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PIECES JUSTIFICATIVES.
semant quelques grains. Sur-le-champ le chef comprit l'avantage
qu’il y avait à les espacer d’une manière suffisante, et il
recommanda à scs gens de se conformer aux instructions que
je venais de leur donner.
Ce chef nous traita avec tous les égards possibles. A notre
arrivée, il harangua son peuple avec beaucoup de ebidcur, et
lui ordonna de ne pas nous dérober le plus mince objet, sous
quelque prétexte que ce fût ; ajoutant que s’ils commettaiént
quelque action de ce genre, le peuple de Sbongui en serait
instruit et en tirerait vengeance. Il leur annonça que s’ils se
conduisaient bien envers nous, peut-être je leur enverrais un
Européen pour s’établir parmi eux. Il ne pouvait pas affirmer
que cela serait, mais que cela pouvait se faire. S’ils se comportaient
mal, ils devaient renoncer à tout espoir de posséder
jamais aucun Européen dans leur district.
Après le déjeuner, notre première visite fut au village du
chef qui s’était montré si brutal, et qui avait poussé du pied
nos caisses à l’établissement, avant de nous mettre en route
pour notre voyage. Ce vieux chef chercha à se justifier de sa
conduite : il assura qu’il n’était point eu colère, mais qu’ayant
entendu parler de notre générosité, il était venu voir si nous
ne voudrions pas le gratifier d’une hache ; ayant cru qu’il n’y
en avait point dans les caisses, son coeur fut brisé par la crainte
d etre frustré dans son espoir. Il employa désormais tous ses
soins pour rendre notre visite agréable. Nous étions accompagnés
par un grand nombre de naturels. Il nous donna
un cochon que nous fîmes tuer pour les gens de notre suite,
et l’on fit apprêter une quantité de patates et de pommes de
terre pour tous ceux qui étaient présens. 11 nous prépara un
abri fort propre pour passer la nuit, et ne négligea rien pour
rendre notre position commode.
La source chaude et le lac Blanc.
Apres dincr, j ’allai voir une source située dans un bois,
à quatre milles de distance environ. L’eau était chaude et
d’une très-mauvaise qualité : il s’en exhalait une fumée continuelle,
el sa surface était couverte d’une épaisse écume,
semblable à l ’ocre jaune dont les naturels se peignent le visage,
mais d’une teinte un peu plus rougeâtre. Cette eau répandait
une forte odeur sulfureuse. J’emportai des échantillons des
pierres qui sont aux environs, et qui sont de leur nature dures
et pesantes. Les naturels m’instruisirent qu’il existait à six
milles environ du village une autre source dont l ’eau était
blanche et fort mauvaise. Ni canards ni poules sauvages ne
s’y étaient jamais montrés.
Nous rentrâmes au village, nous fîmes nos dévotions du
soir, et nous conversâmes avec les cbefs sur divers sujets jusqu’à
une beure avancée. La nuit fut froide et sombre, et notre
abri était ouvert de trois côtés et sans toit, ce qui rendait
notre position peu agréable. Les naturels, bommes, femmes
et enfans, étaient étendus autour de l’ab r i, comme un troupeau
de bestiaux dans la cour d’une ferme, e t , suivant toute
apparence, insensibles à l’influence du froid et de la pluie.
21 octobre i8 ig . Après le déjeuner, je visitai la source
blanche. C’est un petit lac d’un demi-mille environ de circonférence.
De loin il paraît blanc comme du la it , mais cet
effet diminue quand on se trouve sur le bord. A la distance
d’un mille environ avant d’y arriver, je rencontrai un autre
bassin d’eau limpide qui nourrissait une foule de canards sauvages.
En divers endroits, la terre est jonchée de morceaux
de pierre à chaux, et j ’en ai rapporté des échantillons. Toute
la surface du pays, dans l’étendue de plusieurs milles, semble
avoir été travaillée par l’action des volcans, et n’ofifre que
des marais, des lacs et un sol dépouillé.
Il paraît qu’il a existé dans cet endroit un bois de pins, qui
se trouve aujourd’hui consumé par le feu, de manière à ce
qu’il n’en reste pas un seul arbre debout. On voit çà et là la
racine d’un pin qui a été brûlée à la surface même du sol ;
d’autres fragmens de racines sont disséminés par terre en tout
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