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324 PIÈCES JUSTIFICATIVES.
eau, la marée reversa ; alors le canot jeta l’ancre, et M. Hall
m’accompagna sur le rivage. Nous marchâmes par terre vers
rétablissement, car nous avions l’intention de visiter les naturels
sur le bord de la rivière.
Dans un endroit, nous observâmes sous des rochers une
caverne profonde, dont l’entrée était proprement entourée
d’une palissade. Nous jetâmes un coup-d’oeil dans la grotte,
et nous vîmes un corps étendu par terre sur une natte , et recouvert
d’une autre natte. Il y avait aussi une plate-forme ,
élevée de trois pieds environ au-dessus du sol, sur laquelle semblaient
être quelques ossemens humains. C’était le premier
sépulcre que nous eussions vu , où les morts parussent être
définitivement déposés. Il doit appartenir à quelque tribu du
voisinage.
A une petite distance du sépulcre, nous rencontrâmes un
village dont les babitans furent enchantés de nous voir. Ils
avaient quelques beaux cocbons qui couraient çà et là. Nous
leur fîmes nn petit présent d’hameçons, et nous passâmes par
un autre village distant d’un mille environ.
Dans ce village, se trouvaient une grande quantité de beaux
enfans qui avaient un coq privé très-familier. Il s’arrêtait,
marchait comme eux, et semblait vivre sans crainte au milieu
d’eux. Je promis au cbef de lui donner une poule quand
il viendrait à l’établissement. Les babitans nous supplièrent de
leur donner une bacbe ou une piocbe, mais nous n’en avions
pas.
En face de ce village et au milieu de la rivière, se trouve
un très-grand banc de coquillages, qui est à sec à basse mer.
Environ cent femmes étaient fort occupées à ramasser des coquillages
sur ce banc, pour leur servir d’alimens. Là nous
primes une pirogue pour nous conduire à Kidi-Kidi, où nous
arrivâmes vers les cinq heures du soir.
A sept heures environ, M. Butler arriva avec le ponton.
Nous fûmes satisfaits de voir que les charpentiers avaient terminé
un bâtiment de vingt pieds sur quinze, où nous passâmes
la nuit fort à notre aise. Nous trouvâmes que l’ouvrage marchait
suivant nos désirs, et que notre nouvel établissement
commençait à prendre une apparence de civilisation ; déjà
l’on voyait des fosses creusées pour les scieurs de long , des
planches étendues çà et là , et une nouvelle maison à l’européenne.
Nous lûmes un morceau de l’Écriture , nous chantâmes
un hymne et rencfîmes grâces à Dieu, pour toutes
scs faveurs, au milieu des naturels émerveillés; puis nous
allâmes nous reposer.
25 septembre 1819. Ce matin, nous examinâmes avec plus
de soin le terrain des environs, et nous occupâmes les naturels
à nettoyer et à brûler les broussailles , dans 1 emplacement
où nous comptions fonder la ville et former les
jardins.
Nous avions déjà dégagé et défriché un petit morceau de
terre , où j’ai planté environ cent plants de vignes de diverses
espèces apportés de Port-Jackson. Autant que je suis dans le
cas de juger maintenant du sol et du climat de la Nouvelle-
Zélande , ce pays promet d’être favorable a ce genre de culture.
Si la vigne pouvait y réussir, cela deviendrait d’une
grande importance pour cette partie du globe ; car les grappes
sont tellement sujettes à couler à la Nouvelle-Galles du Sud ,
qu’il y a peu d’apparence que cette contrée devienne jamais un
pays à vin.
26 septembre. Nous sommes retournés à Rangui-Hou : nous
avons eu une traversée très-orageuse, avec une pluie abondante.
Après être restés dix heures dans le canot, nous sommes
arrivés trempés et tout refroidis.
Détails sur la rivière Shouki-Anga.
Lorsque feu Doua-Tara habitait cbez moi à Parramatta, il
me parla souvent d’une rivière nommée Sbouki-Anga, qui se
décharge dans la mer, sur la côte occidentale de l’île. Il la
représentait comme une très-belle rivière, avec des terres ferf
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