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et suspendus à l’air; une quantité de tronçons de gros poissons
de toute espèce, cuits, enveloppés et liés par paquets dans des
feuilles de fougère, et suspendus; une grande abondance de
calebasses très-grosses toujours remplies d’eau pour la provision
de tout le village.
»Ce magasin est à peu près de la même forme et grandeur que
celui des armes.
» Le troisième magasin contient des provisions de cordes, de
lignes pour la pêche, de filasse pour faire les cordes, de fils et
de joncs pour faire des filets ; une quantité immense d’hameçons
de toutes grandeurs, depuis les plus petitsjiisqu’aux plus grands;
des pierres taillées pour tenir lieu de plomh aux lignes de
pêche, et des morceaux de bois travaillés pour tenir lieu de
liège. C’est dans ce magasin qu’ils renferment toutes les pagaies
de leurs pirogues de guerre ; c’est là qu’ils fabriquent leurs filets,
et, lorsqu’ils sont achevés, ils les portent à l’extrémité du
village, où chaque filet en forme de seine a une cabane séparée.
» Ces magasins publics, ainsi que les maisons particulières,
sont tous également faits de pièces de hois bien équarrics et
bien assemblées par tenons et mortaises, et chevillées; ils
forment pour l’ordinaire un carré long. Au lieu de planches
pour former les parois de leurs maisons, ils se servent de paillassons
très-bien faits, qu’ils appliquent doubles et triples les
uns sur les autres, et qui les mettent à l’abri du vent et de la
pluie : des paillassons forment également le toit de la maison,
mais ces derniers sont faits avec une espèce d’berbe fort dure
qui croît dans les marais, et qu’ils emploient avec beaucoup
d’adresse. Chaque maison n’a qu’une porte d’environ trois
pieds de hauteur et de deux pieds de largeur, qu’ils ferment
en dedans avec une bascule de bois semblable à celle de fer
qui sert à fermer nos barrières en France. Au-dessus de la
porte est une petite fenêtre de deux pieds eu carré, garnie
d’un treillis de jonc. L’intérieur de leur maison n’a point de
plancher : ils ont seulement la précaution d’y éleverTe terrain
d’environ un pied, de le bien battTc afin d’éviter l’humidité.
Dans chaque maison on trouve un carré de planches bien
assemblées, d’environ six pieds de long sur deux pieds de
large. Ces planches sont garnies de sept à huit pouces d’herhc
ou de feuilles de fougère bien sèches sur lesquelles ils se couchent
: ils n’ont pas d’autre lit. Au milieu de la maison il y a
toujours un petit feu pour en chasser l’humidité. Ces maisons
sont très-petite» ; la plupart n’ont que sept à huit pieds de longueur
sur cinq à six de largeur. Les maisons des chefs sont
plus grandes; elles sont ornées de quelques morceaux de bois
sculptés, et les piliers de l’intérieur le sont aussi.
»Les seuls meubles que nous ayons trouvés dans ces maisons,
sont des hameçons de nacre et de bois garnis d’os; des filets,
des lignes à pêcher, quelques calebasses pleines d’eau, des outils
de pierre semblables à ceux que nous avions trouvés dans
les magasins communs; des manteaux et autres vêtemens suspendus
le long de leur cloison.
» Tous les villages que nous avons parcourus pendant deux
mois que nous avons séjourné dans la haie des lie s, nous ont
paru être construits sur le même plan, sans une différence bien
remarquable. La construction et la forme des maisons particulières,
ainsi que celle des chefs, est la même dans tous les villages
: ils sont tous également palissadés, et placés sur des hauteurs
escarpées. A l’extrémité de chaque village, sur la pointe
la plus avancée à la mer, on trouve un lieu public de commodité
pour les habitans.
NOURRITURE.
»Nous avons remarqué que la base de la nourriture de ces
peuples est la racine d’une fougère absolument semblable à la
notre, avec la seule différence qu’en quelques endroits celle de
la Nouvelle-Zélande a sa racine plus grosse, plus longue, et sa
palme plus élevée.
» Après avoir arraché cette racine, ils la fontsécher pendant