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dard de la tribu h laquelle elle appartient, et le signal do la
paix ou de la guerre.
Si le vainqueur a l’intention de ne jamais faire la paix, il
disposera des tetes des chefs qu’il a tués dans le combat en
faveur des navires ou des personnes qui voudront les acheter.
Alors elles sont quelquefois rachetées par les amis des vaincus
et renvoyées a leurs parens encore vivans , qui ont pour ces
têtes la plus grande vénération , et se livrent à leurs sentimens
naturels en les revoyant et en les baignant de leurs larmes.
Quand un chef est tué dans une balaille régulière , les vainqueurs
s’écrient tout haut , dès qu’il tombe : « A nous
l’homme. » Quand même il tomberait dans les rangs de son
propre parti, si le parti qui a perdu son cbef est intimidé, il
se soumet sur-le-cbamp à ce qu’on lui demande. Aussitôt la
victime est livrée , sa tête est immédiatement coupée , une
proclamation publique enjoint à tous les chefs du parti victorieux
d assister a 1 accomplissement des cérémonies religieuses
qui vont avoir lieu. Leur but est de s’assurer par la voix des
augures si leur Dieu les favorisera dans la présente bataille. SI
le prêtre, après l’accomplissement de la cérémonie, annonce
que leur Dieu leur sera propice, ils sont animés d’un nouveau
courage pour attaquer l’ennemi ; mais si le prêtre répond que
leur Dieu ne sera pas propice, ils quittent le cbamp de
bataille dans un profond silence. La tête qu’ils possèdent déjà
est conservée par le cbef en faveur duquel la guerre a été entreprise
, comme une réparation de l’injure que lui ou quelqu’un
de sa tribu a reçue de l’ennemi.
Quand la guerre est finie, la tête, proprement préparée,
est envoyée à tous les amis de ce cbef, comme un sujet de
réjouissance pour eux cl pour leur prouver que justice a été
obtenue du parti agresseur.
A 1 égard du corps, il est coupé par petites portions et préparé
pour ceux qui ont pris part au combat, sous la direction
immédiate du chef qui retient la tête. Si le cbef désire en gratifier
quelques-uns de ses amis qui ne sont pas présens , de
petites portions sont réservées pour eux : en les recevant,
ceux-ci rendent grâces à leur Dieu pour la victoire remportée
sur l’ennemi. Si la cbair est trop corrompue pour être mangée,
à cause du temps nécessaire pour le transport, un substitut est
mangé à sa place.
Non-seulement ils mangent la cbair des cbefs , mais ils ont
coutume de ramasser leurs os et de les distribuer parmi leurs
amis qui font des sifflets des uns et des hameçons des autres. Ils
les estiment beaucoup et les conservent avec soin , comme des
trophées de la mort de leurs ennemis.
C’est encore une coutume cbez eux, qu’un homme qui en
tue un autre dans le combat goûte de son sang. Il croit que
cela le sauvera de la rage du Dieu de celui qui a succombé ;
s’imaginant que du moment qu’il a goûté le sang de l’homme
qu’il a tué, le mort devient une partie de son propre être et le
place sous la protection de l’Atoua chargé de veiller à l’esprit
du défunt.
M. Kendall m’informa aussi que dans une occasion Shongui
mangea l’oeil gauche d’un grand chef qu’il tua dans la bataille
a Shouki-Anga. Les Nouveaux-Zélandais pensent que l’oeil
gauche, quelque temps après la mort, monte aux cieux
et devient une étoile du firmament. Sbongui mangea celui
du chef par une idée de vengeance présente, et persuadé que
par cet acte il accroîtrait sa gloire et son éclat futur , quand
son oeil gauche deviendrait une étoile.
D’après tout ee que j’ai pu apprendre , touchant la coutume
qu’ont lesNouveaux-Zélandais de manger de la chair humaine,
il paraît que cette coutume a pris son origine dans une sflpcrs-
tition religieuse. *Te n’ai jamais appris qu’ils aient tué un
homme uniqiîement pour satisfaire leur appétit ou pour vendre
sa tête aux Européens ou à d’autres nations. Les têtes qui ont
été préparées et vendues appartenaient à des individus tués à
la guerre , et faisaient partie de celles qu’on ne voulait point
rendre aux amis du mort. En même temps , je crois qu’il n’est
pas prudent aux maîtres des navires ni à personne de leuns
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