quelques-unes de leurs plantations où le
terrain était aussi bien divisé et labouré que dans nos jardins
les mieux soignés ; il y reconnut des patates douces, des cddas
qui .sont très-coniius et fort estimés dans les Indes orientales et
les îles d’Amérique, et quelques citrouilles : les patates douces
étaient plantées sur de petites collines, quelques-unes disposées
par planches, d’autres en quinconce, et toutes alignées
avec la plus grande régularité. Les eddas avaient été placés sur
nu sol plat, mais aucun ne paraissait encore au-dessus de terre,
et les citrouilles étaient placées dans de petits creux , à peu
près comme en Angleterre. L ’étendue de ces plantations variait
depuis une acre jusqu’à dix ; en les rassemblant toutes , il paraissait
y avoir i 5o à 200 acres de terrain cultivé dans toute la
baie, quoique nous n’y ayons jamais vu cent Indiens. Chaque
district était environné d’une baie composée ordinairement de
ronces qui étaient entrelacées les unes siprès des autres, qu’une
souris aurait eu peine à passer au travers.
[Tome I I I , pag. 83.)
Voici comment Cook décrit les pâs de la baie Witi-
Anga, lorsqu’il y mouilla en novembre 1769 ;
Après déjeuner, j’allai avec la pinas.so et l’yole, accompagné
de MM. Banks et Solander, au côté septentrional de la
baie, afin d’examiner le pays et deux villages fortifiés que nous
avions reconnus de loin. Nous débarquâmes près du plus petit,
dont la situation était la plus pittoresque qu’on puisse imaginer
; il était construit sur un petit rocher détaché de la grande
terre, et environné d’eau à la haute marée. Ce rocher était
percé , dans toute sa profondeur, par une arche qui en occupait
la plus grande partie ; le sommet de l’arche avait plus de
soixante pieds d’élévation perpendiculaire au-dessus de la surface
de la mer, qui coulait à travers le fond à la marée haute.
Le haut du rocher, au-dessus de l’arche, était fortifié de palissades
à la manière du pays ; mais l’espace n’en était pas assez
vaste pour contenir plus de cinq ou six maisons ; il n’était ac