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mes observer, mais ses babitudes avaient été corrompues par
son séjour sur un de nos navires. I l aimait réellement les liqueurs
fortes dont une petite quantité le rendait ivre, et dans
cet état il était très-violent.
{P a g e 3o8 .) L ’action de couper les cbeveux s’associe à
une étrange superstition ; celui qui Ta subie doit s’éloigner
pendant quelques jours de la société de sa famille, et pendant
ce temps il est taboué. Ces sauvages se coupent les cbeveux
avec une coquille presque ras au sommet de la tcte, tandis
qu’ils les laissent longs par derrière : ils attachaient un grand
prix aux peignes et aux ciseaux que nous leur distribuâmes.
{Pa ge 3 10.) Certaines particularités dans la forme du moko
(ta tou ag e) distinguent les membres de chaque famille. Les
naturels demandaient souvent à un gentleman du Dromedary,
qui avait un écusson gravé sur son ca chet, si c’était là le moko
de sa tribu.
{P a g e 3 i 6 .) Aire mai, ou viens i c i , est le salut de paix ou
d’amitié. Quand ce mot n’est pas prononcé à l ’approche d’un
étranger, les sentimens des naturels ne sont pas d’une nature
favorable envers lui.
{Page 3 i 8. ) L ’emu se trouve à la Nouvelle-Zélande, bien
que nous n’ayons jamais eu le bonbeur d’en rencontrer. Les
naturels vont le cbasser aux ténèbres avec des feux qui attirent
ces oiseaux et des chiens qui les tuent. Leurs plumes sont noires,
plus petites et plus délicates que celles de l’emu de la
Nouvelle-Hollande. Une natte ornée de ces plumes est le costume
le plus dispendieux qu’un chef puisse porter.
{P a g e 3a o .) La justice, parmi les Nouveaux-Zèlandais,
s’administre d’une manière sommaire. Ceux qui sont allés à
Port-Jackson se sont toujours récriés fortement sur la manière
froide et réfléchie avec laquelle les blancs mettent à exécution
les sentences prononcées par la loi. Ils regardaient toute espèce
de punition corporelle comme un raffinement de cruauté;
et leur argument général était : « Si un bomme vole, tuez-le,
et il ne pourra plus voler; et s’il faut le tuer, assommez-le au
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moment même où il commet le crime; mais ne le gardez pas
une semaine entière à languir après le sort qui l’attend. »
( Page 3a i . ) Les lieux où les personnes meurent et ceux où
leurs restes sont déposés sont marqués de la même manière.
Un pieu peint en rouge est planté en terre, et il est surmonté
d’une figure bumaine grossièrement sculptée.
{Pages y et su iv .) Lés babitans de la Nouvelle-Zélande
sont en général grands, actifs et bien faits; leur teint est b run,
leurs cheveux noirs, tantôt droits et tantôt frisés; ils ont de
très-belles dents. I ly a u n e différence frappante, pour la stature
et les formes, entre les rangatiras, c’est-à-dire les cbefs ou la
classe la plus é le v é e , et ceux qui sont koukis ou esclaves de
naissance. Plusieurs des derniers sont presque noirs et au-dessous
de la taille moyenne. Les Nouveaux-Zélandals offrent autant
de variétés dans leurs traits que les Européens : il y a
peu de caractère national dans leur figure q u i, avant l ’âge du
tatouage, peut passer pour être régulière et agréable ; du moins
plusieurs de ceux que nous vîmes avant d’avoir subi cette opération
avaient un beau visage. Les dessins du tatouage varient
suivant les différentes tribus. Quand un individu a atteint sa
vingtième année , il n’est pas considéré comme un homme
s’il n’a pas subi cette pénible cérémonie. I l la supporte avec
un courage surprenant, et on la renouvelle de temps en
temps, à mesure que les traits s’affaiblissent, jusqu’à Tâge
le plus avancé. Hietoro, qui retourna à la Nouvelle-Zélande
sur le Dromedary, allait être tatoué de nouveau à son
arrivée; et quand nous dîmes à W e t o i , qu’un long séjour avec
nous avait à demi ang lic isé , qu’il ne devrait pas adopter cette
affreuse coutume de ses compatriotes, il répondit « que s il ne
s’y soumettait pas, il serait méprise et peut-être traité comme
une femme. » L ’inflammation qui suit l’opération est si considérable,
que celle-ci ne s’exécute jamais que graduellement. Des
mois et quelquefois des années entières s’écoulent avant que la
figure soit complètement tatouée : du reste, quoique cette opération
défigure les naturels dans leur jeunesse, elle cache coin-
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