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PIECES JUSTIFICATIVES.
la rg e , et de la mer ¡1 c.st impossible de Tapcrcevoir, mais il y
a grand fond jusqii’à toueber la terre de cbaque côté , et quand
on est dedans, c’est nn des plus beaux bâvres du monde. Les
plus grandes flottes pourraient y mouiller, et elles y seraient .à
l’abri de tous les vents.
(P a g e s 107 et su iv .) Vendredi 21 avril 1820. Nous trouvâmes
les naturels, particulièrement les femmes qui travaillent
plus que les bommes, trcs-oecupés à récolter leurs koumaras
ou patates douces. Le commencement de la récolte des koumaras
est la grande époque qui marque le retour de Tannée,
et le soin de les ramasser fait suspendre tout autre genre d’oe-
cupation. Elle est précédée p a r la bénédiction du prêtre pour
sa réussite, et terminée par le tabou qu’il impose sur les magasins
où cet aliment sacré est déposé, pourcn défendre l’accès
à tout étranger. Même dans les invasions destructives des Nouveaux
Zélandais, il est quelquefois arrivé q u e , tandis que
tout autre objet avait été p illé , la superstition du tabou avait
protégé les koumaras contre la profanation. Une des personnes
du navire fut présente à la récolte (aka-rah i) du
peuple de Sbongui ; elle fut célébrée dans un bois où l ’on
avait dégagé d’arbres un espace carré, au centre duquel trois
grands piliers fichés en terre, dans la forme d’un triangle,
supportaient une pile immense de paniers de koumaras. La
tribu de Tepere de Wangaroa avait été invitée à prendre
part aux réjouissances, qui consistaient en plusieures danses
qui furent exécutées autour de la p ile , et suivies d’un festin
splendide. Quand les bommes de Tepere s’en allèrent, ils reçurent
en présent autant de koumaras qu’ils purent en emporter.
Lorsque les naturels s’asseoient pour prendre leur repas, les
esclaves placent la portion de chaque personne devant e lle ,
dans un petit panier neuf fabriqué avec une espèce de jonc;
ces paniers ne peuvent servir deux fois. A la fin du repas cbacun
emporte le reste do la portion de vivres qui avait été placée
devant lui.
PIECES JUSTIFICATIVES. 645
Les réjouissances sont les mêmes quand on plante les koumaras
que quand on les récolte ; pendant tout ce temps le terrain
est rigoureusement taboué, aussi bien que les individus
chargés de le cultiver : ils ont des cases temporaires, élevées
sur le sol même, dont ils ne peuvent dépasser les bornes, de
jour ni de n u i t , jusqu’à ce que leurs travaux soient terminés.
Les naturels veillaient avec tant de soin à ce que nous n’approchassions
pas de C C S terrains taboués, qu’ils postaient des
personnes tout exprès pour nous avertir et nous conduire ,
souvent en faisant de grands circuits , au lieu où nous voulions
aller.
(P a g e 1 1 2 .) Nous vîmes près du sentier la tê te, le bras
droit et une petite partie de la poitrine d’un enfant mort depuis
quatre jours environ. Quand on en eut informé K iw i-
Kiwi , le frère du cbef King-George de Korora-Reka, il dit que
c’était Tenfant d’un k o u k i, qui était mort de maladie peu de
jours auparavant, et que les restes que nous voyions étaient
ce que les cbiens n’avaient p.is encore dévoré. Nous tentâmes
de lui représenter la convenance d’enterrer ce dégoûtant objet;
mais il parut tou t-à -fa it offensé de la proposition, en
disant que si c’était Tenfant d’un rangatira ou gentilhomme,
il eût été déposé dans un terrain taboué avec toutes les cérémonies
réquises, mais qu’on ne pouvait pas accorder à un
kouki Thoiineur même d’être enterré, et qu’il dérogerait à
son rang en s’écartant, à cette occasion , des coutumes de son
pays.
( Page 12 6 .) Quand le corps est resté assez long-temps en
terre pour que la chair soit décomposée, les amis du défunt
relèvent les o s, les nettoient, et les recueillent dans une corbeille
, en ayant soin de mettre le crâne par-dessus tout; ils
les déposent dans le tombeau de la famille. Ces tombeaux sont
rigoureusémcnt taboués, et leur violation n’est jamais oubliée
ni pardonnce. En relevant les os , les personnes de la famille
pratiquent aussi la eérémonie de pleurer et de se déchirer, et
tout est terminé ]>ar un grand festin.
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