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396 PIÈCES JUSTIFICATIVES.
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(jues cochons qu’ils nous avaient enlevés. Temarangai a offert
de nous les rendre; mais il a dit que son peujde exigerait
quelque chose en compensation , attendu qu’il regardait ces
animaux comme des dépouilles recueillies à la guerre. En
conséquence je refusai de les reprendre.
2 décembre. Ce matin un chef nommé Rewa a su qu’un de
ses esclaves avait volé ou aidé à voler des cochons ; il l’a attaché
a un poteau, e t, avec une corde de la grosseur d’une
plume, il l ’a châtié pour ce vol. Il l’a fait avec une douceur
remarquable, car l’esclave se trouvait alors grièvement blessé.
Nous fûmes surpris de cet exemple de modération, et M. Hall
dit qu’il n’avait encore rien observé de semblable à laNouvelle-
Zélande. Quoique le patient fût n u , à peine la corde laissait-
elle sur la peau l’empreinte du coup. Rewa exprima son indignation
de la manière la plus expressive pour le vol qui
avait eu lieu.
Au reste, le jeune esclave avoua non-seulement son crime,
mais encore qu’il avait participé à enfoncer la porte de la
maison et à dérober une partie des effets. Il déclara en outre
que nos scieurs n’étaient pas moins coupables que lui ; ce qui
se trouva vrai après 1 enquête qui eut lieu. Les scieurs, pour
s excuser, dirent qu’ils avaient enlevé diverses choses de la
maison , pour les soustraire aux ravages de Temarangai. C’était
une bistoire vraisemblable, mais nous n’y ajoutâmes point
foi non plus que Tareha. C’est pourquoi il entra dans une
violente fureur. Il se mit à bondir, .à tempêter et à courir çà et
là, et il menaça d’en percer plusieurs à coups de lance, déclarant
que si les voleurs retombaient une seconde fois dans la
même faute, il ne les épargnerait plus. Quelques-uns d’entre
eux pleuraient amèrement. Tareha est regardé comme le premier
champion de la Nouvelle-Zélande, et les naturels le
craignent beaucoup. Il disait qu’on devrait chasser les scieurs
de l’établissement; mais comme j ’intercédai pour eux, il leur
permit de rester et d’a ller, comme d’ordinaire, à leur travail.
Nous espérons que cette scène produira un bon effet.
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
3 décembre 1819. Ce matin M. Francis H a ll, moi, M. Hanson
et trois naturels, nous sommes allés dans la forêt, afin
d’abattre trente arbres pour faire des pieux et des traverses.
Georges, notre naturel briqucteur et son bomme , sont occupés
à tirer de la terre pour faire des briques. Tareha est allé
h Waï-Mate, et Shongui est resté à Kidi-Kidi. Dans la soirée,
Koue-Koue est venu avec son peuple à Kidi-Kidi, pour
rendre visite à Sbongui et lui offrir toute son assistance. C’est
un bomme d’une force remarquable.
4 décembre. Ce matin les naturels se sont rassemblés autour
de notre forge, au nombre de trois cents au moins. Tous
leurs discours roulaient sur les moyens de faire la guerre avec
succès.
Après le déjeuner, nous nous préparâmes à nous mettre en
route pour Rangui-Hou. Shongui nous accompagna dans
notre canot; mais ses amis ne croyant pas qu’il fût sûr pour
lui d’aller seul, armèrent une très-grande pirogue de combat,
avec quatre-vingts guerriers, et nous suivirent sur la rade.
Quand nous eûmes fait environ trois milles, nous eûmes la
rencontre de quelques-uns des amis de Shongui à Waï-Tangui,
qui lui amenaient en présent une belle pirogue de guerre.
En conséquence , lui et ses guerriers s’en retournèrent avec
les étrangers à Kid i-Kid i, et nous continuâmes notre route
vers l’établissement.
Dimanche 5 décembre. Il y a eu service divin, le matin et
le soir, chez M. Hall.
Sbongni, Tareha et leurs guerriers sont arrivés à Rangui-
Hou d a n s l’après-midi. Ils se sont tous très-bien comportes.
Dans l’après-midi, Temarangai et Pere-Ika sont arrivés
accompagnés d’un intercesseur, pour traiter, avec Shongui et
Tareha, au sujet de la guerre. Après une longue conférence,
la paix a été établie entre eux.
6 décembre. Ce matin tous les naturels sont retournés cbez
eux. Les cbarpentiers et moi-même nous nous sommes rendu.»
à Kidi-Kidi vers cinq heures du soir. A notre arrivée, les