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long-temps avant de pouvoir nous procurer une bonne pirogue.
Nous traversâmes deux villages : c’était au troisième que nous
devions nous embarquer.
Tandis que l’équipage de la pirogue travaillait à la lancer el
à tout préparer pour le départ, les babitans du village s’assemblèrent
autour de nous, et parmi eux se trouvait un vieux
prêtre très-considéré ; cc prêtre eut avec mon ami Temarangai
une convei-sation très-intime , qui dura quelque temps ; celui-
ci y prêta toute son attention et parut à la lin très-agité. Je lui
demandai de quoi il s’agissait. Il m’apprit que le prêtre lui
avait annoncé qu’il avait vu son esprit dans la nuit, qu’il avait
eu aussi une entrevue avec l’Atoua, que celui-ci l’avait averti
que si Temarangai m’accompagnait à la baie Mercure, il
mourrait sous peu de jours , car il avait tué deux cbefs la dernière
fois qu’il y était allé , et le Dieu de la baie Mercure le
tuerait maintenant, s’il y retournait; c’est pourquoi le prêtre
lui recommandait de renoncer à ce voyage. Temarangai me
parla alors de son expédition contre la baie Mercure, dont il
revenait le matin même où M. Kendall fit voile pour l’Angleterre.
Les prisonniers de guerre et les têtes de cbefs que
j ’avais vus à Rangui-Hou ce même jour avaient été amenés
de la baie Mercure.
Par ce récit, je conçus qu’il pouvait y avoir quelque danger
pour Temarangai à m’accompagner, attendu que le peuple
de ce district pourrait profiter de sa position et le faire périr.
C’est pourquoi je lui demandai s’il ne craignait pas que le
peuple de la baie Mercure ne le tuât et ne le mangeât, s’il y
allait avec moi. Il répliqua qu’il ne craignait pas du tout les
babitans, qu’ils n’abuseraient point de leur avantage; mais
qu’il redoutait que leur Dieu ne le fit mourir, d’après ce que
le prêtre lui avait dit. Je répondis que s’il ne craignait que leur
Dieu et non pas d’être tué et dévoré par les babitans, je veillerais
à ce que ee Dieu ne lui fît point de mal : car le Dieu qui
serait avec nous serait le vrai Dieu et il prendrait soin de nous
deux. Sur cette garantie, Temarangai dit qu’il oserait courir
les risques du voyage. Quoique son esprit se soit bien éclairé
et qu’il reconnaisse l’absurdité de plusieurs des coutumes
superstitieuses de ses compatriotes, pourtant j’ai eu souvent
l’occasion d’observer que ses sentimens retenaient encore l'empreinte
de ses anciennes superstitions, toutes les fois qu’une
circonstance importante venait les rappeler dans son imagination.
Quand j’ai voulu raisonner avec lui et lui représenter
combien étalent insensées et absurdes ses craintes relativement
au mal que l’Atoua pouvait lui faire ou à ses amis, il répondait
qu’il me convenait très-bien de parler ainsi, à moi dont le
Dieu était bon, et sur qui l’Atoua de la Nouvelle-Zélande
n’avait aucun pouvoir ; mais que lui et ses concitoyens se trouvaient
dans une position très-différente; que leur Dieu était
toujours irrité, et que dans sa colère il pourrait leur dévorer les
entrailles.
Lorsque Temarangai eut en partie surmonté ses craintes,
nous embarquâmes pour Houpa, avec une forte marée pour
nous. Les bommes pagayèrent avec vigueur toute la journée;
nous remontâmes la rivière très-agréablement, et nous ne nous
arrêtâmes que vers le soir, où nous descendîmessuiTe rivage pour
quelques instans. Nous allumâmes du feu et arrangeâmes un
panier de patates à la façon des naturels, nous n’avions pas les
moyens de faire cuire autre cbose : ma cbaudière ayant été
oubliée par raégarde au moment du départ, je n’avais qu’un
petit pot d’étain pour subvenir à tous mes besoins. Aussitôt
que nous eûmes pris quelques rafraîcbissemens, nous continuâmes
à remonter la rivière jusqu’au point du jour , où nous
arrivâmes devant un petit village. La nuit fut sombre et froide,
avec un peu de pluie. Nous nous arrêtâmes au village, quelques
bommes descendirent à terre et appelèrent les babitans qui
allumèrent un feu; puis nous débarquâmes et primes notre
résidence dans une do leurs buttes. Je conjecturais que j’étais
sur les bords de la rivière.
20 juille t. Lorsque le jour parut, je fus étonné de me trouver
sur les bords d’une crique, où élaicnl deux petits villages. Le
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