que le blé pouvait faire du pain. Ce qui lui procura une bien
vive satisfaction.
Doua-Tara avait environ deux acres et demie de blé qui
poussait au moment où î ’Active fit voile de la baie des Iles.
Durantprès de cinq ans il avait eu à combattre tous Icspréjugés
de scs compatriotes relativement à ce genre de culture. Les
pois avaient été aussi arracbés par les cbefs, qui s’attendaient
à les trouver attachés aux racines comme les patates.
Toute leur ambition est dirigée vers des instrumens d’agriculture.
Je les conduisis un jour chez un fabricant de bas,
pour leur montrer comment ils se font. La vue du métier les
étonna beaucoup ; mais Doua-Tara me dit qu’ils avalent besoin
de pioches et non pas de bas, et qu’ils pouvaient sc passer
debas pour le moment, pourvu qu’ilspusscnt avoir du pain —
{Missionnary Register, septemh. i S i 5 ,pag. 483.)
E T A B L I S S EM E N T D E MM. K E N D A L L , H A L L E T K IN G A R A N G U I -H O U ,
A L A N O U V E L L E - Z É L A N D E .
(Suivant le récit de M. Marsden.)
Avant de quitter définitivement la Nouvelle-Zélande, je
voulus obtenir et assurer, autant que possible, un établissement
légal pour les Européens que je désirais laisser dans l’île.
A cet effet, une demande fut adressée aux deux neveux de
feu Tepabi, propriétaires du terrain que possèdent aujourd’hui
les Européens, et de la ville voisine de Rangui-Hou, pour
savoir s’ils voudraient vendre la pièce de terre sur laquelle
nous avions commencé à bâtir, et étendre la position déjà
assignée à cet emploi. Ils étaient parens de Doua-Tara. J’allai
avec eux et les colons fixer les limites du terrain qu’ils consentaient
à vendre, et je l’achetai pour le compte de la Société
des missionnaires de l’Eglise. Nous ne pûmes en déterminer
l’étendue exacte, à défaut des instrumens nécessaires pour le
mesurer; mais comme il est situé entre certaines limites naturelles
spécifiées dans l’acte, je pensai que cela était de peu
d’importance. Je crois qu’il contient plus de deux cents acres
de terre.
Le contrat fut dressé, et le terrain publiquement cédé aux
Européens le vendredi z4 janvier i 8i 5 , en présence d’une
foule de cbefs de différens districts qui s’étaient assemblés à
Rangui-Hou, pour prendre congé de ¿’Active.
Je saisis cette occasion pour leur annoncer qu’actuellement
que ce terrain appartenait aux Européens, les naturels pouvaient
désormais, en pleine liberté, venir de toutes les parties de la
Nouvelle-Zélande pour se procurer les objets qu’ils voudraient
acheter ou faire fabriquer. Je leur dis en outre que le
forgeron leur ferait des haches, des pioches, et tous les autres
outils dont ils auraient besoin ; mais que, sous aucun prétexte,
il ne réparerait les pistolets, les mousquets ou autres instrumens
de guerre, quand même ce seraient ceux du plus grand
chef de l’île.
Oudi-Okouna, l’un des chefs dont nous avions acheté la
terre, déclara publiquement qu’elle n’était plus à eux, mais
qu’elle était devenue la propriété spéciale du peuple blanc , et
qu’elle était labourée pour leur usage.
La signature du contrat ou de l’acte contient tous les traits
qui sont tatoués sur la face du cbef, suivant leur bizarre et curieuse
coutume de la couvrir de figures et de dessins.
Trois jours auparavant, madame King était accouchée d’un
beau garçon qui fut présenté et baptisé publiquement au moment
même oû le contrat de ce sol nouvellement acheté recevait
son exécution.
Toutes ces circonstances, dans une telle occasion, étaient
particulièrement intéressantes pour nous, et resteront longtemps
gravées dans la mémoire des naturels.
Le prix payé pour la terre fut de douze bâches ! Oudi-
Okouiia est un homme fort intelligent et très-affectionné aux
Européens. C’est le ebef de Rangui-Hou , oû résident les co