portent chez eu x , tout à la fois produisent des imitateurs et
font naître des dispositions amicales dans le coeur de leurs concitoyens.
Ces rapports d’amitié auraient l’avantage de faire connaître
en peu de temps les richesses cachées du pays, d’exciter
chez les naturels un esprit d’activité et d’industrie , et les amèneraient
au point de déployer leurs talens de manière à pouvoir
se procurer les objets qu’ils désirent avec tant d’ardeur.
Entre autres exemples, le fait suivant peut être cité comme
une preuve que les Nouveaux-Zélandais ne sont point un peuple
barbare tel qu’on les a représentés, à moins qu’ils n’aient
été provoqués par de mauvais traitemens. Quand le célèbre
Palmer eut fini le temps de sa déportation , de concert avec
quelques autres, il acheta une prise espagnole, et fit voile de
Port-Jackson pourla rivière Tamise, à laNouvelle-Zélande, avec
l’intention d’y prendre une cargaison de bois de construction.
A son arrivée dans cette rivière, son navire se trouva en si mauvais
état qu’il fallut le tirer à terre pour lui faire subir une réparation
complète avant de prendre sa cargaison. A cause du
défaut d’ouvriers et de matériaux, il eût fallu l’abandonner entièrement
sans l’assistance obligeante desnaturels, etsansl’heu-
reuse arrivée d’un vaisseau de neuf cents tonneaux qui venait
pour le même objet. Le capitaine de ce dernier navire, avec une
générosité qui lui fait beaucoup d’honneur, donna ÙM. Palmer
et à tous ses compagnons, tous les secours qui dépendaient de
lui sous le rapport des munitions, etc., et les insulaires, mus
par le même sentiment de bienveillance, les mirent dans le cas
de poursuivre leur voyage. L ’autre navire resta encore plus de
deux mois au mouillage , et il n’éprouva pas le moindre acte
d hostilité, excepté dans une seule circonstance où l’on pilla
la tente de l’officier qui était chargé à terre de surveiller ceux
qui travaillaient au bois. Mais il paraît aussi que trois ou quatre
de nos compatriotes, convicts libérés de Botany-Bay, qui
avaient déserté le navire, mais qui furent repris par la suite,
lurent les complices et très-probablement les principaux instigateurs
de ce mauvais coup. Un mousse du navire, qu’on laissa
à terre pour veiller aux pièces à eau, resta une semaine entière
au milieu des insulaires sans être inquiété. C’est une forte
preuve qu’ils sont capables de résister même à une forte tentation
pour le v o l, puisque ces pièces étaient cerclées en fer. Du
reste, en pareille occasion les chefs et les autres naturels
comptent sur des prcsens pour les services qu’ils rendent.
Les principaux chefs et ceux qui avaient des objets à vendre
en recevaient toujours le prix convenable. Un petit morceau
de fer de six à buit pouces de long, aiguisé aux deux
bouts, et fixé à une espèce de manche, de manière à leur servir
de bacbe, procurait une quantité de poisson suffisante pour
nourrir durant un jour l’équipage entier composé de cent
hommes. 11 y avait constamment des patates et des pommes de
terre en abondance.
Nous devons nous flatter encore de l’espoir que la bienveillance
soutenue de nos compatriotes rétablira l’amitié qui a
été un instant détruite, et renouera les liens de cette communication
qui d’une part promettait la civilisation d’une si vaste
contrée, et de l’autre ouvrait de nombreuses sources à l’industrie.
Nous formons des voeux ardens pour qu’il en soit ainsi.
C’est un pays fertile en ressources, et qui deviendrait d’un
grand rapport s’il était cultivé convenablement, etc., etc.
( A royage round the JVorld, etc. By John Turnbull,
i 8i 3 , pag. /¡gi et suiv.)
I.