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allaitait, tous dcu.x ou grand danger de mort; mais il ne put
la décider à en manger. Elle dit qu’elle était tabouée, et le prêtre
s’y opposa pour la même raison.
(Tome H , page 187.) Cet bomme extraordinaire (Doua-
T ara), dont la grandeur d’ame brilla d’un éclat si remarquable
au milieu de la barbarie dont il ét.ait environné, mourut
peu de jours après notre départ de l’île. Saprcmicre femme,
Dcbou, inconsolable de sa mort, se pendit presque immédia-
tomciit après. M. Kendall, dont je tiens ces détails, m’assura
dans sa lettre que toute sa famille, scs pareils et la population
entière de Rangui-IIou , applaudirent à cette preuve désespérée
de dévouement conjugal. Il paraît du reste, d’après les
récits subséqucns des missionnaires, que c’est une pratique
commune à la Nouvelle-Zélande, que la femme sc détruise à
la mort de son mari.
Le 25 mars 1819, comme Doua-Tara se trouv.ait à toute
e.vtrcmité, on réclama de ce chef des pistolets qu’on lui
avait prêtés. M. Nicholas en lira un ; et comme Doua-Tara
l ’avait chargé jusqu’à la gu eu le , M. Nicholas se blessa
assez grièvement. ( Tom. 11, pag. 191. )
Je saignai beaucoup , et M. Marsden, étant venu à mon secours
, lava et banda ma plaie : mais les naturels, loin de témoigner
aucun regret de cet accident, ne firent que me reprocher
mon impiété pour avoir osé manier un pistolet qui
était taboué, et ils considérèrent ma blessure comme une juste
punition de T Atoua courroucé, qui n’avait pu contempler un
acte aussi criminel sans donner sur-le-cbamp une preuve de sa
vengeance. Wiwia, se glorifiant de sa sainteté comme prêtre,
me dit avec un grand air de confiance que cela ne lui serait
point arrivé ; et le vieux T ara , également fier de sa pureté sacerdotale,
déclara qu’il aurait bien certainement échappé à cet
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accident, mais que moi qui n’étais point tohounga, je n’avais
eu que cc que je méritais.
( Tome I I , page 219.) Jem (le Taïtien) décrivait les peuples
du cap Esl comme beaucoup plus ingénieux et plus laborieux
que toutes les autres tribus de la Nouvelle-Zélande.
Leurs maisons, disait-il, sont plus grandes et mieux construites,
et leurs plantations plus considérables que partout ailleurs
dans Tîle; en outre, c’était chez eux que se fabriquaient les
plus belles nattes, ainsi que les instrumens de guerre les mieux
finis. Parmi ces derniers, le patou-patou en jade est le plus
remarquable : mais je trouvai qu’à l’égard de cette substance,
Jem, quoique éclairé sous d’autres rapports, partageait l’opinion
absurde qui régnait parmi les naturels. Ils assurent que
le jade provient de la substance intérieure d’un poisson qui ,
bouilli sur le feu, se dissout en un liquide glutineux, se modèle
ainsi sous la forme du patou-patou, et prend ensuite une
consistance solide par son exposition à Tair. Il est surprenant
qu’une pareille croyance soit aussi généralement admise dans
la Nouvelle-Zélande, quand son absurdité serait si facilement
démontrée par le témoignage du peuple qui fabrique ces instrumens;
mais il paraîtrait que ces peuples eux-mêmes maintiennent
cette erreur par quelques motifs d’intérêt particulier.
Jem observa aussi que les peuples de TEst, bien que très-nombreux
, n’avaient point un caractère belliqueux, et préféraient
des babitudes paisibles et réglées au genre de vie hostile et
pillard adopté par la plupart de leurs compatriotes. Mais ces
dispositions jointes aux ressources produites par leur talent ot
leur industrie supérieure, ne servaient qu’à les exposer davantage
aux incursions de leurs voisins rapaces qui conspiraient
pour les dépouiller des propriétés qu’ils n’avalent pas le courage
de défendre.
(Tome I I , page 234.) D’après les récits des missionnaires
qui ont visité la baie des Iles au milieu de Tbiver, et d’apres
nos propres observations durant notre séjour au milieu de
Tété , je ne crains pas d’affirmer qu’il n’y a peut-être pas de
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