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eux les suitc.s de son absence. On avait employé en vain tous les
moyens possibles pour le dissuader de quitter son pays ; il avait
toujours répondu « qu’il mourrait s’il ne faisait pas cc voyage ;
que s’il allait une fois en Angleterre, il était certain de s’y procurer
douze mousquets et un fusil à deux coups. » Ce dernier
article, dans l’opinion d’un Nouveau-Zélandais, surpasse en
valeur toutes les autres possessions de la terre.
(Pages 27 et suiv.) Le magasin des patates ou koumaras est
toujours le bâtiment le plus considérable et le mieux construit
du v illage; celui du village de W iw ia avait environ vingt pieds
de long sur buit de large et cinq de bailleur; ii était tout neuf
et semblait avoir exigé plus de soins pour sa construction que
la plupart dé ceux que nous eûmes l’occasion de voir par la
suite.
Après ces magasins, sous le rapport de l ’apparence, viennent
les résidences des cbefs. Elles sont bâties sur le sol; le
plancber et Taire qui se trouve vis-à-vis sont proprement battus
; mais ces maisons sont très-basses, et nous en trouvâmes rarement
où l’on pûtse tenir debout. La petite porte d ’entrée, qui est
l’unique ouverture pour la lumière et Tair, n’est pas mieux proportionnée
à la taille du maître ; ces cases ont un vestibule et
des ornemens en sculptures, auxquels une teinture rouge donne
un certain air de luxe; la quantité des sculptures indique
souvent le rang du propriétaire. Les cases des bommes du peuple
sont misérables et ne valent guère mieux que de simples
abris; mais la pratique de dormir en plein air est si scrupuleusement
suivie, qu’il faut un bien mauvais temps pour contraindre
les Nouveaux-Zèlandais à recourir au couvert de
leurs maisons. Ils dorment dans la posture d’une personne assise
avec les pieds ramassés sous eux, ce qui joint au tissu grossier
des nattes dans lesquelles ils s’enveloppent, leur donne durant
la nuit l’aspect de rûcbes rangées par groupes dans un
village.
Quand nos bagages furent apportés bors des canots, ils furent
placés sous le vestibule du magasin, et taboués ou consacrcs
contre toute espèce de violation par W iw ia qui était un
prêtre. I l est digne de remarque que, bien que plusieurs Nouveaux
Zélandais, en venant à b o rd de nos vaisseaux, ne se
fassent aucun scrupule de voler quand ils voient la possibilité'
de n’être pas surpris, cependant quand un Européen va parmi
eux et qu’il sc confie avec ses effets à leur protection, il peut
placer une confiance entière dans leur honneur et leur probité.
(P ag e 3 i . ) Vers la fin de notre séjour parmi eux, quand
les naturels eurent l ’occasion de voir nos gens danser, ils observèrent
avec dérision que jamais deux hommes blancs ne remuaient
leurs bras et leurs jambes de la même manière.
( Page 32.) Nous passâmes près de quelques morceaux de
terre cultivés, où étaient plantées des patates et des pommes-
dc-terre, et qui étaient entourés d’une grossière palissade. Mais
notre guide nous défendit de nous en approcher, et nous indiqua
que ces terrains étaient taboués ou consacrés.
(Pages 3fi et su iv .) Mercredi 2 mars 1820. Quand nous
mouillâmes dans la baie des Ile s, nous apprîmes que les tribus
de Temarangai et de quelques autres cbefs étaient employées
à une expédition guerrière à la rivière Tamise. Leur prochain
retour nous.fut annoncé par un naturel qui vint a bord ce matin
et qui excita d’abord une certaine curiosité. Il porlaitunhabit
b le u , un panta lon , des bottes et un chapeau retapé, avec une
longue plume blanche. C e la , joint à ce qu’il était très-peu tato
u é , le faisait ressembler à un officier étranger : quand il
fut à b o rd , il s’adressa en anglais aux personnes qui l’environnaient.
A déjeuner, il se comporta tout-à -fait comme un
gentleman, et nous dit que son nom était To ua i et qu’il était
le frère cadet du cb e f K o ro -K o ro , à qui appartenait la majeure
partie de la baie de Pa roa; il s’excusa de ne pas nous
avoir rendu sa visite plus tôt, sur ce qu’il ne faisait que d arriver
de la veille au soir du cap Nord, où K o ro-K oro et lui
étaient allés pour accomplir les eércmonics de deuil b ab i-
tiielles sur le corps d’un proche parent qui était mort en cet