1
4'i
iZ- '
Baring appareilla définitivement des Dnnes, le 27 janvier
1819.
( Missionnary Register, pag. 66 et 323. )
E X T R A IT d ’u n RA PPO RT DE M . K E N D A L L SUR L E S IL E S
DE L A N O U V E L L E -Z É L A N D E .
L’école fut ouverte en août i8 i6 , avec trente-trois enfans;
en septembre il y en avait quarante-sept, en octobre cinquante
un. En novembre et décembre , le défaut de provisions
pour les enfans fut cause qu’ils se dispersèrent pour ebercber
des vivres. En janvier 1817, le nombre monta à soixante ; en
février, il n’était que de cinquante-buit ; en mars, de soixante-
trois, et en a v r il, de soixante-dix.
D’abord les filles furent en nombre double de celui des
garçons, mais dernièrement ils sont devenus à peu près égaux.
L’âge des enfans est généralement de sept à dix-sept ans.
Parmi eux sont dix-sept orphelins et six esclaves pris à la guerre.
Plusieurs fils de chefs sont au nombre des écoliers; ctl’un d’eux,
Tawa, fils de feu Tepabi, a pu en quelques mois remplir les
fonctions d’assistant de l’école.
Au bout d’un certain temps, les garçons apprenaient à
écrire ; on a reçu des échantillons de leur écriture qui dénotent
un degré de talent égal, sinon décidément supérieur, à ceux
d’une école de garçons anglais, toutes circonstances égales. Ils
ont adopté quelques-uns des amusemens des enfans européens,
tels que le jeu de la toupie en hiver et le cerf-volant en été ;
en tout temps ils sont passionnés pour le chant et la danse.
Les noms des naturels paraissent généralement exprimer
quelque circonstance ou quelque objet en rapport avec leur
caractère ou leur famille. On ferait une collection très -cu rieuse
de ce que signifient les noms des enfans dans les écoles.
Quelques-uns ont des noms de nombre; comme, Doua deux,
W a quatre; Tau-Tahi le premier ou né la première année
du mariage; Tau-Nga-Ou dou , dix ans, ou né dix ans
après le mariage. D’autres sont dénommés d’après des objets
naturels, comme Tawa, espèce d’arbre; Dipiro, nom d’une
certaine plage de sable ; d’autres noms semblent avoir trait au
caractère ou aux penchans, comme Tourna, regarder quelqu’un
d’un air menaçant; AaAf, fouler aux pieds; IV id i, trembler
de fureur. Quelques-uns semblent dériver d’événcmens arrivés
dans la famille, comme Pakii-Koura, arracher de la racine de
fougère d’une terre rouge; le grand-père de l’enfant ayant été
tué, tandis qu’il arrachait de la racine de fougère.
( Missionnary Register, novemh. i8 tg ,p a g . 464. )
M. Kendall donne quelques exemples remarquables des
idées superstitieuses de cette race d’hommes extraordinaires.
Un de nos écoliers se trouva fort mal. J’entendis les prières
de son père, et je vis ses gestes en cette occasion. Le pauvre
père aveuglé, au lieu de supplier l’Ètre-Suprême, comme on
aurait pu l’imaginer, pour le rétablissement de son fils, poussait
contre lui les malédictions et les imprécations les plus
horribles. Quand je lui demandai le motif d’un pareil langage,
il répondit que c’était une bonne chose à la Nouvelle-Zélande ;
qu’il le faisait pour effrayer et chasser l’Atoua, qui autrement
aurait très-probablement détruit son fils. L ’enfant avait été
exposé à l’eau tout le jour et avait gagné un fort refroidissement;
mais les naturels ne conviennent pas que le froid ou la
chaleur puissent faire du mal à un bomme. Ils attribuent tous
les maux qu’ils ressentent à l’Atoua qu i, disent-ils, vient
s’emparer d’eux. Ils considèrent rÉtre-Suprcmc comme un an-
tropopbage (mangeur d’hommes) invisible; ils ne songent à
lui qu’avec un mélange de crainte et de haine, et ne témoignent
que de l’impatience et de la colère, quand ils sont attaqués
par la maladie.